Kouyaté : "Anderlecht me poussait vers Kiev"

Cheikhou Kouayté est perturbé par la situation qu'il vit actuellement. Le défenseur anderlechtois est tout proche de quitter la Belgique, mais ce n'est pas encore pour tout de suite. Le Sénégalais s'est confié à Vers L'Avenir à propos de ses sentiments et de son état d'esprit actuel : "Il a changé après avoir eu une longue discussion avec la direction du Sporting et mes conseillers. J’ai compris qu’il ne servait à rien de crier fort tant qu’il n’y a pas d’offre concrète et qui m’intéresse. Or, il n’y en a pas actuellement. Je ne veux aller qu’en Angleterre. Si ce n’est pas possible je resterai à Anderlecht."

 

Pour jouer en Premier League, il est essentiel d'être de nationalité européenne, par rapport aux règles sur les joueurs extracommunautaires. Kouyaté a fait les démarches pour être Belge, mais il doit encore patienter. "Je n’ai toujours pas reçu ma carte d’identité belge. Donc, jusqu’à nouvel ordre, ma situation n’a pas changé. De toute façon, c’est Anderlecht qui aura le dernier mot et qui fixera mon prix puisque je suis encore sous contrat jusqu’en 2016. Je n’ai qu’une seule chose à faire : me concentrer uniquement sur le football pour ne pas tout gâcher."

 

La situation actuelle, il faut qu'elle se termine vite comme le clame le Sénégalais : "Je voudrais que tout cela se termine le plus vite possible ! J’ai besoin d’être fixé quant à mon avenir. Je ne dors plus tranquille et je ne vis plus en paix depuis des semaines. C’est la première fois que je vis ce genre de situation et j’en souffre. Je téléphone à ma mère tous les jours et elle me conseille de ne penser qu’à Anderlecht mais ce n’est pas évident. En match ou à l’entraînement, je me concentre sur le football et j’oublie tout le reste. Mais dès que je ne suis plus sur le terrain, je me sens mal. Je gamberge et ma tête tourne à longueur de journée."

 

Rester à Anderlecht, il y a quand même pire comme situation comme le confirme Kouyaté. "Il y a pire, non ? Une période plus difficile que celle que j’ai connue lorsque j’étais au Brussels où on m’empêchait même de rentrer au pays pour l’enterrement de ma grand-mère, ce n’est de toute façon pas possible. Je relativise aussi en me disant que la Ligue des champions sera une belle vitrine. Cette compétition est géniale. L’an passé, on avait tous des frissons à San Siro."

 

Où Kouyaté voudrait-il aller jouer en Premier League? "On a déjà cité West Ham, Norwich ou encore Southampton mais si je pars, c’est pour le top 10. Newcastle ou Fulham, ce serait idéal. Pour l’avoir découvert avec le Sénégal lors des Jeux Olympiques, Londres me fait rêver. On m’a déjà prévenu que si j’allais là-bas pour les femmes et les discothèques, j’étais foutu. J’en ai pris bonne note."

 

Le Dinamo Kiev, ça a bien failli être le nouveau club de l'Anderlechtois. La direction l'espérait, mais le joueur a toujours le dernier mot. "Pendant mes vacances, Kiev, où j’aurais retrouvé mon ami Dieu (Mbokani), revenait à la charge tous les jours ! À tel point que j’ai failli y aller. Mais, au dernier moment, j’y ai renoncé. Je n’ai qu’un seul objectif : l’Angleterre ! Même si Kljestan se moque de moi, mon anglais s’améliore tout doucement. Seul mon accord manquait pour que mon transfert à Kiev soit officiel. Anderlecht me poussait vers la sortie. Tout cela manquait d’humanité et je me sentais coincé car, à part les Ukrainiens, je ne voyais pas qui allait donner 7 millions pour moi. Tout cela explique ma mauvaise humeur à la reprise des entraînements. Mais, aujourd’hui, je comprends la direction du Sporting. C’est le monde du football business, je dois m’y faire. Anderlecht aurait empoché beaucoup d’argent si j’avais accepté de partir. Je ne lui en veux pas."

 

Un autre fait qui pourrait aider un départ de Kouyaté, le niveau de son coéquipier Chancel Mbemba, qui a montré qu'il pouvait prendre la relève. "Il m’a sauvé la vie car il a prouvé à la direction d’Anderlecht qu’elle possédait déjà mon remplaçant. En deux matches, Chancel a peut-être changé mon avenir. Avec Mbemba, Nuytinck et moi, on possède actuellement trois super défenseurs centraux et on espère tous que Wasyl va rester. On aurait alors l’expérience nécessaire pour la Ligue des champions. Ce serait du solide."

 

La grande forme de Kouyaté, ce ne sera pas pour tout de suite. "J’ai perdu 4 kilos à la suite de mon opération (appendicite) en mai dernier et, avec le ramadan, je n’en ai repris qu’un. Il me manque encore 3 kilos pour être à mon poids de forme."