L'Alphabut de Dupk : la lettre M comme manager!
Photo: © SC
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Mondial et vacances buissonnières obligent, l'Alphabut a connu une pause pour rebondir de plus balle. Revoici la lettre M pour reprendre le fil du jeu.
M comme Manager, margoulin, mange-moi dans la main
Les clubs de football ont vécu. Clamsés de leurs belles morts, les voilà transformés désormais en vitrines, pas en vitrines à putes, mais à footballeurs où les macs, -décidément, toujours cette lettre M !, les placent, à mille balles la passe.
Le football est devenu un show. On y va comme on va à Kinepolis. Les chopes remplaçant les paquets de pop corn. La passion n'a pas disparu. Elle est autre. Plus virtuelle. Le joueur de foot n'est plus une bouille toute ronde sur une vignette de Panini. Mais il a dorénavant le visage comme l'un des zéros du billet qui met sa tête à prix. Il n'est plus le mythe du quartier, de la ville. Le héros d'une rue, d'un terrain vague, d'une région. Il n'est plus que de passage. Un employé éphémère. Un intermittent du spectacle. Un caissier du supermarché du foot. "Monsieur Lukaku est demandé caisse onze"! Il encaisse la monnaie. Mais les vrais bénefs vont ailleurs absorbés par le cylindre aspirateur de l'argent fou.
Les joueurs et les entraineurs suivent des circuits tout tracés, balisés aux évidences. Tournée manager. Le plus souvent possible. Un bon joueur est un joueur volage, libertin qui passe de clubs en clubs. Voilà l'image de la modernité qui bouscule le supporter désormais en manque de repères.
L’agent de joueur, c’est l’impressario de ce monde du spectacle. Il n’a rien inventé. Ni la poudre, ni l’eau chaude. C’est un commercial comme on dit dans ce monde de business. Un type qui paie de mine et qui vend. Un représentant. Le représentant de commerce dans toute l'acception du terme. Le véritable agent, l’authentique, celui qui a ça dans le sang, vendrait jusqu’à sa mère. Mais il peut laisser sa mère au placard. Le commerce de ses fils de buts lui rapporte assez que pour se contenter de receler ces teenagers, ces ados, ces jeunes hommes naïfs nés de la dernière pluie dans un monde de sècheresse.
Le manager est homme de mille vies, de mille séductions, de mille facettes. Il est sourire, tantôt de sympathie, tantôt de carnassier. Cynique, il connait les mécanismes de la générosité sur commande. Il n’ignore rien des rouages des clubs, des alchimies des contrats, des ficelles qui articulent les pantins de la Comédie Humaine du football. Il est un Rastignac roublard et sans scrupule. Il manie les strass et les paillettes.
Les directions des clubs le cernent bien, ne sont jamais dupes. Il est un moindre mal. Un alter ego. Il est le complice d’une partie de poker où plusieurs gagnants se partageront la mise. Atout trèfle à quatre feuilles de la grande suite des petites combines.
Certains clubs, la plupart, en vivent. Cachetonnent sur ce commerce. Les mercatos ne sont pas signe de vitalité, de saine agressivité, d'ambition : regardez les mouvements des noyaux de nos clubs et vous aurez l'idée du volume de la cerise sur le gâteau que certains dégustent.
L'agent fait désormais la pluie et le beau crachin. Il fourgue ses marchandises, refile ses stocks, donne dans l'audace, prêt à défaire d'autres deals passés antérieurement. Il prend le contrôle des clubs. Il les bouffent comme la mante religieuse qui dévore son futur cocu magnifique.
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