Vivre et travailler en Arabie Saoudite : Besnik Hasi raconte

Vivre et travailler en Arabie Saoudite : Besnik Hasi raconte
Photo: © Voetbalkrant.com

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Besnik Hasi gagne bien sa vie en Arabie Saoudite, c'est une certitude. Mais le mode de vie saoudien n'est pas facile tous les jours.

Besnik Hasi nous a parlé football, et notamment Anderlecht, lors de l'interview donnée à Genk. Mais il tenait également à évoquer sa vie de tous les jours, celle qu'il mène actuellement en Arabie Saoudite. Il était de passage en stage en Belgique : "Impossible de s'entraîner là-bas, il y fait 47 degrés pour le moment".

Culturellement, c'est un sacré choc, non ? 

"Les joueurs ne s'entraînent pas deux fois par jour. Ils me disent qu'il faut s'y habituer, parce que ça ne changera pas. Tout est centré sur la religion : ils doivent prier cinq fois par jour, il faut donc que les entraînements soient calqués là-dessus. La saison passée, nous avons bien tenté de faire à la manière belge : deux entraînements par jour. Après un mois, il sont venus me voir pour me dire qu'ils étaient fatigués. 

Il faut dire qu'en Arabie Saoudite, les gens vivent la nuit : il fait trop chaud le jour ! On reste donc debout jusque 4-5 heures du matin avant d'aller dormir.".

Al Raed n'est pas un club du top. Tu n'as pas un noyau très large ...

"J'ai 5 ou 6 étrangers. J'avais déjà entendu dire qu'ils avaient des soucis disciplinaires avant ; ils arrivent trop tard, on leur donne deux jours libres et ils en prennent quatre... Certains ont franchi une limite, mais je me débrouille bien avec ce noyau réduit Je n'avais encore jamais entraîné de petit club, c'est une expérience ..."

Tu as obtenu des résultats valables jusqu'ici.

"Même très bons au vu de notre équipe ! Mais ici, on est aussi dépendant des transferts. Je fais partie des trois meilleurs coachs du pays, mais les transferts ne m'aident pas. Nous avions attiré Yassine El Ghanassy pour porter l'équipe, ce qu'il a fait au début, mais Yassine reste Yassine. Quand il est sûr de sa place et de son contrat, ses prestations baissent de niveau. En janvier, le président a dit stop. Ca résume sa carrière. 

En janvier, Kanu est arrivé ; il a eu du mal au début, puis ça s'est amélioré. On le voit souvent chez les joueurs européens. Ils pensent qu'ils arrivent pour jouer avec des chameaux. Croyez-moi : le championnat saoudien est costaud. Il ne manque que la mentalité".

Comment sont les infrastructures ? 

"Nous avons un stade de 20.000 places, mais seulement 4000-5000 spectateurs par match. Le stade était rempli pour le derby face à Al-Taawon. Après la victoire, ils venaient jusque dans ma voiture me serrer dans leurs bras, je ne pouvais pas partir. C'était de la folie. Il faut dire que nos complexes d'entraînement sont très proches : si on frappe au-dessus des grilles, le ballon atterrit littéralement chez le rival ... 

C'est ta seconde saison qui commence, sans ta famille. Cela ne doit pas être facile.

"On a eu du mal, oui. Mes assistants aussi ont des enfants, ce n'est pas facile. Ma famille est venue une seule fois, mais on vit dans un pays conservateur : ma femme et mes filles devraient y porter la burqa. Mais les gens sont très agréables ici, après huit mois ici ils me souhaitaient encore la bienvenue".

Comment t'occupes-tu en leur absence ? 

"On vit dans un quartier européen, avec beaucoup d'enseignants américains, de docteurs. On passe beaucoup de temps ensemble avec le staff, on mange ensemble, on va au restaurant, on cuisine ensemble. On regarde le football ensemble. Je ne sais pas si une troisième saison serait possible comme ça..."

Il faut dire que les changements de coachs sont fréquents là-bas. 

"Trente-quatre licenciements la saison passée ! Même pour eux, c'est énorme. Il y a parfois eu 3 ou 4 coachs par club. Et des clubs du top, hein ! L'entraîneur d'Al Hilal a été viré trois matchs avant la fin du championnat parce qu'il faisait s'entraîner trop dur ses joueurs, et ils ont perdu perdu le titre alors qu'ils étaient en tête. Al Nassr, le club champion, a eu trois coachs différents, tous Portugais".

Retrouvez le reste de notre interview ici : 

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