Des joueurs belges sous le maillot du Qatar en 2022

L'attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar a déjà fait couler beaucoup d'eau sous les ponts et ce n'est pas prêt d'être terminé puisque l'Emir Hamad Bin Khalifa Al-Thani et ses ministres ont pour ambition de porter haut les couleurs de son pays lors de rendez-vous.

Au niveau sportif, le Qatar est encore nulle part malgré les efforts colossaux déployés depuis le début des années 2000. Dans un premier temps, à l'image de ce qui s'était passé auparavant en athlétisme (le Somalien Suleiman ou le Kenyan Cherono) ou en haltérophilie (le Bulgare Popov), des joueurs de renom avaient été contactés afin d'être naturalisés contre espèces sonnantes et trébuchantes, mais la FIFA avait alors mis un frein aux intentions du Qatar. Au final, l'Uruguayen Sebastian Soria est le seul "joueur de renom" de l'équipe nationale. Les autres joueurs proviennent du Soudan, de Somalie, de Palestine, du Koweit ou du Sénégal, mais l''équipe est vieillissante et ne parvient pas à prendre son envol, en témoignent les récents revers à domicile face à la Suède (0-5), l'Albanie (1-2) et la Corée du Sud (1-4)

D'où la création de l'académie Aspire qui dispose du centre d'entrainement le plus moderne au monde. Près d'un million de jeunes talents, essentiellement issus d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie, et âgés de moins de 12 ans ont ainsi été scrutés. Des accords ont également signés avec Barcelone pour bénéficier de l'appui technique des entraineurs du club catalan. En France, le Qatar apporte un soutien financier sans limite au PSG alors que dans notre pays, l'AS Eupen sert de laboratoire d'essai à Aspire. Une vingtaine de joueurs, provenant du Nigeria, d'Afrique du Sud ou du Ghana, âgés entre 17 et 20 ans, a ainsi rejoint le club germanophone. Ces jeunes talents pourraient à moyen terme bénéficier d'un passeport qatari afin de porter les couleurs de l'équipe nationale de ce pays. Des entraineurs belges ont d'ailleurs rejoint l'académie Aspire cet été.

Mais, les responsables qataris ne comptent pas mettre tous leurs poissons dans le même panier et comptent bien réactiver les filières européennes et sud-américaines, et ce avec cette fois l'accord de la FIFA et de plusieurs fédérations nationales. Les générations post-95 de plusieurs pays seraient ainsi ciblées. En 2022, ces jeunes talents seront alors âgés entre 26 et 30 ans, soit au sommet de leur carrière. Seules conditions demandées aux joueurs, accepter de voir leur nom qatarisé et se convertir à l'Islam. En contrepartie, la quarantaine de joueurs recrutés au Brésil, en Uruguay, en France, en Allemagne, en Espagne et ... en Belgique recevra une rente mensuelle significative pour services rendus, une sorte d'assurance pour une vie confortable. Notre pays peut se faire du mourron puisque la génération 96 est par exemple très talentueuse. Des éléments comme Charly Musonda Jr (Chelsea), Zakkaria Bakkali (PSV) ou Andreas Pereira (Manchester United) pourraient succomber aux nombreux avantages promis par l'Emirat.

La technique fonctionne puisque l'actuelle équipe qatarie de handball est en grande partie composée de joueurs bosniaques, slovènes, français ou egyptiens. Ce sport permettant aux joueurs non sélectionnés par leur pays depuis trois ans de rejoindre une autre sélection nationale. Un procédé que les responsables qataris aimeraient bien transposer au football et d'autres sports.