Le coup de gueule de Dupk : Hip! Hip! Jacky! A bas Abbas!
Photo: © SC
Il l’a fait. Le muffle! Virer Jacky, le dernier des drôles de zèbres, le dernier des zèbres drôles. Jacky Mathijssen ne hantera donc plus le stade du Pays de Charleroi qu’il laisse dans les mains d’un pauvre riche. A bas Abbas ! Vive Jacky !
Jacky Mathijssen, je l’aime bien. Tout entier, car il n’est qu’entier. Impossible d’en détacher un morceau pour jeter le reste. L’homme est ainsi fait. Malin. Roublard. Carrément intelligent dans un monde de ronds de cuir et de mous du cerveau comme un ballon de foot dégonflé. Là où d’autres surjouent une personnalité, l’ancien gardien qu’il était continue simplement de dégager une personnalité sincère jusque dans ses bouffonneries et ses provocations. Oui, Jacky Mathijssen, je l’aime bien.
D'un Sporting de Charleroi que tous les observateurs condamnaient à l’aube de la saison, il en a fait un bricolage pas très solide, mais qui tient la route, tant que celle-ci ne présente pas de chausse-trappes. Il a pris un point au Cercle. Un contre Anderlecht. Trois contre Eupen. Il a perdu contre Bruges, contre le Beerschot, contre Gand, contre Genk. Qui pouvait faire mieux ?
Dans un monde de Figaros, de laquais, de serviles servants, de passeurs de plats obséquieux, Jacky détonne. Ses aspérités toujours étonnent. Ses mots d’esprits et sa malice indisposent les assis, les cols à dentelle, les "à chemises de soie", les fins de lignée qui respirent petitement d’héritages et de sous filoutement gagnés. Sa carrière, lui, il l’a bâtie à la brique du travail et au ciment de la sueur sèchée. Il a commencé petit. Parce que tous les grands commencent petit. A St-Trond. Comme un grand. Comme Raymond-la-Science.
Et la science, il l’a. La science des hommes. La science du foot. La science du verbe. La science de l’ironie et de l’autodérision. A ce compte là, Jacky Mathyssen, c’est la flibuste qui dérangera toujours les tièdes et les froids.
Il ne pouvait donc qu’aller au clash avec l’iceberg Abbas Bayat, ce parvenu arrivé à force d’héritages et d’avoirs gagnés sous une sanglante dictature. Abbas Bayat, c’est l’erreur de casting intégrale.
Un type qui prend un club de football pour sa propriété privée, pour sa propre entreprise, n’est qu’un pauvre type borné, une espèce d’autiste friqué qui est à côté de toutes les plaques. L’entendre parler d’un club de football comme d’une entreprise et tu te mets illico à la recherche de boules quies, tu dis « heureux les sourds », tu ressors ta vuvuzela.
Sa vision des choses, c’est faire du fric avec notre fric, avec le fric du supporter. Avec des carrières de joueurs. Lui, ça fait longtemps qu'il ne paie plus sa place. Qu'il n'investit plus. Il empoche cyniquement.
Président qui évoque l’économie de marché pour justifier sa gestion, il oublie cependant tout ce qui constitue la richesse d’un club de foot : un stade qui ne lui appartient pas, une âme (les supporters), c'est à dire un mot qui pour Abbas Bayat ne veut rien dire.
Pour Abbas Bayat, le meilleur centre-avant, c’est un porte-feuille qui s’épaissit de jour en jour. Il en est fier d’ailleurs. Et il le revendique. Le reste pour lui n’est que bavardages d’humains. De dérangeurs de profits. D’emmerdeurs qu’il fustige de son mépris.
Il croit avoir tous les droits parce que sa seule science, c’est de savoir qu’il joue sur le terrain des lâchetés et des soumissions. Il est infecte. Injuste. Mais il sait aussi que personne ne se lèvera pour dire : ça suffit, vieille ganache ! Dans le monde des clubs de football, pas de révolte, pas de grèves, pas de syndicats ! C’est le monde idéal, selon ce triste Bayat. Abbas Bayat, je ne l'aime pas.
Jacky Mathijssen, je l’aime bien. Il est à présent sur la ligne de touche des lignes de touches. Mais qu’il commence déjà à s’échauffer, car on aura encore besoin de lui.
Signé Dupk
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