Pas de buts, peu de spectacle : Belhocine a du travail

C'est un duel de souffrants que se livrent Anderlecht et La Gantoise : les deux équipes restent sur un 0/12 inédit dans leur histoire en PO1 et une défaite serait même inédite, aucun club n'ayant perdu ses cinq premiers matchs en phase finale. Mais alors que du côté de Gand, on pense surtout à la finale de la Coupe et que le public reste enthousiaste, c'est, on peut le dire, la crise profonde à Anderlecht. 

Et le T1 intérimaire Karim Belhocine a tenu ses promesses : il y a du changement dans le onze, à commencer par le retour d'Alexis Saelemaekers... sur l'aile et pas au back. Qu'à cela ne tienne, c'est depuis ce poste qu'il frôle l'ouverture du score sur un centre d'Amuzu, qui arpente l'aile gauche (13e). 

Si Anderlecht monopolise le ballon en début de match, les mouvements se font rares et seul Najar trouvera Yari Verschaeren, le gamin manquant sa reprise (17e). Malgré un public pas hostile et patient, on sent les Mauves stressés ; Yaremchuk, Davis et Sorloth en profitent en mettant énormément de pression sur la défense. En contre, c'est même La Gantoise qui obtiendra la plus grosse occasion quand Giorgi Chakvetadze, de retour dans le onze et très actif, fera le crochet de trop dans le rectangle alors qu'il aurait dû tromper Didillon (32e). 

Tout en conservant le même schéma de récupération et de projection, Gand prend progressivement de l'aisance et gêne Anderlecht, qui donne l'impression de compter trop de latéraux dans ses rangs (Saelemaekers, Amuzu, Najar, Bolasie, Verschaeren sont tous des joueurs privilégiant le débordement).

La seconde période restera sur ce faux rythme : Anderlecht tente de trouver les espaces mais s'obstine à passer par les flancs alors que Saelemakers peine à trouver Bolasie, qui semble perdu. On se dit qu'un vrai neuf ne ferait pas de tort, mais il faudra pour ça un retour en grâce d'Ivan Santini, encore écarté du onze. La Gantoise, dans l'autre sens, percute bien mais Bornauw met Yaremchuk dans sa poche, seule une frappe de David frôlant le but (51e). 

Un point c'est tout 

Mais à force de laisser Anderlecht prendre ses marques, Gand finit par perdre les siennes : Saelemaekers rentre dans son match, Bolasie aussi : au second ballon d'une phase dangereuse, le Congolais centre pour Verschaeren qui trouve la latte (63e). L'ambiance monte d'un cran mais Anderlecht ne profite pas de son temps fort. 

Au point même de laisser La Gantoise revenir dans le coup : Roman Bezus fait admirer son coup de patte et sa frappe s'écrase sur le poteau, touche Didillon... qui sauve le ballon sur la ligne (83e). Jonathan David fait encore très peur à Anderlecht quelques minutes plus tard (88e), mais Yari Verschaeren fait frissonner le stade en forçant Kaminski à s'envoler dans la foulée d'une belle frappe enroulée. 

Malgré une fin de match plus enlevée que le spectacle global, peu emballant, aucune des deux équipes ne trouvera la faille et on se demandera même qui était heureux et qui inquiet en entendant qu'il y avait cinq minutes de temps additionnel. Un point, c'est tout : les deux équipes évitent un 0/15 qui aurait fait tâche. Mais Karim Belhocine a du boulot, tandis que Jess Thorup doit compter sur la Coupe pour sauver sa saison...