Analyse Un tirage qui pouvait difficilement être pire

Le Zenit, un obstacle insurmontable?

Anderlecht connaît particulièrement bien le Zenit Saint-Pétersbourg. Et ce n'est pas un hasard si, dans notre analyse d'avant-tirage, nous en faisions une des équipes à éviter en priorité. Les adversaires russes ne réussissent en effet pas vraiment aux Mauves, qui y sont plutôt abonnés ces dernières années...

Ainsi, Rostov, pourtant un nom moins ronflant du championnat russe (dont il a terminé second l'année passée mais n'est que septième à dix points du Zenit cette saison), reste un très mauvais souvenir pour Anderlecht, tout comme le Dynamo Moscou en seizièmes de finale de l'Europa League en 2015 (0-0 en Russie et 1-3 au Parc Astrid).
Le Zenit, quant à lui, a déjà affronté à quatre reprises les Mauves. Pour un bilan comptable largement favorable à Nicolas Lombaerts et ses coéquipiers: trois victoires pour une seule défaite (1-0 lors de la dernière confrontation, le 6 novembre 2012).

Pas de quoi être optimiste, surtout au vu de la forme européenne des Russes. Le Zenit a en effet concédé ses premiers points lors de la dernière journée, une fois qualifié et assuré de la première place et terminant avec 15 points sur 18 - certes dans un groupe abordable (AZ Alkmaar, Maccabi Tel-Aviv, Dundalk). Une chose est sûre, le vainqueur de l'édition 2008, toujours candidat à la victoire finale, sera un obstacle de taille et peut-être même insurmontable...

La Gantoise sur deux fronts?

Pour La Gantoise non plus, le tirage n'a pas été clément. Après avoir cravaché pour atteindre les seizièmes, les troupes de Hein Vanhaezebrouck ont peut-être hérité du pire tirage possible (avec le Zenit?): Tottenham. Soit un autre candidat ouvertement déclaré au titre en Europa League et l'équipe que José Mourinho qualifiait récemment de "meilleure formation de Premier League".

Si Anderlecht avait réussi à faire vaciller les Spurs la saison passée en poules d'Europa League, le contexte sera cette fois bien différent. Gand a d'ailleurs pu le constater en Ligue des Champions: impressionnants et même parfois souverains face à de grandes équipes comme Lyon, Valence et le Zenit (tiens donc...) en poules, les Buffalos n'avaient pas montré le même visage face à Wolfsbourg une fois venus les huitièmes de finale.

Gand a-t-il les moyens de lutter sur deux fronts: l'Europe et les play-offs?

Ces seizièmes arriveront qui plus est à un point critique de la saison belge: dans la dernière ligne droite en vue des play-offs. En supposant que le top 6 reste aussi indécis d'ici-là, les Gantois, loin d'être sereins en championnat, devront être à 100% sur deux fronts. En ont-ils les moyens? Probablement pas avec le noyau actuel. Janvier et son mercato pourraient bien s'avérer décisifs pour Hein Vanhaezebrouck... Qu'on sait capable de réaliser des miracles.

Genk et son tirage facile

Le seul club à pouvoir se réjouir, c'est bien évidemment Genk, qui affrontera un Astra Giurgiu dont on ignore tout à part que les Roumains se sont extraits de leur groupe dans le sillage de l'AS Rome et devant le Viktoria Plzen et l'Austria Vienne - pas la plus folle des performances. Le plus grand fait d'armes de l'Astra, il date des barrages avec une qualification aux dépens d'un West Ham qui a par après confirmé être en perdition...

Alors, certes, les Limbourgeois peuvent clairement envisager une qualification. Mais à moins d'être largués d'ici-là dans la course aux play-offs (ce qui, hélas, est une possibilité difficilement écartable), Genk se retrouvera peut-être dans la même situation que Gand. Et perdra Wilfred Ndidi dès cet hiver, lui qui a tant pesé en Europa. Pas de quoi paniquer? Soulignons tout de même que l'Astra a remporté deux de ses trois déplacements en poule (1-2 à chaque fois) et n'est donc pas à prendre (trop) à la légère...

Genk a le tirage le plus abordable, mais sera le club le plus sous pression

Enfin, du point de vue des supporters de Genk, une élimination face à Giurgiu, après une saison plutôt fade qui reste de se terminer sans play-offs, serait particulièrement mal vécue - et sans avoir la chance de vivre une belle affiche, car rappelons que Manchester United faisait partie des adversaires potentiels.
Si Genk a le seizième de finale le plus abordable, il sera aussi le club belge le plus sous pression avant de l'aborder...