De 'mission impossible' à 'quasi sauvé' : comment Bernd Storck a transformé l'Excel

Pourtant, tout n’a pas toujours été rose pour le nouveau patron allemand de l’Excel. S’il avait, dès son premier match, offert à Mouscron sa première victoire (dans un derby qui plus est!), le sévère 0-3 encaissé deux semaines plus tard contre Waasland-Beveren aurait pu enfoncer les Hurlus dans la crise.

Mais Bernd Storck n’est pas le genre d’homme à paniquer. Après cette défaite (la dernière des Hurlus au Canonnier), l’homme fort mouscronnois se voulait résolument positif: "Si on continue à jouer comme ça, on prendra des points et on se sauvera", insistait-il à l’époque. Quatre mois plus tard, on ne peut que lui donner raison, même si Mouscron n'est pas encore sauvé. Il a patiemment tissé sa toile. Avec ses principes et une philosophie offensive. 

Rigueur

Car l'ancien sélectionneur de la Hongrie est un homme de principe et avant tout un travailleur. Dès son arrivée, la "rigueur" était le premier mot utilisé par les joueurs pour définir leur nouveau coach. L’Allemand a toujours valorisé les notions de travail et d’abnégation qui font aujourd’hui, en grande partie, la solidité de l’Excel.

Mais la rigueur est aussi défensive au Canonnier: la principale force de Mouscron cette saison, c’est son arrière-garde. En installant Jean Butez dans les buts, Bernd Storck a eu le nez fin et il a su, malgré les nombreuses supsensions et blessures, construire une défense qui tient la route. Les chiffres sont là pour l’illustrer.

Tactique  

Mais le football de Bernd Storck est aussi tactique. S’il a ses principes, et qu’il y est resté fidèle la plupart du temps, le coach des Hurlus a su aussi surprendre ses adversaires en innovant. A l’image de ce match contre le Standard (0-0), à l’issue duquel Michel Preud’homme en personne reconnaissait que ses hommes avaient eu besoin d'une mi-temps pour s'adapter à la tactique mise en place par son vis-à-vis. 

Il a refait le coup à Genk (malgré les absences d'Amallah et de Benson), samedi dernier, en proposant un 4-4-2 inédit qui a déstabilisé et fait plier le leader du championnat. Preuve que l’homme a aussi, dans son arsenal, des ressources tactiques.

Audace

Mais s’il y a, aujourd’hui, une seule qualité à mettre en avant pour évoquer le parcours hennuyer de Bernd Storck, c’est certainement d’audace qu’il faut parler. En déplacement comme au Canonnier, jamais l’Excel de Storck n’a dérogé à ces principes-là. Le bras droit de Jurgen Robber prône, depuis qu’il est en place, un jeu tourné vers l’avant qui, parfois, aura coûté des points à Mouscron (surtout en déplacement contre les plus ‘petits’ du championnat), mais c’est aussi grâce à cette philosophie que Mouscron s’est offert des succès de prestige contre Anderlecht et à Genk. 

Et c’est encore l’audace de son entraîneur qui a permis à l’Excel de réaliser un six sur six salvateur en ce début d'année. A chaque fois, Bernd Storck a décidé de créer la décision en ajoutant un attaquant sur la pelouse (Awoniyi contre Ostende, Pierrot à Genk). Il aurait sans doute pu se contenter d'un point, surtout à Genk, mais il a voulu jouer le tout pour le tout. Et ça a payé. Des changements qui font la différence dans le money time, c’est aussi ça la force d’un entraîneur.