Ariel Jacobs ne suscite plus
l'unanimité du côté de St-Guidon.
L'expert en football de rafistolage
ne fait plus recette, même s'il
rappelle par certains côtés Raymond
Goethals. Le charisme et la "zwanze"
en moins.
L'heure de la nouvelle vague des idéologues du foot a irrémédiablement sonné. Les fous du foot aujourd'hui ont pour nom Bielsa, Guardiola, Löw, Mourinho, Simeone, Rodgers, Verbeek ou encore Preud'homme. Soit des idéologues du foot qui métamorphosent une équipe et y impriment leur signature.
Après le cinéma d'auteurs, voici venu le temps du foot d'auteurs.
La direction du Sporting a l'air de l'avoir compris et est en train d'opérer un volte-face qui devrait avoir raison cet été d'
Ariel Jacobs. Alors qu'il y a six mois, elle voulait faire de l'ancien entraineur de Diegem son Arsène Wenger.
Les cuisants échec face à l'AZ et le parcours plein d'allant de l'Athletic Bilbao ont dessillé les yeux des dirigeants de la Maison Mauve. Car voilà deux équipes du calibre du Sporting qui en l'espace d'une ou de deux saisons, par le seul fait d'avoir engagé un coach audacieux et novateur, ont laissé le club bruxellois à des années lumièrs derrière eux.
Ariel Jacobs (mais on pourrait citer aussi Otto Rehhagel, Georges Leekens ou Dick Advocaat - la liste est infinie-), c'est un peu comme une vieille Trabant. Ca roule, ça avance, ça brinquebale, ç fait du bruit, mais ça ne permet plus d'embarquer des filles de rêve, ni même des rêves de filles. C'est un pramatique rouillé, non un visionnaire. Un compositeur, mais de ceux qui composent avec la réalité grise. Un bricoleur vintage au pays des I-Pad.
Les horizons lointains, la magie, le romantisme des grands soirs, le glamour, ce n'est pas son truc. Pas plus que le lyrisme ou le grain de folie. L'ici et maintenant prévaut jusqu'au bout de ses charentaises de certitudes fatalistes. Il est un coach pour télé carrée nor et blanc, alors que l'heure est au wifi, à la playstation, au 3D et aux couleurs survitaminées des écrans plasma.
C'est un Denys de la Patellière du football, un Raymond Goethals ou un Tomislav Ivic qui auraient survécu.
L'entraineur d'Anderlecht donne toujours l'impression de vivre à la petite semaine. Comme si son ambition ultime était de nouer les deux bouts. Comme s'il était resté à jamais l'entraineur à succès de La Louvière, comme s'il avait connu la guerre comme ses illustres prédécesseurs.
Y a-t-il un système Jacobs? Non. Pas plus qu'il n'y avait de système Goethals. Mais Raymond la Science avait pour lui des stars planétaires, un bagout inimitable et une zwanze truculente qui formaient un écran de panache devant sa conception de bric et de broc du foot. Là où Aril Jacobs n'a qu'une sècheresse cynique peu bandante et des joueurs plus appliqués que brillants.
Ariel Jacobs a été une rustine dans la maison mauve. Un peu comme Aimé Anthuenis l'avait été. Avec plus ou moins de bonheur. Mais aujourd'hui, le Sporting a besoin d'un bon coup de pompe, d'un souffle nouveau, d'un metteur en scène un peu flambeur qui remettra le feu au Stade Constant Vanden Stock, le Thatre of Dreams de la Jupiler League.