Saelemaekers, Cobbaut : Rutten ralentit l'éclosion de deux grands talents

Saelemaekers, Cobbaut : Rutten ralentit l'éclosion de deux grands talents
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Après Alexis Saelemaekers, Elias Cobbaut : Fred Rutten n'est visiblement pas fan de la jeune garde anderlechtoise au poste d'arrière latéral.

Un phénomène en chasse un autre : l'éclosion et les prestations fantastiques de Yari Verschaeren font presque oublier que pendant une bonne partie de la saison, la jeune pépite qui portait le Sporting d'Anderlecht à bout de bras s'appelait Alexis Saelemaekers. Tout le monde s'accordait sur le talent incroyable de ce jeune défenseur latéral, à la technique au-dessus de la moyenne et au côté un peu dikkenek qui en faisaient un Mauve pur jus et un chouchou du public. 

Un coup de mou normal 

Le coup de mou de Saelemaekers ne date pas de l'arrivée de Fred Rutten : l'année 2018 s'est terminée sur quelques matchs un peu moindres du jeune back, notamment remplacé à deux reprises lors des humiliantes défaites au Cercle et à Mouscron. Rien d'anormal pour un joueur qui vit sa première saison complète chez les pros. Son caractère, notamment, semblait se retourner contre lui. 

Ce caractère est cependant aussi ce qui a permis à un gamin de 18 ans de s'imposer dans un club comme Anderlecht et, probablement, ce qui a séduit Hein Vanhaezebrouck. Fred Rutten, lui, n'est pas fait du même moule. Et son système non plus : le 4 arrière rigide du Néerlandais s'accommode mal de la fantaisie du jeune Saelemaekers, "trop offensif". 

Aux yeux de Rutten, Saelemaekers est donc un ailier. Dès lors, pourquoi ne pas le titulariser en lieu et place de Zakaria Bakkali, dont les prestations n'ont pas convaincu depuis longtemps ? Un mystère qui laisse certains observateurs suspecter un problème personnel. 

Et Cobbaut aussi... 

Trop offensif, ce serait également le problème d'Elias Cobbaut. Le toujours jeune (21 ans) back gauche n'a jamais été dans les petits papiers de Rutten mais a reçu une chance à l'Antwerp, chance qu'il n'a pas saisie ; résultat, Antonio Milic était titularisé à gauche face à Bruges. 

Avant sa grave blessure, Cobbaut était cependant lui aussi vu comme une certitude au sein de la maison Mauve et Blanc, un back gauche moderne, technique, prometteur - et belge. Son étoile a pâli depuis l'arrivée de Rutten, comme celle de Saelemaekers à droite. 

In youth he trusts ? 

Pourtant, l'une des raisons derrière l'arrivée de Fred Rutten à Anderlecht était que le Néerlandais a la réputation d'aimer travailler avec les jeunes, les faire progresser et leur faire confiance. Peut-on légitimement écarter de ses plans deux jeunes défenseurs latéraux, 20 ans de moyenne ensemble, sous prétexte qu'ils ont un profil "trop défensif" ? 

On se rappelle, dans le même style (et avec un caractère autrement plus difficile à gérer), du succès d'Anthony Vanden Borre à l'époque ; ailleurs en Pro League, de celui de Thomas Meunier attaquant de formation. Ce sont ces profils qui dominent au sein du football européen plutôt que les défenseurs latéraux "à l'ancienne", défensifs avant tout, que Rutten semble affectionner. 

L'entraîneur d'Anderlecht préfère donc, plutôt qu'offrir à Cobbaut et Saelemaekers le temps de jeu nécessaire à leur développement (et donc, aussi, à l'amélioration de leur jeu défensif), titulariser Andy Najar, Dennis Appiah, Ivan Obradovic ou Antonio Milic. L'un des ces joueurs a-t-il la carrure pour être titulaire à long terme au Parc Astrid (si l'on excepte le cas particulier de Najar, talentueux mais dont la fragilité le rend trop peu fiable) ? Pas si l'on est ambitieux. 

Une perte pour le football belge 

Nécessité faisant loi, Rutten a dû faire au plus vite pour prendre des points et n'avait que peu de temps pour faire rentrer les joueurs dans son moule assez peu flexible. Le plus gros du programme anderlechtois étant passé, on peut légitimement espérer que le football offensif revienne au centre du projet. 

Si Alexis Saelemaekers et Elias Cobbaut venaient à être mis au placard jusqu'à la fin de la saison, il n'y aura plus qu'une chose à espérer pour le bien de ces deux grands talents, internationaux espoirs à des postes traditionellement si rares dans notre football belge : que Rutten ne soit bel et bien qu'un intérimaire. Avant l'arrivée d'un entraîneur disposé à leur faire confiance... 

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