Interview (Exclusif) Ariël Jacobs : "Pas surpris du limogeage de Vanhaezebrouck, mais bien d'une chose qui suscitait le malaise à mon époque"

Ariël Jacobs suit encore de près les prestations d'Anderlecht. L'ancien entraîneur des Mauves (2007-2012) s'est confié à Walfoot concernant la mauvaise saison vécue par les Bruxellois.

Avez-vous été surpris du limogeage de Hein Vanhaezebrouck ?

"Non pas dut tout. Je fais partie de ceux qui avaient des doutes depuis le début de saison. Les résultats et le jeu proposé par un club comme celui d'Anderlecht, ce n'était pas possible de continuer de la sorte."

"Où je suis surpris, c'est quant à la façon d'encaisser. Ce caractère de plus en plus passif à chaque revers concédé. Une défaite peut se produire mais à mon époque, elle suscitait un malaise, ce qui n'était plus le cas ici. Surtout après l'élimination en Coupe et la dernière place en Europa League. Il y avait une inertie incompréhensible", lâche Ariël Jacobs.

Les supporters avaient des raisons d'être mécontents ?

"Anderlecht, c'est Anderlecht. Soit le plus grand club de Belgique, et il est normal que le public soit exigeant. Je n'ai pas compris que le coach soit allé frontalement avec les fans, il y a impliqué involontairement les joueurs, et dans ce cas là, il faut encaisser et continuer d'avancer, ce que j'ai fait à l'époque."

C'est la faute au mercato ?

"Mille et une excuses ont été invoquées. L'arbitrage, la malchance et les blessures. Après quatre matchs, tout le monde disait que cette équipe allait être intraitable. Tout le monde pensait que le duo Dimata-Santini allait reproduire celui de l'époque Koller-Radzinski."

Il manque un numéro 10, un joueur créatif comme Hanni ?

"Anderlecht est un club bien spécifique. C'est le club de Belgique le plus difficile à gérer en Belgique. C'est un club où il faut s'adapter directement et bien prester. Les temps ont également changé, un poste comme celui-là coûte très cher dorénavant. Regardez Stanciu, le transfert entrant le plus cher du championnat, il n'a pas réussi pour diverses raisons. Kums aussi qui a coûté également un prix élevé et qui ne retrouve pas son niveau. Manque-t-il juste un numéro 10 ? Celui-ci va-t-il résoudre tous les problèmes du Sporting ?

Quel est le principal problème selon vous ?

"L'équilibre au sein de l'équipe, et le bât blesse. La base, c'est la défense et la qualité n'y est pas. Et pourtant plusieurs joueurs ont été achetés pour occuper ce poste : Milici, Sanneh, Lawrence et Vranjes, mais ils sont trop justes. La pression du club et des résultats demandent à ces joueurs d'être directement dedans. Évoquer alors la carte de la jeunesse est une bonne chose mais ce n'est pas une garantie. Quand survient une succession de défaites, on évoque alors le marché des transferts, et cela se fait finalement au détriment des jeunes. Il faut surtout trouver de bons joueurs capables d'encadrer ces jeunes, mettre le doigt sur l'équilibre de l'équipe."

Anderlecht a donc le devoir de se renforcer au prochain mercato ?

"Il y a une carence au sein de cette équipe. Il va falloir acheter malin et s'orienter vers la qualité et non la quantité. Un joueur qui pourrait servir de porte-manteau. Néanmoins, résoudre les erreurs durant un seul mercato est compliqué, qui plus en janvier. Qui est libre durant cette période de l'année ? Les joueurs non voulus ailleurs ! Si ce n'est pas le cas, il faut mettre beaucoup d'argent. Et puis, le joueur s'informera de la situation du club, et voudra-t-il venir ? 

Mais le système des playoffs 1 permet aux mauvais élèves de faire leur retard et d'espérer finir devant les meilleurs durant l'année. 

Malgré tout le négatif vécu cette saison, il reste une lueur d'espoir au sein de cette saison qui ne ressemble pas à grand chose. Après, il faudra être prêt pour pour cette dernière phase décisive. Il faut un bon rythme de croisière, et cela ne vient pas sur commande !"

Quel conseil donneriez-vous au prochain coach des Mauves ?

"Travailler au niveau individuel afin de mieux sonder les problèmes. Savoir ce que les joueurs ressentent. Cela effectué, se diriger vers un bilan collectif. Mettre au courant tout le groupe et faire en sorte que tous les joueurs soient concernés. La confiance est l'élément le plus important au sein d'une équipe, et Anderlecht doit pouvoir la retrouver", a conclu Ariël Jacobs.