Analyse Footballeurs : mise à pied
Photo: © SC
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Certains professionnels ont de l'or au bout des pieds, d'autres du plomb dans la tête. Les footballeurs sont - ils irrémédiablement stupides ?
Chez les jeunes, on observe l’émergence de nouveaux sports. Les parents deviennent de plus en plus frileux à l’idée d’affilier son rejeton au club de foot du coin.
Pourquoi ? Outre l’aspect financier : cotisation, frais de formation, déplacement, les médias nous affublent d’images déroutantes qui n’incitent pas vraiment à pousser nos bambins à rejoindre la meute du ballon carré.Pour preuves,les divers craches en voiture des Jonathan Legear, du regretté François Sterchele ; les faits de mœurs de Frank Ribéry et autres Bleus, les frasques du Super Mario Balotelli…et la liste n’est pas exhaustive.
Aussi,imaginez des parents « lambda » qui un peu par hasard zappent et tombent sur des déclarations avant et après match : la syntaxe, la grammaire, et les phrases préformâtées s’enchainent les unes après les autres.
« On prend les matchs les uns après les autres ; l’important c’est l’équipe ; si j’aurais,… ». À leur décharge, qui ne se trompe pas au quotidien lorsqu’on s’exprime en public ? Avez-vous l’esprit clair après un effort ou sous le coup d’une émotion ? La qualité de la réponse n’est-elle pas aussi à la hauteur de la question ? Les journalistes sportifs, eux, ont pour la plupart un titre universitaire… Les patrons ont besoin d’exécutants et pas d’intello : » qu’un joueur ne réfléchisse pas, cela arrange beaucoup de monde ».
D’autres sportifs s’expriment mieux, démontrent une certaine culture générale. Selon Marc Delire : » le foot est le sport le plus pratiqué au monde. Forcément, dans le tas, il y a plus de chance de tomber sur des gars moins subtils ».
Le point Études et foot. L’UB. a depuis quelques années lancé en partenariat avec la Communauté Française et en symbiose avec des écoles de qualités la FEE « Foot Etude Ecole » et ce sous la houlette de Thierry Siquet (Standard, Charleroi) La philosophie tend à enseigner les matières générales, techniques en parallèle avec un encadrement sportif du plus haut niveau. La Belgique ici marque un point sur les autres pays européens. Malheureusement, les statistiques démontrent chez nos voisins, et à une moindre mesure chez nous, que les très jeunes pousses prometteuses ,qui proviennent de milieux sociaux professionnels moins favorables à l’équilibre des enfants, abandonnent très tôt leur scolarité. Il est vrai que la tentation est beaucoup plus grande lorsqu’on a peu de revenus et qu’un cador vous attire avec de la monnaie sonnante et trébuchante. Khalilou Fadiga, ancien international sénégalais, consultant à la RTBF donne son témoignage dans le Moustique : » ma chance, c’est que mon père ait insisté pour que je continue mes études… sans jamais être venu me voir au foot »
. Nouveau phénomène observable en cette période de tournois. De plus en plus de scouts, managers, se renseignent sur l’identité des gamins alors qu’ils sont de plus en plus jeunes. Christophe Dessy, directeur de l’école des jeunes du Standard observe un phénomène sociétal de plus en plus dommageable : » l’environnement familial est primordial… parce qu’au risque de choquer, on constate que de plus en plus de famille prostitue leur enfant ». Du côte du staff des jeunes d’Anderlecht, en boutade, et sous forme d’humour on peut lire dans le Sportfoot magazine : « l’Idéal serait d’avoir 11 orphelins ». Où est le juste milieu ? Fessons confiance en l’instinct du jeune et pratiquons une réelle écoute active. Notons quand même les Patrick Thairet, Felice Mazzu,Yannick Ferrera tous trois professeurs de gymnastique,Xavier Chen, (FC Malines), licencié en droit et sciences notariales ;Tom Van Imschoot (Mons): prof. de math, histoire, économie. D’autres ont entamé des études : Simon Mignolet(Sunderland), sciences politiques, Nicolas Lombaert (Zenit), le droit.
Le manque de maturité n’est pas que la panacée du vestiaire.Chen : « pourtant, je peux vous assurer que ce n’est pas un critère d’intelligence : dans ma promo à l’unif. il y avait pas mal de cons ».
L’argent. Stéphane Pauwels : « ils gagnent beaucoup trop d’argent, trop vite. Ils n’ont plus la notion du coût de la vie ou du prix d’un pain coupé », Le bling-bling commence très tôt : chaussures fluo à 250 € alors que ces footeux en herbe commencent à jouer. À qui la faute ? Aux parents, à la société de consommation ? Ce matérialiste bien ancré dans leur valeur, les profs. étalent leur richesse en voitures de sport, habits, bijoux… Khalilou Fadiga les tacle : » je crois que beaucoup signeraient pour être cons, s’ils pouvaient gagner autant d’argent… ». D’autres par contre, peut — être qu’un jour ils ont eu réellement faim ou mieux sensibilisé aux lendemains moins enchanteurs, investissent dans l’immobilier. Mais qui peu être irréprochable à tout point de vue lorsque très jeune on est jeté dans l’arène médiatique ? La solution, si les grands clubs ont des coachs en tout genre, pourquoi ne pas former des « éducateurs pour “primomillionnaire” à l’inverse, il y a bien des éducateurs pour les primo arrivants…
Discrimination “positive”
Des ouvriers du foot, qui s’expriment intelligemment, dans ce monde où la culture générale, le sens de l’analyse (pas d’un match), la proactivité, comportement adulte…, font tache dans le vestiaire.
Les Benjamin Nicaise (Mons, Standard, FC Brussels), Thomas Chatelle (Mons, Anderlecht) en sont victime.
L’ex-joueur/Entraineur/consultant , Benjamin Nicaise : » il y a des dirigeants qui souhaitent que les joueurs ne réfléchissent pas. Cela arrange beaucoup de monde « .
Thomas Chatelle consultant à RTL : » j’ai senti certains entraineurs un peu sur la défensive, par rapport à mon comportement, plus raisonné. Peut être par qu’on préfère quelqu’un qui exécute sans trop se remette en question, réfléchir n’est pas toujours un atout quand on pratique le sport de haut niveau »
Le foot illustre aussi le reflet de notre société : » ça n’a pas été facile tous les jours.je ne me suis pas toujours senti à l’aise dans ce milieu. Lors des mises au vert, par exemple, la plupart jouaient à la PlayStation. Moi, je n’étais pas dans ce tripot-là et je me sentais parfois un peu seul… » ; Mario Balotelli : » je pense être plus intelligent que la moyenne, mais ça ne m’intéresse pas de la démontrer »
« Les ailes de géants m’empêchent de marcher »Baudelaire dans l’Albatros (écrivain français 1821-1867) à méditer !
Ne noircissons pas tout le tableau. Selon certaines études, il s’avère que les joueurs qui savent lire le jeu, qui ont une bonne intelligence tactique, prennent de bonnes décisions : être au bon moment au bon endroit. Certains joueurs transposent ce sens de l’opportunité pour se faire une place au soleil : médias (Marc Degryse), affaires (David Beckham), chef d’entreprise (Johan Vermeersh). Les fins tacticiens, la plupart d’anciens gardiens, on brillé comme entraineurs :Raymond Goethals, Guy Thys, et plus récemmentMichel Preud'homme
Les professionnels ont des facultés cognitives (possibilité d’acquérir des connaissances de tous types) supérieures à la moyenne de la population ! Le plus bel exemple, ils possèdent ces possibilités d’adaptation lorsque le jeu ou le score leur demandent de passer de 4-4-2 à un 3-5-2.
La souplesse, la créativité, leur flexibilité sont innées chez eux. Demandez à un employé, du jour au lendemain, de travailler simultanément avec trois écrans ?
Stéphane Pauwels : » avec Kompany, Courtois, Hazard, Mertens, Vermalen… on a la chance d’avoir des leaders qui en ont dans le citron ».
Les footballeurs sont – ils irrémédiablement stupides, cons comme leurs pieds ?
Voici des pistes de réflexion, à vous de conclure ! Chacun a sa vérité !
Merci pour votre lecture, vous qui savez « lire » jusqu’au bout.
Sources : Moustique (Pierre Scheurette), sportfootmagazine RTBF,RTL
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