L'Union refuse de jouer au petit Heysel
Photo: © SC
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Le football bruxellois crève d'une anémie de zwanze. Le derby FC Bleid Molenbeek-Union prévu ce dimanche au petit Heysel est annulé.
Communiqué 1 de la Royale Union St-Gilloise : La rencontre de ce dimanche est toujours bien déclarée au terrain 3 du Stade Machtens à 15h00, rue Charles Malis 61 à Molenbeek. Contrairement à ce qui a été annoncé ci et là, aucune modification de lieu ou de date n'a été validée par l'URBSFA. En conséquence, la RUSG sera bien présente au Stade Machtens ce dimanche, sauf contre-ordre.
Communiqué 2 de la Royale Union St-Gilloise : La rencontre de ce dimanche 16 septembre a été annulée. Le Comité Sportif de la Fédération se réunira prochainement pour décider s'il y a lieu de jouer la rencontre ultérieurement ou si une autre décision doit être prise.
Depuis qu'il a lancé son bébé du FC Bleid Molenbeek, Michel De Wolf aura décidément tout vu, tout connu. L'infâme, l'abject, la petitesse, le parjure, l'hypocrisie, les coups de couteau dans le dos, la médiocrité, la lâcheté, la morgue, les fausses promesses des croque-morts, les têtes d'enterrement, les scepticismes, bref, les diverses facettes d'un monde du football bruxellois dans toute sa splendide horreur.
D'abord, il y a eu Johan Vermeersch, le président du Brussels qui avait annoncé dans la presse qu'il se retirait du FC Brussels avant de se raviser à la fin du mois de juin dès que Michel De Wolf avait annoncé son projet RWDM.
Puis, il y a eu Johan Vermeersch qui a tout fait et qui fait tout encore pour que le FC Bleid Molenbeek n'ait pas accès au Stade Edmond Machtens.
Ensuite, il y a eu diverses péripéties plus ou moins regrettables et quelques rares gestes de solidarité comme ceux témoignés par les communes et les clubs de Wemmel, de Rebecq et de ... Bocholt.
Et enfin, il y a à présent la direction de l'Union St-Gilloise, club 11 fois champion de Belgique, qui au nom du règlement refuse dans un premier temps de se rendre dimanche au Petit Heysel, puis manoeuvre pour obtenir l'annulation de la rencontre, voire le score de forfait.
Le football est pourtant un jeu très simple qui ne demande qu'un ballon, vingt-deux joueurs, une pelouse, deux grands filets de pêcheurs accrochés à deux doubles potences, un arbitre et une buvette pour les curieux que le spectacle intéresse.
La direction de l'Union l'a oublié. Les messieurs Bové, Dumonchaux, Philips et je ne sais qui d'autres encore ont préféré joué les pères la vertu en lançant un écoeurant "le règlement c'est le règlement".
L'Union n'avait plus que deux raisons d'être dans un monde du football qui n'est plus fait pour elle. La première, c'est de maintenir en vie l'un des plus beaux stades, sinon le plus beau de Belgique. La seconde, c'est d'incarner une espèce de Dernier Mohican anachronique de la convivialité, de la sympathie, héritier d'une tradition centenaire.
En refusant de se rendre au Petit Heysel pour disputer une simple rencontre de football, les patrons du monument st-gillois ont creusé encore un petit peu la tombe de leur propre club.
Personnellement, je me faisais déjà un plaisir d'aller à la Butte le 26 septembre pour encourager les Jaune et Bleu contre le Racing de Genk. Après ce nouvel épisode vachard, je resterai chez moi. Ou j'irai à la Brasserie de l'Union boire un verre ou deux sous la grande photo de l'Union 60.
La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, comme disait l'autre.
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