L'ambassadeur colombien est ... Belge. Belge, mais passionné du continent américain. Romain Veys vous surprendra pas ses connaissances pointues. Un incollable! Vous découvrirez d'ailleurs également ses analyses sur d'autres formations dans les jours à venir, mais place à la Colombie!
Wf: Quel est ton rapport personnel avec la Colombie, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs?
Qui ne se souvient pas de la mythique coiffure de Carlos Valderrama, de la folie de René Higuita ou de la pointe de vitesse de Freddy Rincon ? C'est en effet lors de l'édition 1990 en Italie que remontent mes plus lointains souvenirs liés au plus grand événement de la planète foot, la Coupe du Monde. Cette année-là, les Cafeteros se qualifieront pour la première fois de leur histoire pour les huitièmes de finale, où ils subiront la loi d'un autre grand souvenir de cet été-là : le doublé de Roger Milla et sa célèbre danse du poteau de corner.
Au-delà du résultat ou des performances individuelles, c'est le football pratiqué par la sélection couchée par Francisco Maturana qui marque les esprits lors du Mondial italien. Avec un jeu fait de petites passes rapides en triangle articulé autour de son capitaine Valderrama, ce n'est ni plus ni moins que le toque qui apparaît pour la première fois. Celui-là même que le Barça popularisera quelques années plus tard et qui permettra à l'Espagne de remporter, entre autre, la dernière édition de la Coupe du Monde.
Depuis lors, le football latino-américain, le vrai, le pur, trop méconnu en Europe, n'a jamais cessé de passionner les foules qui, comme moi, l'ont découvert un soir de juin 1990. Et dans ce football où le beau jeu et l'aspect technique prime sur la tactique, la Colombie a su élever son niveau pour devenir l'un des championnats les plus réputés du continent, produisant de nombreux joueurs de grand talent, à qui ils ne manquent qu'un coup d'éclat sur la scène internationale pour se révéler l'égal de leurs voisins argentins ou brésiliens. Journaliste footeux de métier et de passion, j'ai eu la chance de voyager durant plusieurs mois en Amérique latine. C'est donc tout naturellement que j'ai conservé un grand intérêt pour le football de là-bas que, je l'espère, vous apprendrez à apprécier et supporter autant que moi.
Wf: Quelles sont les attentes autour de los Cafeteros?
Les attentes autour de la génération actuelle des joueurs colombiens est énorme. C'est logique : en bouclant l'année 2013 à la 4e place du classement FIFA, la meilleur de son histoire, la sélection colombienne fait évidemment figure d'outsider en puissance dans ce tournoi. Et si le forfait de Radamel Falcao, le prolifique buteur de l'AS Monaco, peut être considéré comme une véritable catastrophe pour los Cafeteros, le sélectionneur José Pekerman possède tout de même quelques cartouches offensives que de nombreux autres sélectionneurs rêveraient d'avoir : Jackson Martinez (FC Porto), Teofilio Gutierrez (River Plate) ou Carlos Bacca (Sevilla, ex-Club Bruges) pour ne citer qu'eux. Surtout qu'en jouant la Côte d'Ivoire, la Grèce et le Japon, la Colombie est tombée dans un groupe particulièrement ouvert. En sortir apparaît toutefois comme une obligation, au vu de sa position de tête de série. Par contre, la suite risque d'être plus compliquée ... Avec des adversaires potentiels comme l'Italie, l'Uruguay ou l'Angleterre au stade suivant, et ensuite ni plus ni moins que le Brésil, l'Espagne ou les Pays-Bas en demi, la Colombie pourra jouer sans la pression du favori qu'il pourra laisser à ses adversaires. Mais au pays, on rêve déjà de faire au moins aussi bien que l'Uruguay et sa 3e place finale il y a 4 ans !
La véritable question sera de savoir comment la sélection aura digéré les nombreux forfaits de ces derniers jours.
Wf: L'équipe est-elle prête à défier la Grèce?
Assurément, ce premier rendez-vous brésilien pour la Colombie annonce une opposition de style. Même si elle n'est plus la même que celle qui a gagné l'Euro 2006 et que son jeu n'est plus aussi stéréotypé, la Grèce se repose toujours sur une solide organisation, laissant peu de place à la créativité. Tout le contraire des Colombiens. Le sélectionneur José Pekerman a toutefois réussi à conférer aux Cafeteros un schéma tactique qui leur permettent de laisser libre cours à leur créativité, sans toutefois nuire trop durement à l'organisation mise en place.
La véritable question sera de savoir comment la sélection aura digéré les nombreux forfaits (quatre !) de ces derniers jours. Car techniquement et physiquement, la Colombie ne doit pas avoir peur de la Grèce.
Wf: Si tu devais nous citer un joueur à suivre, lequel choisirais-tu?
El Tigre Falcao forfait, l'homme à suivre au sein de la sélection sera évidemment James Rodriguez. Le numéro 10 passé de Porto à Monaco l'été dernier est le véritable maître à jouer de la sélection. Révélé lors de son passage dans le club argentin de Banfield, pour qui il inscrivit le but d'un titre historique que personne n'attendait, ce joueur de 22 ans est l'une des plus belles promesses du football mondial.
Wf: Donne-nous aussi une ou plusieurs raisons de supporter la Colombie!
Comme déjà évoqué précédemment, la Colombie est le pays qui a inventé le toque, le pays qui nous a offert René Higuita (ses montées légendaires, ses coup-francs d'anthologie et son fameux coup du scorpion) et même Shakira (oui, oui, LA Shakira) ! C'est une sélection nationale où chaque membre se donne à 100%, toujours, pour l'amour du drapeau et du pays. Bref, on ne s'ennuie jamais lorsque l'on regarde un match de la Colombie !
Et puis une dernière raison de suivre la Colombie durant cette Coupe du Monde, c'est, Daniela Oroco ! Messieurs, elle a 25 ans, est mannequin de profession, et vient d'être élue il y a quelques jours Miss Coupe du Monde 2014 ! De quoi éclipser Shakira du coeur des Cafeteros ?