Le "nouveau" Charleroi subit encore une désillusion à Genk

Pour que le "nouveau" Charleroi, celui qui veut jouer un football léché, puisse réellement être un projet viable, il va lui falloir une prestation référence contre un grand club. Par référence, entendons un match maîtrisé... avec la victoire au bout, ce qui empêche l'excellente prestation contre Anderlecht d'accéder à ce statut. Un déplacement à Genk, probablement la plus belle équipe de Belgique à ce moment, constitue un nouveau test idéal. 

Charleroi y a cru 

Et Charleroi a visiblement décidé de ne pas changer son fusil d'épaule : même dans l'antre limbourgeois, les Zèbres vont tenter de poser leur jeu, tout en appliquant un pressing dantesque pour faire perdre leurs moyens aux artistes genkois. Offensivement, Amara Baby se démène mais manque un face-à-face (25'), toujours en panne d'efficacité ; heureusement, à la passe, la précision est là et son service trois étoiles pour Cristian Benavente deux minutes plus tard permet à Charleroi de concrétiser une certaine domination (0-1, 27'). 

Défensivement, par contre, le duo Baby-Nurio est nettement moins au point et laisse Ndongala et Maehle enchaîner les centres et les percées, forçant Dorian Dessoleil à se démultiplier et Rémy Riou à déjà rassurer dans le jeu aérien. Le défenseur passe cependant tout près du drame : Zinho Gano est assez nettement bousculé dans le rectangle, mais Mr Van Driessche ne bronche pas (32').  Charleroi s'en sort bien mais joue avec son bonheur quand Benavente loupe de peu le 0-2 sur une copie conforme côté droit du but d'ouverture, avant que Baby ne voie son lob trouver le poteau. Comme c'était à prévoir, le couperet tombe dans l'autre sens via Uronen, qui envoie les deux équipes au vestiaire à égalité (46'). 

Genk remet les points sur les I 

Le pari carolo est jusque là à moitié réussi : les Zèbres font montre d'une belle maîtrise technique, mais n'ont pas pu inscrire leur domination au marquoir. De quoi piquer Genk au vif en seconde période : les Limbourgeois reprendront le dessus sur Charleroi, forçant Rémy Riou à une claquette dès le retour du vestiaire (48'). 

Baby, encore lui, loupe le coche, surpris par un long ballon et plaçant sa tête sur Vukovic ; le sort s'acharnera ensuite sur Charleroi quand Benavente, magnifiquement servi par un Gholizadeh très actif, trouve le poteau (58'). Dernière opportunité pour des Carolos ensuite totalement submergés, notamment par Alejandro Pozuelo entré dans son match. Riou ne peut faire de miracles : Samatta finit par faire sauter le verrou (77', 2-1). Symbole du malheur carolo, Javi Martos, pas verni en ce début de saison, provoquera même un penalty en toute dernière seconde (3-1, Samatta, 94').

L'enfantement du "Charleroi nouveau" se fait décidément dans la douleur : trois points en quatre rencontres et déjà trois défaites, dont deux en ayant proposé du beau football... mais sans avoir transformé l'essai. Genk, de son côté, impressionne aujourd'hui plus seulement par son jeu pétillant mais par sa capacité à plier sans rompre et à être efficace quand nécessaire : exactement ce à quoi les Zèbres doivent tendre.