Pourquoi le Standard a sans doute perdu le titre....
Photo: © Photonews
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Dimanche 27 avril, il est 19h50 au Parc Astrid. Tout un club est sous le choc, l'uppercut envoyé en plein visage par le rival de toujours risque de laisser des traces profondes.
Au-delà de la perte de la première place, après un parcours de 273 jours sur la première marche du podium, c’est la manière et le contexte de cet échec qui interpelle à quatre journées de la fin.
Les joueurs rentrent la tête basse, un peu gênés de ce qui vient de se produire. La délégation officielle du Standard, en tribune d’honneur, broie du noir avec à sa tête le Président Duchatelet, qui prend peut-être conscience, à ce moment, de l’ampleur du cataclysme et surtout de ses conséquences pour le club.
La perte du titre relancerait irrémédiablement des sujets qui fâchent…..le choix de l’entraineur en début de saison et sa prolongation pour deux ans, la vente normalement programmée du club, la politique sportive et les investissements multi-clubs du Président. Roland Duchatelet a déjà rencontré, en début d’exercice, la frange la plus extrême des supporters et il préfèrerait sans doute ne pas renouveler l’expérience.
Pour la première fois, même Guy Luzon paraît sonné, presque amorphe, au moment de resservir à la presse son lénifiant et creux discours habituel…. « c’est le football, on reste des guerriers, on va se remettre en question au prochain match » etc…. Mais clairement cette poudre de perlimpinpin endort de moins en moins de monde.
À la question pertinente de savoir pourquoi il y avait tant d’espace entre les lignes, il répond laconiquement qu’il ne sait pas…. qu’il ne comprend pas, qu’il n’a pas encore analysé la rencontre. Car s’il y a bien quelque chose que le coach israélien déteste c’est de devoir se justifier sur ses choix devant la presse et les supporters.
Même si, reconnaissons-le, il est difficile d’expliquer de manière rationnelle, la différence abyssale entre la prestation du Standard en première mi-temps et en seconde. Rarement on aura vu à ce point deux visages pour une même équipe.
Plusieurs raisons peuvent toutefois être développées, la première serait simplement l’arrogance ou le sentiment de supériorité. Les Liégeois ont dominé à ce point la première mi-temps, qu’ils se sont peut-être crus « arrivés » et que la suite du match n’allait être qu’une formalité.
À l’image d’Opare qui n’intervient que très (trop) tardivement sur le coup de coin, joué tranquillement par deux Anderlechtois, et qui amène le but égalisateur de Mbemba.
On n’imagine tout de même pas le staff liégeois ne prévenant pas les joueurs à la pause de l’hypothèse d’une révolte mauve en seconde mi-temps.
La seconde raison a trait à la fraicheur physique des rouches, depuis la fin de la phase classique on sent un gros déficit à ce niveau. Ici aussi une analyse devra être faite ultérieurement sur la préparation des joueurs par le staff.
Le manque de stabilité dans l’équipe est aussi un vrai problème….William Vainqueur ne sait jamais avec qui il va devoir jouer. Le onze de départ est chamboulé toutes les semaines, et ce n’est pas bon pour les automatismes.
La troisième raison c’est tout de même bien le système de jeu qui est aussi en cause, depuis le début de la saison la défense joue très très bas et attend l’adversaire avec l’objectif de sortir rapidement en contre. Les efforts physiques demandés sont très importants et quand l’entrejeu n’arrive plus à colmater les brèches ou que les attaquants ne défendent plus assez bien….. l’organisation générale prend l’eau.
C’est en partie ce qu’il s’est passé dimanche, évoquons d’abord le choix surprenant de titulariser Yoni Buyens qui se reconnaît lui-même comme à court de condition. Guy Luzon a pris le risque énorme de vivre un remake de Genk, car averti très rapidement, et à force de vouloir (trop) bien faire, le médian liégeois aurait pu se voir brandir une deuxième carte jaune dès le premier quart d’heure !
En début de seconde mi-temps, le Standard est resté plus de vingt minutes avec deux milieux récupérateurs qui jouaient sans doute avec le frein à main et avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. William Vainqueur craignait le dixième avertissement qui l’aurait privé des deux rencontres suivantes (Zulte et Bruges) et Buyens essayait d’éviter le second bristol jaune synonyme d’expulsion.
Ajoutez à cela des attaquants qui ne travaillaient plus ou pas défensivement, la nonchalance de Mitchy Batshuayi en a exaspéré plus d’un et l’entrée au jeu d’Ezekiel à été fantomatique. Seul Igor De Camargo avait l’air concerné et concentré par cette rencontre.
Le Standard semble bel et bien en fin de parcours et physiquement au bout du rouleau, et même si on peut toujours dire qu’il reste maître de son sort, gagner les quatre derniers matchs semblent beaucoup plus facile à dire qu’à faire.
Il faudrait retrouver subitement une dynamique qui fait défaut depuis la confrontation contre La Gantoise en phase classique, avouons que c’est fort peu probable après un 10 sur 30 (avec un 6 sur 18 en playoffs) et surtout une défaite humiliante à l’ombre de Saint-Guidon.
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