Vista local : Manaus, enfer des Européens?
Photo: © SC
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Bernardo revient sur un point qui pourrait coûter cher aux équipes du Vieux Continent, peu habituées au conditions climatiques particulières présentes en Amérique du Sud.
Suite au match Italie- Angleterre, l'entraineur italien de l'équipe d'Italie, Cesare Prandelli, s'en est prit directement à l'arbitre de la rencontre, le Néerlandais Björn Kuipers. Celui-ci serait coupable de ne pas avoir suivi les indications de la FIFA qui contraint les arbitres, par temps chaud, à prévoir des temps morts pour la réhydratation des joueurs. Monsieur Prandelli a dit que cet arbitre a pu porter atteinte au patrimoine physique des joueurs, ce qui pourraient leur jouer de mauvais tours lors de la suite de la compétition.
Même si les signes visibles des problèmes dus à la chaleur sont apparus dans l'équipe anglaise, en grand nombre et très tôt dans la rencontre, l'intervention de l'entraineur italien n'est pas surprenante, tant l'attention des clubs et des entraineurs est focalisé sur le suivi médical des joueurs. Ce qui n'est manifestement pas le cas en Angleterre.
Pourquoi le suivi médical a-t-il pris tant d'importance ? Parce que la pratique du football, matchs et entrainements génèrent des traumatismes graves dans les membres inférieurs, notamment au niveau des genoux et des adducteurs. Pour cette raison, la charge de travail des entrainements est limitée. Elle est sujet de mépris pour les sportifs professionnels de haut niveau de pratiquement tous les autres sports olympiques. En conséquence, le joueur professionnel manque de ressources sur la durée. D'autant plusque bien des préparateurs physiques, en relation avec les exigences de l'entraîneur, privilégient soit l'endurance soit l'explosivité, bien que les deux
sont nécessaires.
Les médecins et les paramédicaux ont donc développé des stratégies et des techniques diverses pour anticiper ces problèmes ou les résoudre. Selon les pays, tous les domaines de la vie sont envisagés, depuis l'alimentation jusqu'au sommeil, en passant par la façon de marcher, l'hygiène dentaire et le choix des chaussures, y compris des exercices spécifiques et certains compléments médicalisés.
Cette préparation a eu effet collatéral dangereux : chargé en énergie, le joueur ne peut pas la dépenser d'autant plus qu'il est soumis à des siestes et des séances de relaxation. Que fait-il alors quand il arrive "chargé" en fin de journée sans être fatigué ? On constate donc de plus en plus de dérives dans le domaine de l'hygiène de vie, qui, à leur tour, génèrent des fragilités et des traumatismes affectant le jeu ou la santé, physique ou mentale, du joueur.
Les joueurs anglais ont donc été victimes de crampes . La sagesse populaire parle de défaut d'hydratation. C'est à la fois exact et un peu court.
Avant d'étudier ce problème, il est intéressant de revenir à la polémique créé par Prandelli. En fait, comme on le verra plus loin, Prandelli dit, avec raison, que la chaleur étant là, la sueur est plus importante et les joueurs doivent d'autant plus boire.
Que disent les instructions de la FIFA ? Elles disent que si la température dépasse 30 degrés, l'arbitre doit ménager des temps morts lors de chaque mi-temps suffisant pour permettre la réhydratation (en eau bien minéralisée), en général autour de la 22ème minute. Toujours prompte à la défense de ses ouailles, la FIFA déclare, en parfaite mauvaise foi, que la température au moment du match était de 27 degrés.
Pas de chance, parce que tous les médias citent des chiffres officiels concordant : température de la journée :34 degrés, température pendant le match : 32 degrés. Aggravation de la sensation thermique par l'absence de l'humidité et de vent. Chaleur ressentie : entre 35 et 36 degrés. La FIFA a préféré se taire. Mais n'a répondu à la question de savoir pourquoi l'arbitre a refusé une mesure de bon sens. En quoi cela l'aurait-il gêné ? Mystère. Une autre bonne question aurait été de s'interroger sur la formation des arbitres, parce qu'il s'agit là d'une décision qui est une mise en danger de la santé d'autrui.
Evidemment, les Italiens ont un peu exagéré. Um joueur a ainsi parlé d'hallucination visuelle due à la chaleur. Elles existent bien et la plus célèbre s'appelle mirage. Mais très rarement, pour rester positif, à 32 degrés.
Cependant, pour vivre dans un pays, le Brésil, où il peut faire très chaud, j'ai remarqué qu'au-dessus de 34 degrés, les conducteurs, sur la route, font n'importe quoi pour rester en mouvement et aérer leur habitacle. Mais la température dans les voitures bien isolées et éclairées peut atteindre des niveaux bien plus élevés. Je dirai que la préparation de ce joueur italien n'a pas bien été adaptée à son métabolisme.
La crampe d'effort (crampes pendant le sport) est la conséquence d'une surcharge en calcium dans le muscle, engendrée par un manque de sodium circulant dans l'organisme. Ce manque de sodium provient de la suée, qui régule, durant l'effort, le niveau d'eau de l'organisme pour le maintenir à 37 degrés, une partie de l'énergie consommée se transformant en chaleur. On comprend donc bien que si l'air ambiant est chaud, l'échange thermique est moins efficace. Donc le corps sue plus, dont la perte en eau et en sels minéraux est d'autant plus importante,
La crampe est due à une stimulation trop intensive des muscles, avec accumulation de certaines molécules, notamment le calcium, entraînant une excitabilité trop importante du muscle. Elle est favorisée par un effort musculaire trop intensif, un échauffement insuffisant, une mauvaise hydratation et l'absence d'étirement des muscles sollicités à la fin de l'effort. La majorité de ces contractions se manifestent donc bien dans un contexte d'effort en général pour des sportifs de haut niveau, de plus d'une heure.
Le premier traitement pour guérir une crampe musculaire est de se détendre et de détendre le muscle affecté. Ce traitement primaire de guérison de crampes musculaires va dons consister en des étirements, des massages et à une application de chaleur sur les muscles affectés. Ce qui explique le travail avec le pied qu'effectue un coéquipier ou un adversaire sur la jambe du joueur blessé. Car la crampe est très douloureuse et l'entraide est grande sur un terrain quand elle terrasse un joueur.
Il s'agira ensuite de traiter d'éventuelles causes secondaires mais néanmoins sous-jacentes aux crampes musculaires en buvant de l'eau (en cas de déshydratation), en prenant un traitement hormonal ou encore en prenant un supplément en vitamines (en cas de carences par exemple), ... Bref en éduquant et en anticipant,.
Afin d'éviter l'apparition de crampes musculaires, il est recommandé de s'échauffer avant toute activité physique et de s'étirer après cette même activité physique. Une hydratation adéquate avant, pendant et après l'activité physique, est également importante si l'on souhaite limiter le risque d'apparition de crampes musculaires, surtout si la durée de ladite activité physique dépasse une heure, comme cela a été dit.
Par temps chaud, le risque de crampes musculaires augmente pour compenser la faible dispersion thermique suite à l'équivalence des températures, au mieux. Notons enfin que dans de nombreux cas, la quinine potable (eau tonique) avant le coucher peut soulager les crampes musculaires nocturnes. Sans doute est-il sage de préférer le Schweppes tonique au Red Bull...
La morphologie, le métabolisme et l'hygiène de vie des individus peut augmenter le risque et l'apparition des crampes (et autres problèmes).
Ainsi les boissons gazeuses et la bière assèchent les rhizomes des muscles. Cela affecte plus ou moins les individus. Certains joueurs sont particulièrement sensible aux consommations inappropriées.
Nous ne pouvons encore dire combien Prandelli a eu raison. Mais ce mercredi soir, l'équipe d'Angleterre semble avoir entamé, le match capital contre l'Uruguay avec moins de vitesse et de pressing sur son adversaire, par précaution ou diminuée par les problèmes apparus à Manaus. Suffisamment pour ne pas pouvoir mettre en danger la défense statique de la Céleste et lui donner confiance. En conséquence, l'Angleterre sera éliminée.
Note : depuis le choix de Manaus, de nombreux scientifiques ont mis en garde les équipes européennes sur les risques encourus. Il semble bien que ces différents avertissements n'aient pas été traduits en anglais.
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