Le Qatar prépare déjà son équipe pour 2022
Photo: © photonews
Un grand espoir marocain a opté pour l'Emirat. Ce n'est pas une première!
On ne va pas revenir sur la polémique concernant l'attribution de la phase finale de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Cette compétition est programmée dans sept ans, mais l'Emirat espère bien y jouer un rôle en vue et il y met les moyens en naturalisant des joueurs étrangers. L'équipe nationale est dirigée depuis le mois de juin dernier par l'Uruguyen Daniel Carrèno et plusieurs joueurs proviennent du continent africain voisin
Il y a un an, la presse ghanéenne avait dénoncé la naturalisation de l'espoir Mohammed Muntari, un attaquant formé à l'académie créée ar Nii Lamptey, mais actif au Qatar depuis 2012. Agé de 21 ans, Muntari est une des stars du championnat local et est passé cet été dans les rangs de Lekhwiya. A présent, c'est au Maroc que l'on met en avant le choix d'Hamza Al Senhaji qui vient d'opter pour la sélection espoir qatarie au détriment de la sélection olympique des Lions de l'Atlas.
Face à Hong-Kong il y a une quinzaine de jours, le Qatar s'est aligné avec quelques naturalisés. Quelques exemples, Amine Claude Lecomte (ex-Sochaux), un gardien de but franco-marocain, Karim Boudiaf (ex-Nancy) et Boualem Khoukhi, originaires d'Algérie, Mohammed Kasola, venant lui de la filière ghanéenne, une piste explorée depuis de nombreuses années par les responsables qataris. Ces joueurs évoluent depuis quelques saisons au Qatar, une obligation pour pouvoir obtenir leur naturalisation et le statut d'international.
Un phénomène qui n'est pas neuf
Si Lecomte défend à présent la cage qatarie, il a pris le relais du Senegalais Qasem Burhan, déjà âgé de 29 ans et qui ne fait plus partie des priorités en vue de 2022. Toute une génération doit d'ailleurs laisser place. Le Congolais Trésor Kangambu, qui s'est converti à l'Islam et se nomme à présent Mohammed Tresor Abdullah, n'est plus repris depuis quelques matches, un constat qui vaut également pour le Senegalais Dame Traoré, frère du Valenciennois Mody Traore ou pour l'Uruguayen Sebastian Soria, un précurseur en la matière puisqu'il a fait ses débuts chez les Annabis en 2006 et en a été un joueur-phare. En 2010, six joueurs natifs du Senegal faisaient partie de la sélection qatarie qui était alors pour rappel coachée par Bruno Metsu, celui qui avait conduit le Senegal en Coupe du Monde quelques années plus tôt.
Le Qatar n'a rien inventé au niveau des naturalisations. La Belgique et d'autres pays en ont et en profitent également depuis des lustres. Toutefois, l'Emirat est passé maitre en la matière depuis de nombreuses années. Si les tentatives pour naturaliser le Kenyan Oliech ou le Brésilien Ailton ont échoué, beaucoup de joueurs, outre Soria, ont répondu positivement à la campagne lancée à partir de 2006 et qui consistait à offrir un million de dollars aux naturalisés. Le site Best Eleven avait d'ailleurs publié une carte mondiale représentant les pays d'où étaient originaires les membres de l'équipe qatarie. Trois Brésiliens, un Uruguayen, deux Senegalais, un Guinéen, un Ghanéen, mais également des joueurs provenant du Yemen, du Koweit, d'Irak ou d'Arabie Saoudite composaient alors le noyau des Bordeaux.
La formation n'est toutefois pas oubliée
Outre les naturalisations, le Qatar a également développé son système de formation afin d'éviter de présenter, comme en handball, une équipe pratiquement constituée que de joueurs "étrangers". Dans cette discipline, le Qatar avait pour rappel atteint la finale du chamionnat du Monde organisé sur ses terres l'année dernière. L'Emirat a mis sur pied depuis une dizaine d'années le centre de formation Aspire qui accueille plus de 200 jeunes triés sur le volet dès l'âge de dix ans. Le fruit de ce travail est d'ailleurs visible à l'AS Eupen, principale vitrine en Europe de cet ambitieux projet qui a par ailleurs permis au Qatar de remporter le championnat d'Asie U19 en 2014, un autre signe de l'avènement du Qatar?
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