Interview Luc Eymael : Je souhaiterais avoir un projet à long terme
Photo: © SC
La rédaction a soumis l'actuel entraîneur d'Hamoir à quelques questions. Il a répondu sans retenue.
Disons que la formule veut que ce soit à la fin du bal que l'on paie l'orchestre. Donc, le bilan sera établi après le dernier match. Mais, si cela s'arrêtait maintenant, je dirais un bilan satisfaisant et mitigé vu que nous n'avons disposé que de dix jours, bien tard dans la saison en raison de la démission de Stéphane Huet l'an dernier, pour effectuer les transferts. Malheureusement, nous n'avons pu scouter ou tester aucun des joueurs engagés cette saison et l'on a dû se fier à des recommandations pour certains joueurs. Cela n'a pas été une réussite totale. Comme certains le disent, il s'agissait d'une saison de transition et cela aurait pu être pire, mais cela peut encore être meilleur. La suite nous le dira.
Comme je l'ai dit, certains éléments du noyau oui et d'autres moins. Mais,c'est inévitable. Cependant, lorsque les garçons sont motivés et bien concentrés sur leur sujet et que le noyau n'est pas trop décimé par l'absence des quelques joueurs d'expérience, nous pouvons tenir tête à n'importe quelle équipe de la série.
Pour moi, c'était du 50/50. Mais la discussion avec le président a duré 1h15 et cela n'a pas abouti favorablement. Cependant, je suis très déçu que l'on ne puisse se faire une idée précise du travail effectué par le staff au vu des conditions énoncées précédemment. Il aurait été beaucoup plus simple pour moi de transférer pour la prochaine saison en connaissant les forces et manquements du groupe. Et j'estime que lorsque l'on sait que l'on va vivre une saison de transition, si le staff fait son boulot correctement, on doit le laisser poursuivre une seconde année afin d'améliorer le groupe et travailler dans la continuité.
J'en ai eu avec deux bons clubs de la série, mais maintenant les places sont prises. J'ai encore, comme on dit, une ou l'autre petite touche, mais rien de concret actuellement. Il est évident que je donnerais la priorité à un club de nationale ou à un bon club de P1 avec un projet et ne plus faire un one shot.
De préférence un club de nationale voire de P1. Mais avec un projet. Car lorsque vous arrivez dans un club, vous ne connaissez pas la manière de travailler ou la mentalité exacte de ce club. Donc, il faut le temps de s'adapter et une saison est vite passée. Je suis un compétiteur et j'aime gagner. Ce n'est pas pour cela qu'il ne faut dans une équipe que des noms ronflants. Donc, bosser avec quelques jeunes ne me dérangerait pas pour autant qu'ils soient réceptifs et qu'ils aient envie d'apprendre et progresser. Cela passe par l'accompagnement de quelques joueurs chevronnés. Je privilégie toujours l'aspect sportif au reste. Travailler du côté du Limbourg ne me dérangerait pas vu que je parle le néerlandais aisément.
Bourlingué est un bien grand mot. Cela fait onze ans que j'entraine et je suis resté quatre ans dans un club, trois dans un autre. Je n'ai connu que cinq clubs en tant que coach. Disons que le premier club que j'ai entraîné restera toujours un super souvenir car ils ont été les premiers à me faire confiance. C'était la RUS Sartoise en P1 luxembourg. Ils venaient de monter et sur les quatre ans, nous avons quand même participé deux fois au tour final et terminé une fois à la seconde place au classement. Ensuite, au Lorrain Arlon en promotion, nous avons quand même terminé quatrième et sixième l'année suivante. Je n'oublierais pas de citer Spy en P1 Namur qui était avant-dernier quand nous les avons repris à la mi-saison. Nous nous sommes sauvés en terminant huitième et puis l'année suivante, nous avons terminé second et joué le tour final.
Cela ne doit pas être considéré comme un reproche pour moi. Plutôt un compliment. Même si cela ne convient pas à tout le monde. Car certains préfèrent plus ou moins travailler que d'autres. Pour moi, préparer ses entraînements en fonction des faiblesses et forces du futur adversaire tout en remédiant à ce qui n'a pas fonctionné lors du dernier match. Tenir compte des paramètres physiologiques de vos cycles de travail; scouter vos adversaires; préparer au mieux la théorie et essayer d'inculquer votre esprit de compétition, ce n'est pas pour moi être trop professionnel. C'est logique et c'est un rendu envers les personnes qui vous ont engagé. Prendre un verre après le match et organiser des soupers mensuellement fait aussi partie de la vie d'un groupe, mais à tout cela j'y adhère. Même si il faut s'amuser, il faut avant tout travailler et s'entraîner comme on veut jouer car à la longue, le travail finit toujours par payer.
Il faudrait casser ces idées préconcues sur ma personne. Si c'était vrai à mes débuts, cela l'est beaucoup moins aujoud'hui. Avec l'âge et l'expérience, j'ai fait beaucoup de progrès de ce point de vue. Je suis moins nerveux qu'avant. Mais sur le terrain, si tu veux que les joueurs entendent tes conseils de repositionnement ou autres, tu dois te faire entendre un minimum. Dans le vestiaire, il est rare que j'élève le ton.
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