Interview Hasi aurait pu revenir à Anderlecht: "Kompany a appelé, mais je suis content d'avoir dit non"

Besnik, est-ce vrai que Vincent Kompany vous a appelé pour venir travailler à ses côtés? 

Oui c'est vrai. J'ai gardé contact avec Vince depuis nos années à Anderlecht. On parle de tout. En janvier, je savais déjà qu'il allait devenir entraîneur, mais je ne savais pas où. Il y a trois ans, j'avais été invité à Manchester City. Ils ont cinq clubs là-bas, ils ont même un entraîneur des entraîneurs et sont toujours à la recherche de jeunes coachs. Ils s'intéressent à absolument tout là-bas et ce genre de conversation ne dure pas cinq minutes, mais cinq heures. J'étais trempé de sueur. Ensuite, ils m'ont expliqué leurs méthodes. Je sais exactement où et vers où Vincent veut aller et ce qu'il veut atteindre. 

Le Cercle de Bruges était aussi une possibilité? 

Ça aurait pu oui. Mais j'avais encore un contrat à Al Raed et le président ne voulait pas me laisser partir. Ils ont attendu longtemps, mais j'ai clarifié la situation. Si je choisissais moi-même de partir, j'aurais dû laisser tomber trois mois de salaires et en payer trois de plus. Ça faisait beaucoup. Mais j'ai même contacté des joueurs pour le Cercle et je me suis retrouvé plusieurs fois autour de la table avec François Vitali (le directeur sportif), quelqu'un de très correct. Je me sentais assez mal, mais cette saison ça ne pouvait pas se faire. Le 31 mai prochain, je serai libre en revanche... 

Et Charleroi?

"Oui, après le Cercle, j'ai aussi discuté avec le Sporting. Mais le président d'Al Raed a clairement fait comprendre qu'il comptait me garder jusqu'à la fin de mon contrat. 

Et la question d'un retour à Anderlecht?

"Je ne savais même pas encore où Vincent Kompany allait, mais lui est venu me demander si j'avais déjà un club pour la saison prochaine. "Où-vas tu aller Papy?". Je ne le savais même pas encore. "Veux-tu venir travailler pour moi?" Pas facile, car j'étais encore sous contrat. Mais, au final, je suis content d'avoir dit non, car c'était trop tôt pour revenir, et encore plus dans ce rôle-là.  

Et croyez-vous en ce qu'il veut mettre en place? 

"Je crois en lui. Si quelqu'un peut le faire, c'est bien lui. Certes, il n'a pas les joueurs de City pour jouer avec ce système, mais les adversaires ne sont pas Manchester United. S'ils réussissent ça, Anderlecht est peut-être parti pour de longues années de football champagne. Et pourquoi pas? Après la saison catastrophique vécue  l'an dernier, ils devaient essayer quelque chose. 

Il y a pourtant beaucoup de scepticisme autour du projet Kompany...

"Nous avons déjà affronté l'équipe-B avec Al Raed et on voit le style de jeu. Dans l'équipe A, la qualité va clairement grimper en flèche. Mais il faut des résultats pour convaincre tout le monde. Sinon, c'est la pression qui va grimper, même en interne. Les gens qui disent maintenant qu'ils y croient, mais qui vont commencer à hésiter...

Et les jeunes sont-ils assez forts? 

"Autant de jeunes dans une équipe? Jamais! Il ne sont pas tous prêts ou aussi bons comme semblent le croire certains. Du temps de Kompany et Vanden Borre, ils étaient tous directement très forts. Il y a eu Lukaku ensuite, puis Tielemans, et maintenant c'est pareil avec Verschaeren.

Mais j'ai également connu ça. J'ai lancé Dodi Lukebakio et Leya Iseka alors qu'ils n'étaient pas encore prêts. Il faut de grands joueurs à côté des jeunes, des qui vont tirer l'équipe et l'aider à grandir. Ce n'est pas à un gars de 17 ans comme Verschaeren de tirer l'équipe. Un bon défenseur central, un gardien, un milieu défensif, un offensif, un attaquant et un flanc expérimentés et là tu peux mettre des jeunes dans ton effectif et ils vont très vite apprendre.