Vista local : Julio Cesar : Veni, vidi, vici...
Photo: © SC
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Bernardo, notre ambassadeur pour le Brésil, commente le match à sa façon. Le vol vers Belo Horizonte démarre tout de suite.
Grande nouveauté pour cette quasi-finale souhaitée par Pelé, les feux d'artifices sont de retour avant et après le match, avec des cris d'allégresse au centre de la ville que l'on entend depuis la maison. Match dans le match, les deux joueur du Barça, David Alves, latéral droit du Brésil et Alexis Sanchez, attaquant du Chili, sont opposés l'un à l'autre, avec sympathie.
Un Felipe Scolari, très nerveux, aligne encore une fois une équipe quasi inchangée - contre son gré ? -. Fred et Hulk sont donc toujours au poste, de même que Daniel Alves ; seul Fernandinho prend la place de Paulinho.
L'entraineur confirme privilégier le même onze à toute rotation. Une équipe-type a ses faveurs parce qu'elle génère de la confiance, de la solidarité et des automatismes. "Never change a winning team" disait un adage qui n'a été traduit ni à Saint-Trond, ni à Schalke, ni en Israël.
Pendant 20 minutes, qui permettent à l'arbitre anglais Howard Webb de montrer qu'il ne voit que du jaune et du rouge hors ses cartons, les brésiliens mettent la pression sur l'équipe chilienne, dans un match engagé - Neymar me semble recevoir une jambe de coureur très limite - et dense.
Mais si tôt, le premier but inscrit par David Luis, l'équipe joue la contre-attaque. Mais qui donc a pris cette décision de se replier en défense et ainsi laisser le Chili exprimer le meilleur : leur attaque ? Personne ne peut répondre à cela et les commentateurs évoquent une trop grande confiance dans les infiltrations de Neymar ou la grande jeunesse de l'équipe. Le numéro 10 brésilien, cette fois-ci, joue de malchance, systématiquement séché dès qu'il est en possession du ballon.
Le Chili égalise alors après une pression constante de 15 minutes. Faute de placement de la défense brésilienne sur une rentrée en touche, le gardien est en retard sur un tir croisé prenable à ras de terre. Il n'est pas sur sa ligne. Tout est à refaire pour un Brésil envoyé dans les cordes.
La première mi-temps, riche en émotions, s'achève par une nouvelle poussée brésilienne, imprécise et donc improductive.
Après la pause café, les choses changent. Le Brésil perd de sa qualité et le Chili paraît physiquement plus frais. Le match devient typique des rencontres internationales sud-américaines : très engagé, parfois brutal, avec des tentatives infructueuses et des pertes de ballon. Le Chili est le plus dangereux sans être concret. Il faut attendre la 25ème minute de jeu pour noter un premier tir brésilien, comme la plupart hors cadre. Un rien plus tard, Hulk, mieux en jambe, marque un but splendide, annulé pour une faute de main inexistante. que l'arbitre n'aurait pas pu voir. Il reçoit, médusé mais amusé, une carte jaune injuste pour une raison invalide. Il y a bien un mouvement du bras droit pour rééquilibrer la poitrine et avancer l'omoplate, mais l'amortie se fait en-dessous de la clavicule. Une bien étrange décision de monsieur Howard Webb, fort soucieux, semble-t-il, de ne pas paraître donner le moindre avantage au Brésil. Dans la guerre des pressions sur l'arbitrage, les Chiliens ont certainement gagné.
A la fin du temps réglementaire, Les joueurs du Chili, qui paraissent bien fatigués repoussent comme ils le peuvent des essais très imprécis des joueurs brésiliens.
Il en sera de même pendant les prolongations, excepté à la 120ème où un tir foudroyant de Pinella explose, selon l'expression locale, la barre transversale. Le Brésil est miraculé, béni par l'avantage de jouer sous les couleurs du Vatican, en jaune et blanc.
L'instant est dramatique. L'inique et impitoyable départage aux tirs au but peut commencer. Le stade, les équipes, les commissions techniques, les téléspectateurs stressent. Le Brésil tire le premier et marque. Julio César arrête le premier tir chilien. La fête commence quand William, le seul qui tirera de manière réfléchie, prend parfaitement le gardien chilien à contre-pied et place le ballon à côté. La mort rôde silencieuse. Julio César arrête encore un pénalty avant qu'un gamin de 22 ans ne prenne en charge, avec calme et sérénité, le
cinquième de son équipe du Brésil dans un silence chargé de larmes. Calmement, Neymar s'avance et place le ballon dans les filets.
Le Brésil est qualifié. Les joueurs éclatent en sanglots et plus personne ne sait qui passe et qui est éliminé car le chagrin paraît immense des deux côtés. Seul les supporters dont le soupir de soulagement fait vibrer le Minerão et provoque une tempête sur le lac, sont emplis d'allégresse. Les cris de joie venant du quartier confirment bien que le Brésil ira en quart de finale.
Il me semblait pourtant que l'on sortait d'une finale ?
Je n'ai pas du tout aimé :
• La nervosité de Felipe Scolari. Elle a gagné ses joueurs et les a fait déjouer.
• Le conformisme dans la sélection de Fred. Trop juste à ce niveau.
• Le repli en défense après le premier but. Cela a permis aux Chiliens de faire valoir avec succès leurs meilleurs qualités.
Je n'ai pas trop aimé :
• L'arbitrage précautionneux de monsieur Webb, plus soucieux de sa réputation que du jeu.
• Le retour des fautes sud-américaines après le festival de football du premier tour.
• L'annulation du goal de Hulk et la carte jaune qu'il reçoit pour une faute inexistante.
J'ai apprécié :
• La tension dans un match engagé et très rapide.
• Le retour en condition de Hulk, enfin lui-même.
• Le courage de Neymar qui continue, blessé, à sprinter balle au pied.
J'ai aimé :
• La prestation de Julio César lors des tirs aux buts.
• La solidarité de l'équipe brésilienne du début du match jusqu'à la fin de celui-ci.
• La joie et le chagrin purs au coup de sifflet final, qui ont tranché de manière éblouissante avec le psychodrame uruguayen.
Le Brésil va jouer les quarts de finale pour la septième fois consécutive. Il faut remonter à 1990 pour les voir chuter avant ce stade, en huitièmes de finale contre l’Argentine (0-1), avec une équipe considérée, par certains amateurs et spécialistes, comme la meilleure de tous les temps.
Il rencontrera donc la Colombie, petite nation insignifiante pour certains supporters européens et belges, mais qui est considérée, par les consultants et éditoriales sud-américains, comme la nation proposant le meilleur football.
James Rodriguez est en-tête du classement des buteurs avec cinq buts en quatre matchs. Elle a, en effet, vaincu sans discussion, mais dans un climat aussi détestable sur le terrain qu'il était féérique dans les tribunes, une bonne équipe uruguayenne.
Ce sera un nouveau match digne d'une finale.
A demain pour les commentaires de la presse et du peuple brésilien.
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