Le rêve brisé du Mambourg

Les deux équipes s'étaient en tout cas parées de leur habit de gala ce soir: pas question de faire tourner, on parle ici d'un quart de finale de Coupe de Belgique - et la Coupe est un objectif déclaré pour les deux clubs. Résultat, à part la présence attendue de Parfait Mandanda dans les buts carolos, Peter Maes et Felice Mazzu alignaient leur équipe-type, seul Zajkov remplaçant un Martos légèrement blessé et Trossard, en forme, prenant la place de Thomas Buffel.

Et en première période, malgré une frappe précoce et très dangereuse de Bakar, il n'y en aura que pour Genk, notamment via un Trossard très actif. Mandanda se montrera souverain dans les airs mais moins précis à la relance et c'est tout le collectif carolo qui aura des difficultés à partir en contres. Résultat: sans que Genk, bien bloqué dans l'axe, ne se montre réellement dangereux, Charleroi n'obtiendra tout bonnement aucune occasion en 45 minutes.

Fort heureusement, Charleroi, qui semblait parti sur le même rythme qu'à Eupen et Beveren, mettait un peu plus le nez à la fenêtre dès le retour des vestiaires avec notamment un Mamadou Fall qui passait enfin Castagne pour réussir quelques débordements. Derrière lui, Clinton Mata, déjà un des Zèbres les plus en vue en première période, continuait de pistonner. Preuve d'un engagement - enfin - plus intense, les fautes commençaient à se multiplier dans les deux camps.

Karelis refroidit le Mambourg, mais...

Hélas, Genk, de son côté, ne levait pas le pied. Leon Bailey, notamment, montait en puissance et faisait étalage de sa technique tandis que les Limbourgeois, cantonnés sur les ailes en première période, commençaient à mieux combiner dans l'axe, mettant Mandanda à contribution. Et alors que le quatrième quart d'heure avait été carolo, c'est bien Genk qui allait ouvrir le score par Karelis, bien servi par Trossard (69e).

Si les hommes de Felice Mazzu tentent bien d'accélérer, c'est Genk, via Trossard qui force Mandanda à une folle parade (77e) et ensuite sur un corner qui voit la tête d'Ndidi s'écraser sur l'équerre, qui manque de doubler la mise. Le Mambourg, à l'aube des 80 minutes, commence à se refroidir tandis que le coach du Sporting lance ses dernières forces dans la bataille, sortant un Tainmont en difficulté et un Fall épuisé pour faire entrer Bedia et Baby.

Le missile de Willems

Des choix payants. A force de pousser, Charleroi s'installe dans le camp limbourgeois et Steeven Willems en profite pour rappeler à tout le monde qu'il a de la dynamite dans les pieds: des 35 mètres, le défenseur central fusille la lucarne de Bizot. Un but incroyable qui envoie ce quart de finale aux prolongations malgré les efforts des deux équipes.

On est d'emblée inquiets pour Charleroi, qui avait déjà semblé émoussé physiquement ces dernières semaines et va donc devoir s'arracher pendant une demi-heure de plus, comme face à Anderlecht. Et si Genk, de son côté, semble aussi un peu tirer la langue, un homme est frais comme un gardon malgré ses 35 ans, lui qui a remplacé Bailey à la 77e: Thomas Buffel. Le vétéran, déjà intenable en fin de seconde période, fixera Willems pour servir Nikolaos Karelis dès la 4e minute des prolongations (1-2). Le sixième but du Grec en Coupe après son quadruplé contre Alost...

On dit souvent que la première équipe à marquer en prolongations se qualifie. Une sorte de réminiscence du but en or qui se confirmera encore cette fois malgré le soutien inconditionnel d'un public qui aura chanté jusqu'au bout. Charleroi poussera mais manque décidément d'un petit quelque chose pour faire la différence en ce moment. Pire, Clinton Mata, qui aura tout donné, est exclu en empêchant Karelis d'aller planté son triplé (114e)... Triplé que le Grec plantera à peine deux minutes plus tard, encore servi par Buffel.

Le rêve de Coupe, voie la plus rapide vers un titre, s'est donc envolé ce soir au Mambourg. Reste à espérer que les Zèbres sauront tourner au plus vite la page et repartir du meilleur pied possible en championnat, au risque de voir d'autres rêves se briser...