Analyse Le doyen Laszlo Bölöni s'en va : entre génie, folie, passion et ambition

Antoine Arnould
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Le doyen Laszlo Bölöni s'en va : entre génie, folie, passion et ambition
Photo: © photonews
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Laszlo Bölöni et Sinan Bolat étaient arrivés au Bosuil ensemble. Ils le quitteront ensemble également, après trois saisons, 118 matchs entraînés par l'un et 117 matchs joués par l'autre.

Son contrat non renouvelé

Ce jeudi, l’Antwerp a en effet annoncé que le contrat de Laszlo Bölöni ne sera pas renouvelé. Bölöni imite ainsi son fidèle portier turc, annoncé la semaine passée en partance également par le club anversois.

Des clubs spéciaux pour un coach spécial

Âgé de 67 ans, le technicien roumain était le doyen du championnat belge. Comme partout où il est passé, Bölöni a marqué de son empreinte l’Antwerp. Déjà en tant que joueur, il ne laissait personne indifférent. Ce n’est pas pour rien qu’il fut nommé à la tête de nombreux clubs particuliers, avec une âme et une histoire populaire : le Sporting Portugal, le Standard de Liège, Lens, PAOK et finalement le Great Old.

Le plus vieux club de Belgique se faisait un honneur, en 2017, d’accueillir le vétéran Bölöni. Trois ans plus tard, le bilan sportif est relativement bon. En revanche, sur le plan des relations personnelles, ce ne fut pas toujours si évident.

Van Damme, Benitez, Lamkel Zé, les arbitres : le Bölöni caractériel et passionné

Mais, devait-on s’attendre à autre chose de la part du stratège roumain ? En 2009, lors d’un clasico, Bölöni rétorquait à Jelle Van Damme : « C’est toi le pédé » quand ce dernier lui avait lancé « Ta gueule, pédé » parce que le coach des Rouches ne lui voulait pas lui rendre le ballon. Près de dix ans plus tard, le premier entraînait le second. Sans surprise, l’ambiance était parfois électrique.

Comme lorsque le même Bölöni allait provoquer Rafael Benitez en Ligue des Champions, à l’époque où le Standard alignait trois attaquants en déplacement à Liverpool, qui sans un but dans les prolongations de Dirk Kuyt aurait pu se faire surprendre par la bande à Bölöni.

Engager le Roumain, c’est en effet courir ce genre de risque. Ses réflexions parfois pénibles sur l’arbitrage le rendent insupportables pour certains. Pour d’autres, il restera une légende du football belge. La vérité se situe certainement entre les deux.

Car une chose est certaine ; le Roumain ne laisse personne indifférent. En témoigne également sa gestion du cas Didier Lamkel Zé. Bölöni n’a pas voulu écarter du groupe l’ailier camerounais. Malgré de nombreux écarts, le coach savait qu’il possédait en Lamkel Zé l’un des meilleurs joueurs du championnat belge. Contrairement aux Brugeois avec Diagne, pas question pour l’Antwerp de se passer d’un si grand talent. Les résultats, sur le court terme, devaient passer avant tout.

Trois saisons à l’Antwerp : le Bölöni génie et ambitieux

Voyons, dès lors, ce qu’il en est de son bilan purement sportif. En 118 rencontres à la tête du Matricule 1, l’ancien milieu de terrain en a remporté 52 et perdu 34.

Pour son retour dans l’élite, la première saison du Great Old est un succès. Malheureusement, pour les Anversois, ils échoueront finalement à deux places des Play-Offs 1.

Mais après une fin de première saison passée inutilement en PO2, l’Antwerp parvient l’année suivante à remplir son objectif. Un objectif pourtant ambitieux pour le récent promu, mais bien aidé par un investissement conséquent de Paul Gheysens qui ne cesse d’injecter et de réinjecter du capital dans le club. Dès 2019, les Anversois atteignent les PO1. L’Antwerp termine même quatrième à la fin de la saison. Une place qui leur permet de jouer les qualifications pour l’Europa League l’été suivant. Mais, un match justement bölöniesque au Heysel contre l’AZ les empêchera d’atteindre la phase de groupe.

Des adieux sans finale

Ce n’est que partie remise, avance-t-on à Anvers. Et, de fait, la troisième saison est encore meilleure. Après de nouveaux renforts de choix, sur papier, le Great Old termine de nouveau quatrième du championnat. Mais s’ajoute au bilan une finale de la Coupe de Belgique. Une finale tant attendue qui ne se disputera peut-être pas. Ou, en tout cas, pas avec Bölöni qui, le 30 juin prochain, ne sera plus l’entraîneur des Anversois.

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