Interview Ferron : "L'OHL va vouloir sa revanche"

Par Jordan Horwood

C'est à Seraing, à l'âge de 18 ans, que Ludovic Ferron a été lancé en Promotion par Alain Bettagno. Suite au départ de son coach à Aywaille, il a pris la même route. «J'y ai connu des hauts et des bas durant mes deux saisons là-bas. Mais je m'y suis bien plu, l'ambiance était formidable et nous avions un groupe soudé, ce qui faisait notre force. Alain Bettagno m'a fait progresser footballistiquement et mentalement. Je tiens à le remercier et pourquoi pas revenir à ses côtés un jour. »

Le jeune médian défensif signe alors son retour à Seraing, qui milite en première provinciale. « Le choix fut dur. Je me suis donné une bonne période de réflexion car redescendre en P1, c'était faire un sacrifice. Mais le projet sportif était vraiment intéressant et la présence du directeur technique Vincent Cicarrella, que je connaissais, a joué un rôle. Je me suis lancé un objectif et j'ai accepté le challenge. Je pense avoir répondu aux attentes et on s'est qualifié pour le tour final. »

Mais Seraing ne rejoindra pas la Promotion, les Métallos font le bond directement jusque la D2 après avoir racheté le matricule de Boussu-Dour, en faillite. Ludovic Ferron peut participer à l'aventure. « C'était une découverte pour moi. J'ai eu un peu de mal au début car je n'avais jamais joué à ce niveau. »

Une chance on en a une, pas deux

Seraing surprend et enchaîne les victoires. Cependant, après avoir pu disputé quelques minutes au mois d'août, Ludovic Ferron ne joue plus. « J'ai eu plusieurs petites blessures qui m'ont ralenti durant la première partie du championnat. Mais j'ai su me relancer vite pour revenir à mon meilleur niveau. »

Ça tombe bien, son entraîneur Arnauld Mercier le remarque également. Bien que Seraing continue à carburer et lutte pour obtenir un ticket pour le tour final, Ferron va retrouver du temps de jeu en 2015. Début mars, il obtient sa première titularisation contre Mons. Il ne lui faut d'ailleurs que dix minutes pour signer son premier assist. « Je n'étais pas surpris par mon retour car j'ai beaucoup travaillé et je me sentais bien. J'étais bien entendu très motivé contre Mons. Une chance on en a une, pas deux. »

Concurrent de Seraing pour la place pour le tour final, Eupen est en plein doute. L'entraîneur a été limogé et les Pandas viennent de récolter trois petites unités sur quinze. En cas de victoire contre l'OHL, les Métallos les rejoignent à la troisième place. « Je pense effectivement que c'est le moment idéal pour nous. Nous devons profiter de ce qui se passe à Eupen. Mais l'OHL voudra prendre sa revanche suite au 0-3 du premier tour. »

C'est fin juin que le contrat du médian de 22 ans se terminera. Son avenir n'est pas encore décidé. « Cette année, c'était une saison de transition pour moi. J'espère augmenter mon temps de jeu la saison prochaine. Je discute de mon avenir avec le club. »

Un étudiant au grand coeur

Ludovic Ferron ne devait pas penser qu'au football cette saison. Il s'est aussi lancé dans des études supérieures à la Haute Ecole de la Province de Liège, un bachelier pour devenir éducateur spécialisé. Pour lui, il n'était pas question de compter seulement sur une hypothétique carrière de footballeur pro.

« C'était mon désir personnel. J'ai déjà plusieurs projets pour le futur. J'aimerais poursuivre par après dans le sportif pour aider les enfants qui ont des difficultés ou qui sont touchés par des maladies. J'apprécie énormément les enfants et pouvoir les aider est important à mes yeux. »

Son agenda est chargé, mais l'étudiant peut compter sur son statut de sportif de haut niveau pour pouvoir bien jongler entre les deux grâce à un horaire adapté en fonction de ses entraînements. « Au début ce ne fut pas facile car on est tout le temps actif, il faut parvenir à s'y adapter. Choisir entre le tour final et la réussite à l'école ? Difficile, les deux ça serait magnifique. Devenir footballeur pro a toujours été mon rêve mais je ne vais pas négliger l'école pour autant. »