Jean-François Gillet rend les clés de la ville au maire de Bari

Liégeois de naissance, Jean-François Gillet a pourtant du sang baresi qui lui coule dans les veines. Il a en effet porté les couleurs de ce club entre 2000 et 2011 et s'y sent comme chez lui. Il a d'ailleurs reçu un hommage particulier il y a trois ans sous la forme de la remise officielle des clés de la ville par les autorités locales, un honneur réservé aux plus grands et récompensant le gardien de but pour sa fidélité envers le club.

Malheureusement, le club et plusieurs joueurs dont Jean-François Gillet sont actuellement impliqués dans l'affaire du Calciocommesse qui mine le football italien depuis quelques années. La semaine dernière, la justice a dévoilé la liste des joueurs devant passer en commission de discipline de la fédération et notre compatriote en fait partie. Il risque d'ailleurs une suspension pouvant aller jusqu'à cinq ans et voit son nom actuellement sali par cette affaire.

A présent actif au Torino, Jean-François Gillet ne peut accepter cette situation et a tenu à rendre les clés de la ville au maire. Il a également publié une lettre ouverte afin de marquer son amour pour Bari. En voici la traduction.

Monsieur le Maire.

J'avais vingt ans quand je suis arrivé à Bari, découvrant une ville extraordinaire et une population capable de m'accueillir comme un fils, comme si j'étais né ici.

Avant d'apprendre la langue italienne, j'ai appris le dialecte de Bari que je n'ai jamais oublié même pendant mon exil à Trévise ou après mes adieux quand je suis parti à Bologne et Turin. Mon épouse est originaire de Bari et j'ai un fils né ici. Quand je rentre chez moi, je retourne à Bari

Comme vous le savez, je suis impliqué dans une enquête criminelle et sportive où je suis accusé d'avoir vendu l'honneur de ma ville, moi qui ai porté le maillot de Bari plus que quiconque dans l'histoire. Depuis quelques temps, je suis victime d'une chasse à l'homme sur les sites internet, facebook ou la presse, de la part de fans déçus ou de politiciens qui espèrent se faire une notoriété sur mon image et sur mon honneur.

Pour cette raison et pour mettre un terme à ce battage médiatique, je remets entre vos mains et sous votre garde les clés de notre ville, un honneur qui a été inoubliable pour moi.

Monsieur le maire, prenez-en soin,  parce qu'un jour, je reviendrai pour les reprendre avec les excuses de ceux qui m'ont condamné sans attendre les jugements des tribunaux.

Cordialement,
Jean Francois Gillet