Interview Alain Courtois "Nous aurons au minimum cinq nouveaux stades"
Photo: © SC
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La tête pensante de la candidature belgo-néerlandaise à l'organisations de l'édition 2018 de la Coupe du Monde s'est livrée au magazine Sharkfoot. Découvrez ci-dessous quelques extraits de cette interview tranchante à plus d'un titre !
Le numéro trois de "Sharkfoot le mag", le mag'foot tranchant de Sharknews, est sorti. N'hésitez pas à le découvrir en cliquant ici. Merci à Romain Molina, rédacteur en chef du magazine, de nous permettre de vous faire découvrir une partie de cette interview.
Vu la décision en notre défaveur, peut-on maintenant avoir la crainte de ne pas voir ces projets de stades aboutir ?
Rassurez-vous ! Nous pourrons annoncer dans quelques semaines de grandes décisions à ce sujet en Belgique. Nous aurons au minimum cinq nouveaux stades, c’est une certitude !
Vous aviez annoncé précédemment que 2018 était la dernière chance pour que la Belgique puisse obtenir l’organisation d’un tel évènement. Confirmez-vous cela aujourd’hui ? Peut-on encore en rêver dans le futur ?
Pour la Belgique, c’est terminé, en effet ! Elle ne sera plus jamais candidate car elle ne pourra même plus être sur la ligne de départ. C’était la dernière fois où nous pouvions être tout simplement candidat. Peut-être alors que dans 100 ans, nous serons à nouveau un marché...
Lors de vos apparitions TV, on vous a senti particulièrement marqué et fatigué. Avec du recul, ne regrettez-vous pas parfois d’avoir tant fait, même au risque de nuire à votre santé pour, finalement, une décision qui semblait jouée d’avance ?
Vous savez, pour moi, rien n’est joué d’avance. Je pense qu’il faut tout simplement aller jusqu’au bout de son idée. Je ne recule jamais. Cela a effectivement été un combat long. Cette première idée de Coupe du Monde, je l’avais lancée en 2005 et il fallait continuer jusqu’au bout. Vous n’obtiendrez jamais une Coupe du Monde en restant dans votre fauteuil. C’est tout de même l’évènement planétaire n° 1. Je ne regrette rien même si on a été battu.
Etant l’objet du dossier de cette édition de Sharkfoot, quelles solutions voyez-vous pour atténuer les disparités qu’il existe entre le nord et le sud du pays, notamment quand on voit notamment la déchéance de Charleroi et Eupen, deux des trois équipes wallonnes de D1 ?
Le problème de la Wallonie se répercute au niveau du sport. Elle essaie de redémarrer au niveau économique, mais nous n’y sommes pas encore. Il est donc logique que les clubs souffrent, que les sponsors ne viennent plus, que les parents ne peuvent plus payer les cotisations de leurs enfants, etc. Tout est lié. Quant aux infrastructures, n’en parlons pas !
Même si je dois reconnaître qu’il y a de l’amélioration, ce n’est pas suffisant. Il y a un travail à faire avec un plan d’attaque sur 5 ou 6 ans, province par province (l’équivalent des départements en Belgique, ndlr). On dit par exemple que les provinces de Namur et de Luxembourg n’ont pas droit à avoir de grand club. Pourquoi donc ? Il y a une réelle absence de sport dans certaines parties de la Wallonie. Les politiques devraient avoir cela en tête. Ensuite, la Wallonie est en retard au niveau scolaire. En clair, on s’en fout complètement du sport à l’école ! Je continue à taper sur ce clou...
Est-ce que désormais, la politique occupe la totalité de votre temps de travail ? A-t-on des chances de vous revoir à nouveau à l’Union belge pour tenter de relancer le tout ?
Vous savez, dans la vie, quand on a donné, on a donné ! Il ne faut pas rappeler les vieux non plus (rires). Après 12 ans de bons et loyaux services, cela ne sert à rien d’aller plus loin. En trois mandats, je pense que nous avons pu donner l’entièreté de nos capacités. Le foot belge a éternellement besoin de nouvelles idées pour le faire rebondir. Ce n’est pas en rappelant des gens que l’on pourra changer les choses, mais en insufflant du nouveau.
Il y a quelques jours, j’ai appelé les ligues afin de les faire bouger un peu et d’établir un état général du football belge, car j’estime cela important. Cela n’a toutefois pas eu beaucoup d’échos… Je constate que la situation économique est dramatique pour les clubs. En division 2, lors d’une réunion, il a bien été dit que tous les clubs sont en déficit ! Cela soulève pas mal de questions… De plus, en général, il y a moins de clubs, moins d’affiliés et moins d’arbitres.
Puis, la réforme du championnat tant attendue ne donne rien. Les bagarres entre ligues n’ont jamais été aussi importantes et j’en passe des meilleures… Quand vous voyez qu’en France, pour des types qui sont enfermés 15 minutes dans un bus, on en fait un drame… alors que chez nous, où la situation est vraiment dramatique, on n’en ferait pas ! Soyons un peu réalistes et essayons de mettre tous les gens concernés par le football autour d’une table.
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