Edito Opération "Mains propres" : l'heure du recul... et de la patience

Opération "Mains propres" : l'heure du recul... et de la patience
Photo: © photonews

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Le football belge est ébranlé. Ce qui se passe depuis mercredi est un séisme, qui devrait avoir des conséquences énormes. Reste maintenant à laisser la justice faire son travail...

On le sentait venir : en coulisses, le microcosme de la presse belge savait que des choses pas nettes se passaient dans notre football, que l'hégémonie de certains était trop évidente pour être honnête. Une partie géante de "Mogipoly", comme certains de nos confrères l'appelaient avec esprit, se jouait depuis longtemps et on attendait le moment, selon certains inévitables, où l'un des joueurs s'arrêterait sur la case "prison". 

Le temps des "je le savais" 

Dire que la surprise était grande mercredi matin serait donc hypocrite (si ce n'est, comme nous le confiait l'ancien agent Nenad Petrovic, vis-à-vis de l'ampleur de l'action de justice). Prétendre que le petit monde du journalisme n'a pas au moins un sourire en coin à la vue de ce remue-ménage le serait tout autant : quel média n'a pas été, ces derniers mois, pris à partie par Mogi Bayat sur Twitter, via des propos qui ne font pas vraiment honneur à leur auteur? 

Mais les faits sont là : personne n'a vraiment réagi, peu de gens ont pointé du doigt ces comportements. Quant aux magouilles, tout le monde "savait" mais, sans preuves, comme le souligne justement Thomas Bricmont, journaliste pour Sport/Foot Magazine et auteur d'une enquête sur les coulisses du football belge (S/F Magazine, cible privilégiée de Mogi sur Twitter...), personne ne pouvait rien écrire.

Du recul et de la patience

Et heureusement. Car si trouble (et antipathique) un personnage puisse être, les journalistes, sauf dans le cadre d'une enquête minutieuse que peu de médias ont les moyens de mener comme l'a fait le parquet, ne sont pas habilités à juger telle ou telle transaction publiquement. Si suspect soit tel ou tel match (et là encore, en coulisses, les doutes existent), là encore et par respect pour la présomption d'innocence, aucun doute ne pouvait être émis avant que des révélations ne soient faites. 

Aujourd'hui, la justice a décidé de faire retentir un vrai séisme, séisme qui, comme nous le disait métaphoriquement Nenad Petrovic, pourrait être suivi d'un tsunami qui nettoierait au moins partiellement le football belge. L'air redeviendrait alors plus respirable, et la presse comme les amoureux de notre compétition s'en réjouiraient ; en attendant, le recul est de mise plutôt que la cohue. Le recul et la patience... 

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