Analyse "Le Chili s'est fait peur, mais a assuré l'essentiel"

Olivier Baute
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"Le Chili s'est fait peur, mais a assuré l'essentiel"
Photo: © Photonews

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Romain Veys était un spectateur attentif de cette première apparition de ses petits favoris. Il nous dresse le bilan de la rencontre, ses coups de coeur, ses coups de griffe.

Considérée par de nombreux observateurs comme l'une des nations à suivre pour une possible surprise, le Chili entrait dans la compétition cette nuit face à de modestes Australiens. Un peu plus d'une heure après la gifle reçue par l'Espagne, l'autre Roja, celle d'Amérique du Sud, entamait donc son Mondial avec, et c'était la bonne nouvelle côté chilien, la présence sur la pelouse dès le coup d'envoi d'Arturo Vidal, remis finalement de sa blessure au genou.
 
Dès l'entame des hymnes, le Chili donne le ton. Faisant presque passer les 60.000 Brésiliens de la veille pour des enfants de choeur, les supporters de la Roja ont fait le déplacement en nombre, donnant l'impression que l'équipe du sélectionneur Jorge Sampaoli joue à domicile. 
 

Coupables d'un excès de confiance, les Chiliens ont laissé l'Australie entrer dans la rencontre.

 
Alignant un 4-3-3 à forte vocation offensive, les Chiliens entament la rencontre pied au plancher et, sur quelques accélérations, prennent d'entrée les commandes. Il ne faut d'ailleurs attendre que dix minutes pour voir Alexis Sanchez déflorer la marque suite à l'accélération d'Aranguiz et la remise de Vargas (12e 1-0). A peine le ballon remis en jeu, le chef d'orchestre du jeu chilien, Jorge Valdivia, place une frappe sous la barre du pauvre Matthew Ryan qui ne peut rien. C'est 2-0 et on ne joue que depuis 14 minutes ! Coupables alors d'un excès de confiance, les Chiliens laissent peu à peu l'Australie entrer dans la rencontre. Cahill (qui d'autre ?), en profite pour ramener ses coéquipiers dans le match à dix minutes de la pause.
 
 
Au retour des vestiaires, les Chiliens se montrent plus prudents. Mieux organisée, la défense australienne laisse moins d'espace aux petits formats d'Amérique du Sud. Le Chili recule et les Aussies en profitent pour se créer plusieurs occasions franches. Tout d'abord par Cahill, dont la reprise qui fait mouche est annulée pour hors-jeu, ensuite par Bresciano, dont la reprise de volée est superbement repoussée par Claudio Bravo. Les Chiliens peinent à retrouver leur football de la première mi-temps mais restent dangereux sur leurs quelques accélérations. Wilkinson doit d'ailleurs se jeter pour sauver sur la ligne l'essai de Vargas.
 
Peu à peu, les 22 acteurs s'essoufflent. Le jeu tout en passes dans les petits espaces de la première mi-temps a laissé place à plus de verticalité dans le jeu chilien qui évolue de façon plus reculée. Les Australiens continuent de tout donner mais manquent de jus en cette fin de rencontre pour réellement inverser la tendance. Finalement, alors qu'on joue les arrêts de jeu du match, entré en cours de match, Jean Beausejour tue tout suspens et fixe les chiffres du marquoir à 3-1.
 
Le Chili remporte donc un précieux succès, plus laborieux qu'il ne l'aurait imaginé et, surtout, que son début de match laissait présager. Avec deux buts rapides, les hommes de Sampaoli ont sans doute cru trop vite avoir fait l'essentiel. Mais l'essentiel est acquis pour la Roja, qui rejoint grâce à ce succès les Pays-Bas en tête de ce groupe B.

Valvidia a montré que le vrai patron du Chili, c'est lui


Les points positifs à retenir:
 
- La superbe frappe de Valdivia sur le deuxième but, pleine de classe et de sang-froid. Le numéro 10 de Palmeiras a marqué, défendu, tacklé, fait jouer ses coéquipiers. Constant durant la rencontre, il a montré que le vrai patron du Chili, c'est lui !
 
- Les accélérations incessantes des deux flancs, principalement le petit Mena à gauche. Le joueur de la U prêté à Santos a régulièrement déstabilisé la défense australienne par son apport offensif, surtout en première mi-temps.
 
- Les velléités offensives affichées par la sélection de Jorge Sampaoli, laquelle a parfois évolué avec 7 ou 8 joueurs offensifs en possession de balle.
 
Les points négatifs à retenir : 
 
- Sans doute ont-ils cru trop vite avoir fait l'essentiel. Mais les Chiliens ont laissé l'adversaire entrer dans une rencontre qu'ils s'apprêtaient pourtant à dominer de la tête et des épaules. Ils se sont ensuite fait peur, surtout en seconde mi-temps, mais, au final, s'en sortent avec les 3 points.
 
- Titularisé d'entrée, Arturo Vidal est apparu transparent dans cette rencontre jusqu'à son remplacement. N'aurait-il pas mieux valu préserver la star de la Juve pour les deux matches importantissimes face à l'Espagne et aux Pays-Bas ? L'absence de Matias Fernandez, blessé pour ce Mondial, limite malheureusement les choix de Sampaoli.
 
- La défense centrale a eu par moment du mal à contenir Tim Cahill, pourtant esseulé en pointe. Vu la forme affichée par le duo Robben/Van Persie, le sélectionneur devra sans doute chercher d'autres solutions là-bas.
 
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