Charleroi joue à se faire peur... et s'en sort encore

Match importantissime pour Charleroi aujourd'hui: une victoire ce soir et c'est mathématique, les discours de prudence pourront être remisés au placard et le ticket pour les play-offs sera composté. Une délivrance que tout un stade attend avec la patience nécessaire cette saison pour suivre les Zèbres semaine après semaine, sachant qu'un but peut très bien tomber dans les derniers instants.

Mais malgré le onze un peu plus solide aligné par Mazzù, Hendrickx renforçant le milieu aux dépens de Cristian Benavente, Charleroi semble bien décidé à ne pas la jouer attentiste et prend les devants d'entrée de jeu, poussé par une T4 plus bruyante que jamais et faisant participer tout le stade. Sans qu'on assiste à un siège des buts de Sifakis, ancien Zèbre, il n'y en aura clairement que pour les locaux pendant 45 minutes. David Pollet pensera même enfin mettre fin à sa période de vaches maigres en poussant le ballon au fond après une frappe repoussée de Marcq... mais sera justement signalé hors-jeu (26e).

Et tandis que la paire Saadi-Ouali tente tant bien que mal d'exister entre Dessoleil, Martos et N'ganga, Charleroi confirmera même sa mainmise sur le match... en inscrivant un deuxième but, refusé encore une fois et toujours justement, au grand dam d'Hamdi Harbaoui cette fois (43e). Face à un Courtrai peu concerné, les Zèbres semblaient en zone de contrôle.

Braquage à la Tunisienne

Même constat au retour des vestiaires: on a rarement vu le jeu carolo aussi intéressant ces dernières semaines, au point de faire trembler d'entrée de jeu la défense courtraisienne via Harbaoui qui se retrouve seul face à Sifakis, lequel confirme son excellent match en sortant l'arrêt qu'il faut. Les filets trembleront même une troisième fois pour rien suite à un cafouillage fautif sur corner.

Mais le scénario n'est jamais écrit à l'avance avec ce Charleroi et, surtout, il semble qu'il doive bien se décider dans les derniers instants même en ce qui concerne la qualification pour les play-offs. Car contre le cours du jeu et contre toute attente, c'est Courtrai, en contre, qui poignardera son adversaire via l'inévitable Idriss Saadi. Servi sur un plateau par Vander Bruggen, le taureau tunisien envoie une merveille de l'entrée du rectangle et foudroie le Mambourg (59e).

Le Sporting devra se battre jusqu'au bout... et c'est tellement habituel qu'on en est peu surpris

Dès cet instant, le scénario de cauchemar sera dans toutes les têtes et cela se verra. Charleroi, en cruise-control jusque là, commencera à balbutier son football, prenant de plus en plus de mauvaises décisions dans le dernier geste. Pire, Saadi passera même tout près du doublé (66e). Courtrai, libéré, sera moins mis en danger dans les vingt-cinq dernières minutes que durant tout le reste la rencontre, malgré l'ardeur paniquée des Zèbres.

Le Felice Time...

Et alors qu'au bout du suspens, on commençait à se dire que le mojo zébré était à sec et que le pire scénario possible, soit une sortie du top 6 à la veille de la dernière journée, allait arriver, vint ce qu'on pouvait presque prédire. Sur une ultime occasion et alors que Penneteau était déjà monté pour un corner un peu avant, Dessoleil délivrera tout un stade en suivant une frappe d'Harbaoui (95e). Ils se seront encore fait peur, plus que de raison cette fois, mais Mazzù et ses troupes sont décidément coriaces...