Francky Dury, l'anti-Weiler

Il n'y a eu qu'un but d'écart ce dimanche entre Zulte-Waregem et le Sporting d'Anderlecht, pourtant il y a un gouffre qui sépare le jeu des Coalisés et celui des sociétaires du Parc Astrid. D'un côté, il y a les Flandriens qui peuvent être dangereux de tous les côtés, un savant mélange de technique et d'engagement physique. En face, une équipe misant sur le contre et l'erreur de l'adversaire, improvisant un style de jeu de temps à autre.

Dury a mis un système en place et tout le vestiaire l'écoute

Comme le dit si bien Alessandro Cordaro: "Nous jouons maintenant ensemble depuis deux ou trois ans, on se connait très bien". Même son de cloche pour Mbaye Leye qui ajoute un point essentiel: "Chez nous, quand le coach demande quelque chose, tout le groupe l'écoute". Si l'attaquant sénégalais insiste sur ce dernier point, c'est que c'est le leitmotiv au Graverbeek: tous les joueurs sont derrière le coach, même les réservistes qui poussent les titulaires dans leurs derniers retranchements. Mais surtout, le coach protège ses joueurs, et même quand il y a un incident (comme avec Baudry à Mouscron), Dury se charge de remettre tout le monde dans de meilleures dispositions, le plus vite possible.

Alors sur le terrain, tout ce travail se fait ressentir: tous les joueurs savent ce qu'ils ont à faire, quels appels ils doivent effectuer, à quel moment. Tout le monde joue à sa place de prédilection, et l'équipe est un savant mélange de joueurs techniques et de porteurs d'eau. Les défenseurs latéraux participent (comme Hamalaïnen sur le troisième but, signé Leye), les milieux de terrains s'infiltrent: Zulte-Waregem est une mécanique bien huilée.

Un manque de liant dans le jeu et dans la communication

En face, devant vos yeux ébahis, le Sporting d'Anderlecht se cherche encore un fond de jeu à la mi-novembre. Jusqu'à la fin du mois d'août, René Weiler a eu l'excuse d'un mercato il est vrai bien tardif, avec des arrivées et des départs qui se sont réglés dans les dernières heures du marché. Ensuite, les blessures sont venues retarder la progression de l'équipe.

Par la suite, rien n'est allé mieux, jusqu'à tomber bien bas avec ce bilan de quatre points sur quinze, et un bilan total de vingt-cinq sur quarante-cinq, soit le pire bilan d'un coach depuis la saison 2007-2008 qui avait vu le licenciement de Vercauteren. Depuis le début du championnat, les supporters d'Anderlecht ne se sont pas beaucoup amusés, si ce n'est les deux plantureuses victoires contre Courtrai et Mayence.

Au contraire, les défaites à Waasland Beveren, à Bruges ou encore contre Westerlo ont fait beaucoup de mal à une équipe qui est maintenant fragilisée. Les essais tactiques de René Weiler n'ont pour le moment pas convaincu les esprits mais pire ils n'ont pas rapporté de points. On passera sur le positionnement de Deschacht en pointe, ce même Deschacht jouant à droite à Bruges, Tielemans terminant une rencontre en tant que défenseur central ou encore Massimo Bruno au back droit. Le Suisse cherche, dans la mauvaise direction, des solutions à des problèmes qu'il a parfois causés lui-même.

Pour finir, cette semaine, il s'est épanché dans la presse, et là où certains entraîneurs protègent leurs joueurs, il a préféré montrer du doigt les manquements de certaines de ses ouailles. Résultat des courses, au lieu d'être soutenu, l'entraîneur est mis à mal par son propre capitaine qui estime que son équipe doit être bien plus offensive, mais surtout que les joueurs doivent être utilisés selon leurs qualités.

D'un côté, Francky Dury a eu le temps pour bâtir son équipe, de l'autre le Suisse en demande. Il reste à savoir si son voeu sera exaucé.