Interview Dante Brogno a réussi son pari avec les Francs-Borains : "On célébrera plus tard ..."
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Drôle de couronnement dans le Borinage : les Francs-Borains sont champions de D2 Amateurs ... mais dans l'une des régions de Belgique les plus touchées par le coronavirus, difficile de célébrer. Walfoot s'est entretenu avec Dante Brogno, l'entraîneur des Borains ...
Dante, on imagine qu'il y a une part de frustration. Après une saison réussie, vous imaginiez certainement un autre couronnement ...
Le sentiment est mitigé, disons. Quand vous voyez le nombre de décès dans le monde et en Belgique, on a pas le coeur à faire la fête. Pourtant, fêter un titre, c'est ce que tout joueur de football espère dans sa carrière ! Mais il y a des choses qui se passent autour de nous, dans nos vies, parfois ... La mort nous guette, en ce moment, appelons un chat un chat.
C'est d'autant plus particulier dans cette région fort touchée par le coronavirus qu'est le Borinage.
Tout à fait. Le club réalise des spots pour remercier les supporters de leur soutien, tout au long de la saison, qui aura été une belle saison dans tous les cas. Les chiffres sont là, le classement aussi et ce titre, même s'il est obtenu de manière un peu particulière, est entièrement mérité. Il y a aussi eu ce beau parcours en Coupe de Belgique ... J'avais dit à mes gars, en début de saison, qu'on allait s'amuser. Et ce fut le cas.
La Coupe, avec ce match contre Bruges à domicile, dans un stade plein à craquer, c'est votre souvenir marquant de la saison ?
(il hésite) Il faut quand même se rappeler qu'on l'a perdu, ce match (rires). Mais c'était beau de pouvoir mettre Boussu au planning du FC Bruges entre Anderlecht et le Real Madrid. C'était également un beau moment de communion avec le public, c'est pour cette raison que la direction a tenu à faire ça "chez nous". On aurait probablement pu jouer dans un plus grand stade et attirer encore plus de monde, mais c'était un moment important pour ceux qui tiennent au football dans le Borinage.
Un moment très important pour la vie du groupe aura également été la petite mise au vert aux Lacs de l'Eau d'Heure que nous avons eu l'occasion d'effectuer avant la saison, avec - ne l'oublions pas - 16 nouveaux venus dans le groupe, ce n'était pas évident. Grâce à ce stade, nous avons commencé la saison en étant soudés.
En dehors de ce match face à Bruges, n'a-t-il pas été difficile d'attirer le public du "grand" Borinage, comme devrait le faire le club que devrait former la fusion avec Mons-Quévy ?
C'est vrai que ce match a fait revivre le souvenir du "grand" Boussu-Dour de l'époque, pour la première fois depuis des années. Au quotidien, lors de la saison, c'était difficile d'attirer le public, en effet. D'autant plus qu'en étant premiers, on espérait évidemment mieux. Mais c'est la raison de ces fusions, afin de réunir le public d'une même région ...
Après le confinement, tout le monde voudra profiter de la vie, mais d'ici là ...
Est-ce que ça n'a pas, au final, l'effet inverse ? En brisant l'identification des supporters au club ?
C'est difficile à dire, mais il me semble qu'à Genk, Winterslag et Waterschei ont réussi ce processus pour former un grand club. Je crois que c'est possible. Mais tout ça n'est pas de mon domaine et la fusion n'est pas encore actée.
Mais dans tous les cas, vous resterez à la tête du club, sous quelque forme que ce soit.
En effet, je reste et j'en suis heureux après cette belle saison. Ce n'est pas comme si nous étions passés en tête juste avant le confinement ! Nous sommes devant depuis le 1er septembre, avec 50 buts, la meilleure attaque, la meilleure défense ... Je savais après la victoire contre Meux et après avoir fait nul contre la RAAL que c'était en très bonne voie pour le titre. J'en profite pour faire un clin d'oeil à Marco Casto, l'entraîneur de Meux, pour le parcours de son équipe. Ils nous ont rendu la vie difficile cette saison et leur place de deuxième est magnifique, chapeau à eux.
Maintenant, il faudra attendre que les choses reviennent à la normale pour penser à fêter ça.
Vous savez, quand tout sera à nouveau permis, tout le monde voudra profiter de la vie. J'en entends beaucoup dire : "Vivement un restaurant", "vivement un verre en terrasse" ... Il y aura tellement d'envies, on espère communier avec notre public. Mais là, la priorité est que chacun reste en sécurité. C'est une période difficile, c'est presque surréaliste d'entendre le décompte des victimes tous les jours. En Italie comme chez nous, j'en connais. J'ai des fourmis dans les jambes, je meurs d'envie d'entraîner à nouveau, le football nous manque à tous ... Mais actuellement, on ne peut qu'attendre.
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