Interview David Pollet "Charleroi peut vraiment faire quelque chose cette année"
Photo: © Photonews
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L'attaquant gantois s'est livré par rapport à sa carrière, son passage à Charleroi et sur son club actuel.
S’il y a un attaquant qui a laissé de bons souvenirs à Charleroi, c’est bien David Pollet. Après avoir cassé la baraque avec le club carolo, le joueur à la double nationalité franco-belge est parti vers Anderlecht. Malheureusement pour lui, les choses ne se sont pas déroulées comme il le voulait et Pollet a décidé de se lancer un nouveau défi dans un nouveau club : La Gantoise. Rencontre, pour Walfoot, avec un joueur souriant et disponible, au centre d’entrainement de Gand.
Vous avez débuté votre carrière à Lens. Quel est votre sentiment de voir votre club formateur évoluer en Ligue 1 cette saison ?
Cela fait plaisir. J’y ai évolué en Ligue 1 mais aussi en Ligue 2. Le club a connu quelques difficultés avec un changement de présidence, des fonds à trouver. Aujourd’hui, ils ont trouvé un président qui investit de l’argent dans le club. Donc cela fait plaisir de les voir en L1. Je continue, c’est sûr, de les suivre dans le championnat français.
Que peut justement espérer un club comme Lens dans un championnat à deux vitesses comme le championnat français ?
L’objectif de Lens est forcément le maintien. C’est compliqué de rivaliser avec des équipes comme Paris, Marseille ou encore Monaco. Chacun fait un peu avec son effectif. Il ne faudrait pas non plus qu’il y ait trop d’écart entre les équipes françaises. Même s’il faut aussi voir le bon côté des choses : c’est plutôt bien pour le foot français de voir une équipe comme Paris réussir à rivaliser avec des grands clubs en Ligue des Champions.
Après Lens, vous êtes arrivé au Sporting de Charleroi. Ce club est connu pour être un club tremplin pour les joueurs (on peut parler de Dante, Théréau, Perbet,…). Comment Charleroi peut sortir de cette situation de simple club tremplin et à terme devenir une valeur sûre de la D1 ?
C’est sûr que Charleroi m’a apporté beaucoup dans ma carrière. C’est vrai aussi que Charleroi est un bon club tremplin. L’objectif de Charleroi devrait, je pense, de réussir à garder ces joueurs qui font des bonnes saisons et éviter de les perdre. Pour ainsi avoir un groupe qui ne change pas chaque année. Par rapport à la saison dernière, on a vu que le noyau carolo est resté assez stable cette saison, malgré quelques arrivées. Je pense en tout cas que Charleroi peut faire quelque chose cette année.
Vous avez quitté Charleroi durant le mercato d’hiver passé. N’auriez-vous pas plutôt préféré finir la saison à Charleroi et ne pas quitter un peu brusquement le club ?
Avec le recul, peut-être. Après, c’est un choix que je ne regrette pas du tout. Quand tu es à Charleroi, que tu fais une bonne saison et qu’un club comme Anderlecht vient taper à ta porte et se dit intéresser, c’est compliqué de refuser.
A Charleroi, vous étiez un joueur phare dans un « club moyen ». Vous passez ensuite à Anderlecht, où vous devenez un joueur parmi tant d’autres dans un grand club. Comment un joueur se prépare à ce changement ?
Quand j’ai quitté Charleroi pour Anderlecht, je savais qu’il y avait une certaine concurrence avec des joueurs comme Suarez, Mitrovic. Quand tu es un grand club, il y a toujours beaucoup de joueurs, qui ont beaucoup de qualités. Je savais donc où je mettais les pieds avant de venir à Anderlecht.
Chaque année, Anderlecht se doit de performer. La pression dans un tel club n’est-elle pas trop forte pour un transfuge qui a coûté cher, et encore plus pour un attaquant ?
Non, je ne pense pas. A Anderlecht, je m’étais inscrit sur la durée en signant un contrat de 4 ans et demi. Après, la pression, forcément, est présente vu qu’il y a une certaine attente. Anderlecht est un club qui se doit d’être champion chaque année et qui se doit de gagner toutes leurs rencontres. La pression devient donc une habitude, une routine dans un club comme Anderlecht. Je voulais continuer sur les performances que j’avais faites avec Charleroi. Cela n’a finalement pas trop fonctionné mais de là à dire qu’il y avait une pression particulière, je ne pense pas.
Vous qui connaissez le club ainsi que la plupart des joueurs du noyau, que peut réaliser Anderlecht en Ligue des Champions ?
J’ai vu le groupe, cela ne va pas être facile. Comme certains joueurs l’ont dit, il faut viser la troisième place. Je pense vraiment que c’est possible en étant bon à domicile et en essayant de prendre des points à l’extérieur. Mais c’est vrai que c’est un groupe assez relevé quand même.
Vous saviez avant votre départ vers Gand qu’Anderlecht allait jouer la Ligue des Champions. Cela ne fait pas réfléchir avant un transfert ?
Forcément, on se pose des questions. On se dit qu’on peut jouer la Ligue des Champions. Mais à côté de cela, je n’ai pas passé 6 très bons mois à Anderlecht parce que je n’ai pas beaucoup joué. A partir de là, je sentais que cela allait continuer sur la même lancée d’un point de vue du temps de jeu. J’ai donc décidé de redescendre d’un échelon, pour peut-être remonter plus tard.
Ici à La Gantoise la concurrence est rude en attaque. Habibou vient cependant de quitter le club, ce qui laisse une place devant. On entend souvent dire que la concurrence est quelque chose de sain qui permet de progresser. Est-ce vraiment toujours le cas ?
Il vaut toujours mieux avoir quelqu’un avec des qualités à son poste pour te pousser au quotidien à ne pas freiner. Cela permet d’être tout le temps au taquet, de prouver son niveau aux entrainements et d’être en forme le week-end. A Charleroi, je n’avais pas vraiment une certaine concurrence. C’est peut-être aussi une des raisons de mon départ, de connaître une certaine pression afin de encore plus progresser.
Gand a l’ambition de devenir un grand club belge à terme. Comment y arriver ?
Cela commence par gagner des matches, tout simplement. Tout le monde doit bien prester aux entrainements pour réussir à rivaliser avec les bonnes équipes en championnat. Je pense que l’on a bien commencé la saison. Maintenant, on reste sur deux défaites. Dimanche, un gros match à domicile contre Mouscron nous attend. Il va falloir tout faire pour le gagner et essayer de rester dans le coup. L’objectif de Gand cette saison est les PO1. Avec l’effectif que l’on a, c’est largement réalisable. Les discours du coach et du président montrent bien qu’il y a moyen de faire quelque chose ici à Gand.
On entend souvent les « experts du football belge » dire que le niveau de la D1 diminue d’année en année. Comment voyez-vous cela, vous qui évoluez au sein de cette D1 ?
Quand je suis arrivé en Belgique, je venais de Ligue 2. Aujourd’hui, je pense que c’est quand même beaucoup mieux de jouer en D1 belge qu’en L2 française. On joue dans des stades où il y a du monde, le cadre de vie est totalement différent.
Pour un jeune joueur belge, est-il mieux, d’après vous, de finir ses classes à l’étranger ou d’abord de faire ses preuves en Belgique ?
Quand le joueur est jeune, je pense qu’il est mieux de d’abord prouver en Belgique. On peut le voir avec le cas de Maxime Lestienne. Il a tout prouvé ici en Belgique et maintenant il signe, à 22 ans, à l’étranger. C’est un cas que certains jeunes devraient prendre comme exemple. Après, cela met du temps de mettre en place des infrastructures pour garder ces jeunes. A Gand, le nouveau stade a mis du temps avant d’arriver. A Charleroi, on peut voir que le complexe n’est pas génial. C’est avec le temps et les résultats que les clubs peuvent se lancer dans de tels projets.
Quels sont vos objectifs personnels pour cette saison?
Mon objectif est de revenir dans le coup. J’ai eu un début de saison compliqué avec pas mal de blessures. Aujourd’hui, je ne me prends pas la tête, je me sens bien. Je suis à 100%. Je vais donc tout faire pour réaliser une bonne saison, marquer des buts et atteindre l’objectif de Gand qui est les PO1.
Si vous deviez relever un joueur par équipe dans laquelle vous avez joué, quels noms avanceriez-vous ?
A Anderlecht, j’aimais bien Guillaume Gillet qui avait beaucoup d’expérience. Après, il y avait aussi Silvio Proto qui était impressionnant. Même à l’entrainement, c’était difficile de lui mettre des buts. Forcément il y avait aussi Suarez, mais je ne l’ai pas trop côtoyé vu qu’il était souvent blessé. Puis, il y a le cas Tielemans : il a 17 ans, on voit qu’il a une certaine maturité. Il est vraiment en avance pour son âge. A Charleroi aussi il y avait des bons joueurs. J’ai envie de penser à Damien Marcq, Parfait Mandanda aussi. Pour ce qui est de Gand, je dirais joker !
Quel message voudriez-vous faire passer aux supporters de Charleroi ?
Je leur avais déjà dit que s’ils étaient à ma place, plus de 90% des gens auraient pris la même décision que moi. Aujourd’hui, je vais le redire : je remercie Charleroi pour ce que le club a fait pour moi. J’ai donné beaucoup pour eux, eux aussi m’ont beaucoup donné. On était donc dans une logique de donnant-donnant. J’espère maintenant qu’ils vont faire une bonne saison, qu’ils vont remonter au classement. Le stade est fini, les supporters reviennent progressivement voir les matches. Ce sont des petits détails comme ceux-là qui vont permettre au club de réaliser de grandes choses.
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