Charleroi est entré dans une nouvelle dimension

Le Sporting de Charleroi a pris une nouvelle dimension selon Medhi Bayat. Il est vrai que le club termine régulièrement dans le top 6 de Pro League ces dernières saisons. L'arrivée sur le banc de Felice Mazzu en 2013 n'est pas étrangère à la bonne santé des Carolos. Chaque saison, malgré la perte de ses meilleurs éléments, le club arrive à dénicher de nouveaux joueurs et à proposer du bon jeu. Mais cette saison 2017-2018, les Zèbres ont franchi un nouveau cap en tutoyant les somments du classement.

Longtemps cantonné à la seconde place du championnat et talonnant le leader brugeois, Charleroi a impressionné par son caractère et sa maîtrise jusqu'en janvier de cette année. Mais depuis les départ de Lukebakio et Tainmont lors du mercato hivernal, rien ne va plus.

 "Dodi Lukebakio a été très bon sur les 4 premiers matches de la saison et puis il disparaît. Cela ne se passe pas très bien en interne.  A Charleroi, la star dans le vestiaire, c’est Charleroi. Il n’y a pas de place pour quelqu’un qui veut être plus important qu’un autre. Clément Tainmont, il n’a même pas commencé le championnat. Il devait partir. Il était presque à la cave. Grâce à sa bonne mentalité, il est revenu en décembre" a expliqué Bayat.

Chaque année, le club perd ses meilleurs éléments et les revend pour une belle somme. Kebano, Marcq, Dewaest, Coulibaly, Milisevic, etc.. Mais les saisons précédentes, Charleroi ne s'est jamais mis à rêver du titre. C'est ici que le changement s'est opéré. Le travail en amont a porté ses fruits, et le club doit maintenant prouver qu'il fait partie des meilleurs clubs du Royaume.

Semedo et Grange, transférés pour pallier les deux départs en hiver, n'ont rien apporté à l'équipe. Plutôt que de miser sur des promesses, Charleroi aurait dû engager deux joueurs qui connaissent bien notre championnat. Classé deuxièmes, ils devaient conforter leur place et profiter du mercato pour cela. La saison est longue et l'équipe n'est pas à l'abri de blessures, de coups de mou ou de pannes de buts.

L'administrateur général délégué l'a avoué. C'est là que Charleroi doit changer et finaliser sa mutation. Le budget devra être revu à la hausse pour pouvoir tenir tête aux concurrents. Le Standard a rapatrié Carcela, et son arrivée à Sclessin a changé la donne. Ce de cet exemple que doivent s'inspirer les Carolos pour les saisons à venir. Décrocher une place européenne ne se fait comme cela. Le club va et doit grandir.

D'ailleurs, Les Zèbres n'ont plus gagné depuis longtemps. "On montré un autre visage dans ces POI que lors de la fin de la phase classique où on n’était pas bon.  Au Standard, on ne méritait pas de perdre. Contre Anderlecht, un partage aurait été plus logique. Contre Genk, on montre un beau visage en première mi-temps et cela a été moins bien en deuxième période" a expliqué Medhi Bayat. 

Le dirigeant du club carolo se tourne dorénavant vers l'avenir. "J’ai eu la chance de vivre les mauvaises années de Charleroi et c’est peut-être la meilleure école que j’ai connue. Il ne faut surtout pas paniquer. On est bon par rapport au projet. Evidemment qu’on est déçu et ce qu’on est en train de vivre est une énorme déception. Je me remets personnellement en question. La force de Charleroi, c’est l’unité. La réalité est que le club a grandi très vite, peut-être même un peu trop vite. Charleroi s’est retrouvé durant la saison à une deuxième place exceptionnelle et peut-être qu’on aurait dû gérer le mercato différemment. Mais si je veux être un bon administrateur-délégué, je ne peux pas mettre la pérennité financière du club pour faire du pari. Je ne suis pas un flambeur. Je dois revoir un nouveau projet (sur 5 ans) que le club va devoir honorer."

Les Carolos peuvent-ils espérer remporter un titre dans les cinq ans à venir ?  c'est tout le mal qu'on leur souhaite.

Si la direction et le staff réalisent à nouveau du bon travail, il ne serait pas impossible de les voir tutoyer les premières places comme ce fut le cas cette saison.