Bernardo "a moindre erreur pourra être la cause de l'élimination"
Photo: © SC
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Notre ambassadeur pour le Brésil analyse le match à sa façon. Découvrez les petites histoires de Bernardo qui n'hésite pas à sortir des sentiers battus.
Les insinuations des dirigeants et autres personnalités chiliennes par lesquelles elles mettent en doute l'impartialité de l'arbitrage du mach de huitième de finale contre le Brésil ont fortement déplu à toute la délégation brésilienne, à la fédération ainsi qu'au peuple. Elles sont ressenties comme injurieuses.
Dans une ultime mise au point, le porte-parole de la fédération brésilienne précise : «Nous ne reviendrons plus là-dessus. Les Chiliens et la presse ont fait preuve d'immaturité à ce sujet. Ce type de pression est ridicule. Nous pensons qu'il s'agit d'un manque de respect pour le peuple brésilien. Le Brésil n'a pas besoin de l'arbitre pour gagner un match.»
En les confrontant au réel, il faut reconnaître que les erreurs ne font que déforcer l'image d'un arbitrage bien plus médiocre que les matchs de ce mondial. Cette faiblesse s'explique aussi parce que, comme en Belgique, ce ne sont pas tous les meilleures arbitres qui officient mais qu'il y a choix parmi les différentes confédérations, qui doivent être toutes représentées (en Belgique, ce sont toutes les provinces qui doivent être représentées).
Cependant, si l'on consulte les résultats de la Coupe du Monde, on s'aperçoit que le pays hôte est loin d'être systématiquement avantagé. Ainsi, en Espagne, en 1982, c'est l'Italie qui est championne du monde, en 1986 l'Argentine au Mexique, en 1990 l'Allemagne de l'Ouest en Italie, en 1994, le Brésil aux Etats-Unis, en 2002, le Brésil en Corée du Sud, l'Italie en Allemagne en 2006, l'Espagne en Afrique du Sud en 2010. Sur une durée de 28 ans, seule la France a été sacrée à Paris (France). On peut donc clairement affirmer que les statistiques vont à l'encontre de telles insinuations.
D'autant plus, que l'argument le plus souvent employé, la nécessité de conserver le pays hôte dans la course pour la vente des billets, est nulle dans le cas de cette Coupe du Monde puisque tous les billets son vendus. L'argument de la paix sociale également, pour autant qu'elle aie été réellement menacée : le pays est très calme.
Ce sont des insinuations qui me paraissent démontrer plus de dépit et de crainte de jouer le Brésil qu'une réelle inquiétude. C'est dommage parce que cela a entamé une part du capital sympathie dont bénéficiait le Chili, notamment depuis que le roi Pelé l'avait annoncé comme son favori pour le titre de champion du monde.
Ce sont là des réactions caractérielles de supporters. Elles trouvent des échos dans les hallucinantes déclarations d'officiels, députés et citoyens uruguayens qui dénoncent l'exclusion de Luis Suarez comme une manœuvre de la FIFA pour écarter l'Uruguay de la route du Brésil. Comme si l'Uruguay paraissait favorite ! Ce sont les autres joueurs de cette équipe qui doivent se sentir valorisés par de telles déclarations.
Ces personnes de mauvaise foi rejoignent ces supporters de l'Italie qui dénoncent une Coupe du Monde arrangée dont l'Organisation a exclu l'Italie parce qu'elle était une candidate au titre suprême, alors que son entraineur, monsieur Prandelli, n'a cessé de rappeler que son équipe avait seulement le niveau du subtop européen, ce que prouve les statistiques et son incapacité à marquer un but (et même de tirer au goal).
Parfois, le fantasme nuit au réel.
Dans ce genre de déclaration plus en relation avec les tripes plus qu'avec la réalité, le crack Zico, en visite au centre d'entrainement de la Gávea, à Rio de Janeiro, qui est le siège et le centre d'entrainement du Flamengo dont il est supporter et dont il a porté les couleurs, le crack Zico, donc, n'a fait pas le détail en expliquant "qu'une part du succès des Néerlandais lors de cette Coupe (du monde) est dû au fait qu'ils étaient au Gávea, où tant de fois il s'est entrainé et a joué pour le Flamengo."
Maintenant, la compétition sera différente, clame-t-on partout. La moindre erreur pourra être la cause de l'élimination, lors de ces matchs à venir où cela passe ou cela casse. Les Brésiliens se remémorent donc l'erreur fatale de Julio César lors de la coupe de 2010. De nombreuses pages sont consacrées tant au joueur qu'à ses erreurs. On apprend, notamment, que moralement, il est maintenant (donc 4 ans plus tard) remis de cette erreur dont le souvenir n'est plus vivace.
C'est aussi l'occasion pour divers techniciens de regretter l'absence du gardien Fabio (Cruzeiro), absence qui est, pour moi, inexplicable. Cependant, Julio-César a fait, jusqu'ici, une Coupe du Monde impeccable
Peu de spécialistes et encore moins de supporters ont la capacité d'apprécier les prestations des gardiens, d'autant plus que les précédents ballons, flottants et, donc délicats à prendre en main, ont modifié le mode d'intervention de ces derniers remparts, adoptant une technique beaucoup plus proche aujourd'hui des techniques des gardiens de handball, plus soucieux de repousser latéralement un ballon que de s'en emparer.
J'y ai repensé en écoutant les commentaires de la télévision brésilienne sur la prestation de Courtois contre la Corée, lui reprochant de ne pas sortir sur les coups de coin. Peut-être aurait-il été plus judicieux de s'interroger sur son comportement, car il est quand même un des meilleurs gardiens du monde. D'autant plus que c'est voulant capter un ballon que le gardien coréen a pris un but.
C'est une simple raison de géométrie. En restant sur sa ligne de but, un gardien défend une surface (longueur du but x hauteur du but). S'il s'avance, il doit défendre la somme de 4 surfaces d'un volume (un cône tronqué) soit la surface du but, la surface supérieure entre lui-même et les montants du buts, les deux surfaces latérales entre lui-même et les poteaux du goal. Sans parler des espaces en hauteur difficilement maîtrisables qu'il doit défendre, sa tâche augmente de façon considérable. C'est pourquoi les bons gardiens ne sortent que dans des cas très précis et préfèrent rester sur leur ligne de but.
Démonstration mathématique : Surface du but : 7,32 m x 2,44 m = 17,3608 m2. Surface d'un volume simple : Le gardien 1 mètre devant son rectangle : surface du goal : 17,3608 m2 + surface supérieure (1m x 7,32 m =) 7,32 m2 + 2 surfaces latérales +/- 9,40 m2, soit un total de +/- 35 m2. La zone devant être protégée a donc doublé. Avec un positionnement classique aux 10 mètres (souvent dicté par l'angoisse), on obtient +/- 215 m2.
Par ailleurs, plusieurs commentateurs se réjouissent ouvertement des changements apportés dans l'équipe des titulaires de la Seleção brésilienne lors du match d'entrainement d'hier après-midi. Fernandinho était titulaire et Maicon entra comme latéral-droit. Il marque cependant un goal contre son camp. Donc, cela donnerait ceci : Fernandinho remplacerait Paulinho, Maicon, Daniel Alves et Ramires, Hulk, souffrant toujours d'une ancienne blessure.
Fred a marqué un goal.
Les supporters qui nous lisent régulièrement ont compris que tout cela fera l'objet d'une évaluation de la commission technique puis de l'entraineur, qui devra, ensuite, en parler avec le capitaine Thiago Silva. Ces changements restent donc au conditionnel.
Que disent les statistiques de ce match Brésil x Chili ? Elles sont favorables à la Seleção : Lors des trois dernières confrontations, le Brésil a marqué une moyenne de 3 buts à l'équipe nationale chilienne. - Avant de vous précipiter sur un site de paris en ligne, c'est bien de se rappeler que c'était à une autre époque, avant l'arrivée du génial technicien argentin Sampeoli à la tête du Chili et que le Brésil sort de quatre ans de matchs amicaux, excepté la coupe des confédérations.
Ensuite, le Chili n'a plus vaincu le Brésil depuis l'an 2000, soit 12 matchs : 2 partages et 10 défaites. Encore, Fred, le centre-avant, a une efficacité supérieure à celle des trois avants chiliens, pris séparément. Ce qui est exact, j'ai vérifié. Mais de nouveau, cette comparaison inclut bien des matchs amicaux dans le cas de Fred, ce que ne mentionnent jamais les journalistes brésiliens, pour qui tous les matchs ont un enjeux. Ils devraient bien s'entendre avec la majorité des supporters belges.
Enfin, pour en terminer avec la minute de Rodrigo Benkens, le Chili a la ligne arrière la moins haute de toutes les équipes de la Coupe du Monde (moyenne de 1,75 mètre).
Bref, avec de telles statistiques, ce sont les Brésiliens qui pourraient, à postériori, s'inquiéter de l'influence de l'arbitrage en cas d'une improbable victoire chilienne.
Maintenant, place au sport...
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