Le Standard n'avait pourtant qu'un seul véritable adversaire…lui même !

Alain Derwael
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Le Standard n'avait pourtant qu'un seul véritable adversaire…lui même !
Photo: © SC
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Quelques irréductibles supporters y croiront jusqu'au bout et pour cela ils méritent le respect, mais la grande majorité de la famille « rouche » et les initiés sont déjà résignés.

Ils savent que ce titre, qui ne pouvait pourtant échapper au standard et qui était promis aux rouches depuis l’automne, tombera ce dimanche in extrémis dans l’escarcelle du rival bruxellois de toujours.

Le club de la Capitale n’en revient d’ailleurs toujours pas de ce titre inespéré et doit se pincer pour s’assurer qu’il n’est pas en plein rêve. Qui aurait parié un kopeck sur les Anderlechtois au terme de la phase classique et surtout sous l’ère John Van den Brom ?

Herman Van Holsbeeck a raison de dire que, même durant une saison de transition, son club est capable de coiffer les lauriers. Mais si c’est un véritable camouflet pour le FC Bruges….c’est surtout une cinglante et sévère humiliation pour le Standard qui sera resté en tête 273 jours !

Le club liégeois a surtout complètement loupé ses Play-offs, avec 12 pts sur 27, difficile de revendiquer quoi que ce soit. Il est clair que cette fois la division des points par deux a fragilisé et affaibli mentalement le Standard.

Néanmoins les années précédentes, même dans des positions de challengers pourtant plus favorables pour eux, les Liégeois ont toujours été hostiles à ce système.

Aujourd’hui cette excuse ne peut donc être avancée, tous les acteurs connaissaient les règles avant le début du championnat.

Pourtant il semble grand temps de revenir à un véritable championnat basé sur la régularité des clubs pendant dix mois. Ce système abracadabrantesque semble avoir atteint ses limites, il ne fait pas progresser le foot belge sur la scène internationale comme pourtant promis, il n’apporte pas de plus value sportive réelle, il amène parfois du suspens, mais certainement pas du beau jeu ni encore moins du spectacle dans les stades. La négociation pour l’attribution des droits TV actuellement en cours, pourrait être considérée comme un indicateur.

Les opérateurs ne se bousculent pas au portillon d’une compétition qui perd chaque année en qualité et souvent en crédit.

Revenons-en au Standard…..Pourquoi l’incroyable s’est-il produit et surtout la faute à qui ?

Sportivement, et après les incidents et manifestations du début de saison contre le Président Duchatelet, les moyens mis à la disposition de Guy Luzon étaient d’une très grande qualité.

Ensuite se sont greffées, à un noyau déjà étoffé, les arrivées de De Camargo et de Carcela. Rarement un coach  a pu bénéficier au Standard d’un tel noyau très tôt dans la saison. Une saison cruciale avec l’accès direct aux poules de la très rémunératrice Ligue des Champions !!!  Le Standard ne pouvait donc pas se louper.

Toutefois certaines lacunes sont rapidement apparues, De Camargo rapatrié à grands frais (surtout niveau salaire) n’a jamais vraiment pu trouver sa place dans le système Luzon et n’a finalement été réellement utilisé que lorsqu’il était déjà trop tard !

La plupart des postes de l’effectif étaient dédoublés…sauf peut-être le plus important celui de William Vainqueur.

Déjà très contesté au moment de sa nomination, l’entraineur ne pourra éviter une évaluation de son travail, mais surtout de sa stratégie globale.

Il faudra expliquer, pourquoi la saison européenne a été sacrifiée par des tournantes, qui n’ont pas obtenu les résultats escomptés loin de là.

Pourquoi la Coupe de Belgique a également été prise de très haut par le staff, et surtout pourquoi malgré tout cela l’équipe est arrivée très fatiguée, presque au bout du rouleau pour le sprint final du championnat.

La tournante avait pourtant été présentée et défendue comme la panacée universelle par Guy Luzon. L’arme ultime pour le titre.

Seul bémol à mettre au crédit de ces tournantes et donc du coach israélien, les percées de Julien de Sart et de Dino Arslanagic.

Pendant les playoffs, l’équipe a également continuellement été modifiée, surtout au milieu. L’effet a été dévastateur et pour tout cela la responsabilité de Guy Luzon est criante et indiscutable.

Le niveau de jeu du Standard a rarement atteint des sommets même à domicile, il n’y a jamais eu de plan B, toujours ce 4-4-2 où la défense joue très bas et repart en contre. Contre Bruges, l’équipe a joué nonante minutes de la même façon en voulant passer par l’axe et avec de longs ballons en fin de match.

Jamais un véritable autre système n’a été essayé, un 4-3-3 avec De Camargo en pivot et en jouant avec des centres était une évidence pour beaucoup…..sauf pour le staff liégeois qui dimanche mourra envers et contre tout avec son système.

Bref, le Standard avait la meilleure équipe, le plus d’automatismes au vu de la stabilité de son effectif, le banc le mieux fourni…..mais au mieux il finira deuxième, sauvant quand même un ticket pour le tour préliminaire de la ligue des champions.

Au vu de tout cela, les supporters avaient le droit de réclamer le titre, on verra les réactions dimanche, la Direction évaluera, mais clairement le bilan de Guy Luzon semble très (trop ?) léger.

Malgré une récente prolongation de contrat, le coach israélien est-il encore l’homme de la situation pour la saison prochaine ? Car il faudra sans doute reconstruire avec une équipe qui sera sans doute moins forte sans l’argent de la Ligue des Champions.

Pour rappel, Mircea Rednic avait du faire ses valises après avoir tout de même obtenu une qualification européenne, alors qu’il était arrivé en cours de saison et avait repris une situation alors catastrophique.

La réponse est du ressort de Roland Duchatelet.

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