Le billet de Dupk : Wasyl, levons le coude à la santé de Peter Delorge

Dirk Diederich
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Le billet de Dupk : Wasyl, levons le coude à la santé de Peter Delorge
Photo: © SC

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Doit-on se réjouir du communiqué du Sporting d'Anderlecht qu'a consenti de signer Marcin Wasilewski ou faut- il au contraire s'indigner de cet hymne à la tartufferie?

"Ce fut une action déraisonnable. Je regrette vraiment ce que j'ai fait. Même si je n'ai pas eu l'intention de le blesser, je me rends compte que cette action n'est pas tolérable. Je suis un gagnant et cette mentalité m'a joué des tours hier... J'espère que Peter ira mieux très rapidement et, par cette voie, je lui présente d'ores et déjà mes excuses. Je vais également le contacter personnellement. Je suis bien placé pour savoir ce que cela signifie d'être la victime de pareille agression. Je suis vraiment désolé".

Marcin Wasilewski est un dur. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas. Un roc. Un type balèze qui a commencé sa carrière dans le club des Forges de Cracovie. Un mec barraqué et en tatouages qui  fait changer de trottoir quand on le croise. Il passe pour un autiste, mais c'est sa pudeur tout en muscles qui lui interdit de sourire. Il est Polonais jusqu'à la caricature. Un vrai. Comme un personnage de Marek Hlasko. Just a fucking Polak. Un Working Class Hero qui ne pleure qu'agenouillé devant la Vierge Noire de Czestochowa ou à la lecture de quelques vers d'Adam Mickiewicz :

Quand le monde pâlit sous le linceul du soir,

Mes yeux rougis - ainsi qu'aux débris d'un miroir, 

Voient défiler vallons, rocs, bois, comme un mirage,

La terre dort. Moi, non! Je saute au sein des flots!

Un lonesome Polak, un type qui a rangé à jamais ses états d'âmes au fond du coeur, là où d'autres les placent dans le cul des bouteilles de vodka. Marcin Wasilewski, c'est un dur, qu'on aime ou qu'on aime pas.

Aussi, jamais il n'aurait écrit ces galimatias à la "David Steegen" que le site officiel du Sporting d'Anderlecht a publiés. Tout y sonne faux. Convenu et faux cul. Pas un mot qui ressemble au défenseur qu'on aime ou qu'on aime pas. Il aurait écrit un truc du genre :

"D'accord, j'ai foiré. J'ai foutu mon coude dans la tronche de Piotr et ça s'fait pas. Mais le foot est fait de tas de trucs qui s'font pas. J'aurais pas dû d'accord. En tout cas pas devant les caméras. Mais j'suis ainsi fait : d'une pièce. C'est pour ça qu'on m'aime ou qu'on m'aime pas. C'est grâce à ça que j'ai fait carrière. Je fonce. Je rentre dans le lard. Et toi Piotr, t'étais sur mon chemin. Mais on va pas en faire un fromage. D'autant que tu vas déjà mieux et que tu joueras mercredi. Y a pas eu mort d'homme, Piotr. Si tu veux, on boit un coup ensemble demain".

Un truc bien carré comme son visage et on l'aurait cru, qu'on l'aime ou pas. Un truc qui remettrait à leur place tous ces histrions hypocrites qui veulent des guerriers sur le terrain, des joueurs qui mettent le pied, des salopards, des rentre-dedans, des Witsel, des qui lachent rien, mais qui dès qu'une caméra s'attarde sur un geste violent jouent les vierges effarouchées. 

Marcin Wasilewski n'a jamais été un enfant de choeur. A 31 balais, il risque pas de le devenir. Alors pitié, qu'on ne lui mette plus des communiqués navrants dans la bouche. Il ne le mérite vraiment pas, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas. 

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