Analyse Vista local : Le manque de respect des supporters européens

Olivier Baute
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Vista local : Le manque de respect des supporters européens
Photo: © SC
Deviens fan de Brésil! 80

Bernardo vit la Coupe du Monde de l'intérieur. Basé au Brésil, ce Belge nous donne sa vision des matches, l'envers du décor.

"Bonsoir les amis, la Coupe du Monde continue d'être succès pour le malheur de beaucoup." C'est par ces mots que l'ancien journaliste Raul Silvestre prenait congé samedi soir de ses amis sur Facebook. Ils me semble bien traduire le malaise actuel et la division entre une minorité d'intellectuels, mais majoritaires sur les réseaux sociaux et le peuple, amoureux du football.

Ce dimanche matin, lui et ses amis revenaient sur les commentaires sur ce même support de communication en se disant impressionné par la haine qui est véhiculées par les intellectuels, dont certains " souhaitent un accident grave avec morts d'homme' ou la plus grande déconfiture possible de la Seleção", apparente condition sine qua non pour renverser la présidente haïe.

Je leur ai répondu avoir vécu la même chose avec le Standard de Liège où, par haine aveugle de leur Président - qui lui l'avait provoqué par manque d'intelligence émotionnelle -, certains supporters fanatiques souhaitaient la relégation du club et tous les malheurs possibles à leurs couleurs comme à leurs joueurs, dont je n'ai toujours pas compris quelle pouvait bien être leur responsabilité dans les décisions présidentielles.

Ce malaise a été aggravé ce dimanche matin par un éditorial poignant dans le plus grand journal sportif Lance!, éditorial dans lequel le rédacteur exprime toute sa déception et celles des Brésiliens devant le comportement des supporters visiteurs, particulièrement ceux des grandes nations. "Ils sont venus ici sans respect pour les lieux saints - de très très nombreux Anglais ont picolé, au mieux, devant une Eglise vénérée de São Paulo durant un office -, sans respect pour les sacrifices du peuple, sans respect pour tout le travail fait, sans respect pour les footballeurs, salissant, vandalisant, méprisant...

Il continue en exprimant sa surprise : ces soi-disant amateurs de football ne connaissent rien des équipes sud-américaines et n'ont ni curiosité ni intérêt pour des conceptions du football différentes : tactiques, mises en place, techniciens ou joueurs. Ils ne connaissent que quelques vedettes adulées de leur championnat. Ils sont là seulement pour faire la fête d'une manière ignoble. Cela coûte bien cher de devoir aller si loin pour se cacher des siens. avoir impunément une conduite honteuse ainsi que de déshonorer son pays et le football. Cet éditorialiste comprend maintenant mieux le mépris desclubs européens pour la coupe des Confédérations et autre championnat mondial des clubs, qui ont tant d'importance dans le monde pour tous les amoureux et pratiquants du football et sont, seulement, des opérations financières et des occasions de s'envoyer en l'air pour les européens.

Cela m'a rappelé ces véritables cris de'angoisse de supporters belges sur les forums de leurs clubs : "Mais si nous ne sommes pas champions, quand pourrons-nous faire la fête toute la nuit ?" Je m'interroge sur le sens du football, de la compétition et de la fête de ces gens-là. Il me paraît qu'aujourd'hui que le football est, avec Facebook, une grande cours des miracles des misères affectives. Dommage que Freud ne puisse plus s'exprimer sur les fixations anales qui constituent la grande majorité des justifications des supporters belges sur les différents forums. Elles sont absents au Brésil.

Enfin, le journal Lance!, qui m'apparaît parfois le journal avec la plus grande déontologie journalistique du Brésil, donne une carte rouge à la Police Militaire (notre ancienne gendarmerie nationale) de Rio de Janeiro qui a matraqué durement et sans raison des supporters argentins.

Ce matin, j'ai parcouru les deux quartiers argentins de ma ville. Tout est calme. Les décorations ne sont pas encore sorties. Seuls quelques maillots reflètent le soleil ou se confondent avec le bleu de l'océan. Bref, le peuple brésilien parait toujours un géant endormi qui, ici et là, ouvre un œil dans l'attente de s'auto-autoriser à la joie. Les journalistes invitent maintenant le peuple et les préfectures à des décorations de soutien de la Selção dans les rues et les quartiers. Il est temps, disent-ils. Cependant, je ne résiste pas à vous conter cette petite histoire bien révélatrice de la place réelle de la Seleção dans le cœur des brésiliens. Ce samedi après-midi, la Seleção a battu l ́équipe des moins de 23 ans de Fluminense lors d'un match d'entraînement.

Des supporters de Fluminense parlent ouvertement de déshonneur... Ils ont été très surpris quand je leur ai fait remarquer que si la sélection des moins de 23 ans était supérieur à la Seleçaõ, c'est elle qui devrait être alignée au Mondial et dans le championnat... Le club de cœur passera toujours avant la sélection nationale... Sourire.
 

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