"Tank" for the memories, Frank Boeckx : un gardien atypique et une personnalité mémorable
Photo: © photonews
Frank Boeckx a finalement décidé de raccrocher les gants, vaincu par un dos récalcitrant qui l'a déjà tenu éloigné des terrains toute cette saison. Des adieux discrets pour un gardien loin de l'être.
Frank Boeckx (33 ans) met donc un terme à sa carrière de joueur : comme il l'a déjà fait en partie cette saison, il va intégrer cette fois pour de bon le staff du RSC Anderlecht dont il entraînera les gardiens chez les Espoirs. Et si la fin a un goût un peu amer, le joueur ayant dû abandonner suite à de gros problèmes de dos, nul doute que Boeckx savoure la manière dont sa carrière a redécollé à partir de 2015 et son arrivée surprise au RSCA ...
Il a failli tout lâcher
Cette année-là, Frank Boeckx est en effet proche de tout lâcher : après une saison en tant que titulaire en D1B avec l'Antwerp, le voilà à nouveau sans perspectives d'avenir, lui qui avait déjà perdu du temps après son départ de La Gantoise (un an sans club). Le plan, comme il l'explique quelques années plus tard : partir ... au Costa-Rica et faire le tour de l'Amérique du Sud, "jusqu'à ce que mon compte en banque soit vide".
Mais voilà donc l'offre d'Anderlecht, où il arrive comme 4e gardien ... et gravit les échelons de manière totalement inattendue. Boeckx n'est pas le portier le plus doué du lot ; au milieu des jeunes talents Roef, Kaminski, Svilar, on le voit mal disputer plus que quelques matchs. Mais aucun ne tiendra ses promesses et un peu par défaut, beaucoup par sérieux et application, Frank Boeckx deviendra n°1 en 2016-2017, pour un résultat qu'il n'aurait jamais espéré : être champion de Belgique et titulaire.
Une personnalité atypique
Il faut dire que Boeckx n'a rien du gardien de but "normal" : peu athlétique, souvent moqué pour ses excès de poids, loin d'être formaté à l'interview et capable de discuter de nombreux sujets extérieurs au football, il a aussi la réputation d'être le "fouteur d'ambiance" du vestiaire - même si ses goûts musicaux ne plaisent pas aux jeunes générations biberonnées au R&B : Frank the Tank aime le metal. À son grand dam, il ne gagnera jamais le défi mis en place par Kompany - quiconque touche la transversale après l'entraînement depuis le milieu de terrain peut diffuser "sa" musique dans les hauts-parleurs. Metallica n'aura jamais remplacé Damso et PNL ...
Sur le plan diététique, Frank Boeckx fera d'énormes efforts : sujet au fameux syndrôme du yo-yo sur la balance, il réussira cependant son pari et perdra progressivement sa silhouette ronde. Confession l'été passé : Boeckx, qui donnait toujours l'impression d'en rire, a mal vécu les critiques pendant une partie de sa carrière. "Dès que quelqu'un se moquait, j'allais vomir aux toilettes. Ca a duré même après mon arrivée à Anderlecht", relatait-il dans HUMO. "J'ai finalement accepté de peser trois kilos de plus mais être en bonne santé que l'inverse".
Lors du titre en 2017, cela n'a en effet pas empêché Boeckx de faire la fête comme il se devait : relâchant totalement la pression, le gardien du RSCA offrait un moment mythique à la presse en débarquant en caleçon, canette de Jupiler à la main en zone mixte. Un souvenir encore souvent évoqué entre confrères, mais qui ne symbolise qu'une partie de la personne qu'est Frank Boeckx : un entertainer, mais aussi un professionnel quand c'est nécessaire, et un bon gars sur tous les plans qui aura, on n'en doute pas, beaucoup de choses à apporter à la jeune génération. Tank for the memories, Frank ...
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