Liverpool : trente ans sans titre, trente ans de déceptions ... et la délivrance encore retardée

Liverpool : trente ans sans titre, trente ans de déceptions ... et la délivrance encore retardée
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Le 28 avril 1990, Liverpool remportait son dernier titre de champion d'Angleterre. Un anniversaire amer pour les Reds qui espéraient bien le fêter en étant déjà couronnés champions 2019-2020. Mais il était écrit que rien ne serait simple ...

1990 : le dernier triomphe, avec Ronny Rosenthal en joker de luxe 

Les Reds n'avaient pas dominé la saison 1989-1990 avec autant d'autorité qu'aujourd'hui, mais ils ne sortaient pas d'une telle traversée du désert : Liverpool dans les années 80, avec le légendaire Kenny Dalglish sur le terrain et ... à la barre (Dalglish sera entraîneur-joueur de 1985 à 1991), c'est rien moins que cinq titres, dont trois consécutifs (82, 83, 84). Cinq titres et ... quatre deuxièmes places : Liverpool est à l'époque une véritable machine de guerre. 

En mars 1990, les Reds voient Aston Villa revenir dans leur sillage, un an après avoir déjà perdu le titre lors de la dernière journée au profit d'Arsenal. Inacceptable : le club se renforce en mars avec la venue d'un Rouche, Ronny Rosenthal, qui participera grandement au sprint final avec 7 buts sur les 10 dernières rencontres de la saison - et le titre, le dernier depuis 30 ans, au bout. Rosenthal nous avait accordé une interview en début d'année 2020 et ne s'en cachait pas : si longtemps sans titre, pour lui, c'était inimaginable. Et pourtant ...

Ce titre, le 8e de Kenny Dalglish (en tant que joueur et joueur-entraîneur), sera également son dernier. Lui qui n'avait pas joué depuis presque deux ans (il n'a pas joué une seule minute en 1988-1989, et deux petits matchs seulement en 87-88) fera ses adieux à 39 ans en disputant quelques minutes le 1er mai 1990, ses dernières sous le maillot des Reds. 

1991 : le départ de Dalglish

Les années 80 sont terminées et avec elles la domination liverpuldienne, mais 1990-1991 aurait pu lancer la décennie suivante de la meilleure des façons : Liverpool remporte ses 8 premiers matchs de la saison et on se dit que les Reds vont enchaîner. Mais la machine s'enraie et Kenny Dalglish lui-même quitte le navire en février après un 4-4 face à Everton en replay de FA Cup : la légende d'Anfield se dit vaincue par le stress. Dalglish aura, il est vrai, dû faire face aux catastrophes du Heysel et d'Hillsborough durant sa carrière, qui auront prélevé un lourd tribut sur ses nerfs. 

Sans leur mentor, les Reds perdent contenance : le successeur de Dalglish, Ronnie Mouran, fait un flop (3 victoires en 10 rencontres) et prend la porte dès avril. Trop tard : Graeme Souness ne peut redresser la barre et c'est Arsenal qui est sacré. En 1989, c'était au nombre de buts marqués : deux ans plus tard, c'est avec 7 points d'avance. Le signe d'un déclin qui durera encore longtemps ... 

2002 : l'espoir d'une décennie brillante 

Après des 90ies traversées sans titre de champion (et même deux petits trophées toutes compétitions confondues, une FA Cup et une Coupe de la Ligue), Liverpool entend bien reprendre le nouveau millénaire sur d'autres bases et le "triplé" de Coupes en 2000-2001 laisse augurer du meilleur : FA Cup, Carling Cup et Coupe UEFA sont pour les hommes de Gérard Houiller.

Emmenés par leur Ballon d'Or Michael Owen, les Reds réalisent leur meilleure saison depuis 1991 ... mais doivent à nouveau s'incliner derrière l'armada d'Arsenal et son meilleur buteur Thierry Henry. Les Gunners restent à bonne distance (7 points d'avance en fin de saison) mais le renouveau pointe : Owen rappelle le Ian Rush des années 80 et le duo Gerrard-Carragher ne semble pas destiné à traverser les années 2000 sans remporter de Premier League

En 2005, cependant, les années sans titre de champion d'Angleterre paraissent presque secondaires lorsque Liverpool soulève, à Istanbul, sa cinquième Ligue des Champions. Mais les résultats en championnat continuent à ne pas correspondre aux attentes ... 

2009 : Une décennie de plus s'achève sans titre 

Rafael Benitez restera à jamais dans la légende pour avoir accompli le "Miracle d'Istanbul" en 2005, mais ne réussira pas son pari fou : ramener la Premier League à Anfield. C'est en 2008-2009 que l'Espagnol passe le plus près du sacre : les Reds terminent deuxièmes, cette fois pas derrière Arsenal (qui a entamé sa propre traversée du désert) mais derrière Manchester United, l'éternel rival.

Malgré un tout grand Steven Gerrard (23 buts), Liverpool terminera la décennie sans titre ... et terminera même 7e en 2009-2010. Son pire classement depuis 1998-1999. Anfield semble être le théâtre d'un éternel recommencement ... 

2014 : Une glissade dans la légende et une nouvelle rivalité 

L'histoire de Steven Gerrard avec Liverpool restera celle d'un roi sans couronne : l'emblématique capitaine des Reds prendra sa retraite au terme de la saison 2014-2015 mais, surtout, vivra l'un des moments les plus difficiles la saison précédente. Liverpool semble promis au sacre en cas de victoire le 27 avril 2014 sur Chelsea ... mais une glissade entrée dans la légende laisse filer Demba Ba vers le but - et Manchester City vers le titre, que Pep Guardiola et ses hommes iront chercher lors de la toute dernière journée.

Avec cette saison 2013-2014 naît une nouvelle rivalité : celle qui opposera Liverpool à Manchester City, et qui donnera un véritable feu d'artifice en 2018-2019 ... 

2019 : la saison de tous les records ... mais pas du titre 

Avec 97 points, Liverpool bat en 2018-2019 son record sur une saison, dépassant de 7 unités le total de 87-88, saison qui avait vu les Reds être sacrés champions. Ce ne sera pas suffisant : Manchester City remporte le titre avec un petit point d'avance et Liverpool devient le dauphin de tous les records. Virgil Van Dijk est élu Joueur de l'Année, Sadio Mané et Mohammed Salah se partagent le titre de meilleur buteur et cinq Reds (Mané, Van Dijk, Robertson et Alexander-Arnold) figurent dans l'équipe-type de la saison. 

Si la déception est immense, elle est cependant compensée par une nouvelle Ligue des Champions, qui vient compenser la finale perdue la saison précédente et, surtout, confirmer que le Liverpool de Jürgen Klopp est à nouveau un géant européen. Mais la plaie de 30 ans sans titre domestique n'est pas encore totalement refermée. Et alors que cette fois, plus rien ne semblait pouvoir priver Anfield d'enfin célébrer, le coronavirus pourrait tout changer. Et dans le pire des cas, priver Liverpool de sa rédemption ... 

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