Interview Morad Andich (Sprimont), le lutin virevoltant
Photo: © SC
Depuis août, la puissance offensive de Sprimont s’appuie sur deux ailiers déroutants, Macedo Varela-Gomes et Morad Andich. A l’instar de son compère, le lutin transféré de Faymonville n’est pas pour rien dans la spectaculaire remontée des carriers.
On l’appelle parfois Momo, parfois même… Boussoufa. Et c’est vrai qu’au-delà de leurs origines marocaines communes, la ressemblance est frappante. Même position, même taille, même faculté à mystifier l’adversaire direct, même facilité à enchaîner débordements et centres dévastateurs… Toutes proportions gardées, bien sûr, car il y a loin de la promotion D au soulier d’or national. Autre différence, mais en sa faveur cette fois : au contraire de son clone amstellodamois, Morad dispose d’un passeport belge et son enfance a eu pour décor la région liégeoise. C’est donc un petit gars bien de chez nous avec la tête près du bonnet. C’est aussi, ressort-il de secrets de vestiaire, l’un des boute-entrain du groupe.
Quels sont les principaux jalons de votre carrière dans les différentes équipes premières ?
Morad Andich : J’ai débuté en préminimes à l’EY Liège, avant de bifurquer dès la catégorie d’âge supérieure vers le FC Liège, alors baptisé Tilleur-Liège, où je suis resté jusqu’en juniors. J’ai ensuite été transféré à Montegnée, mais en raison de problèmes administratifs, je n’ai disputé aucune rencontre sous la vareuse montagnarde. La destination suivante fut la réserve de l’UR Namur, puis mon incorporation au noyau A alors drivé par Fabrice Silvagni, qui m’a permis de disputer quelques matches en D3. La saison suivante, son successeur Claudy Verlaine ne m’a guère offert du temps de jeu et je suis revenu, sur base d’un prêt de six mois, à mes premières amours en rouge et bleu. Ca s’est très bien passé, puisque nous avons remporté le tour final de promotion, au terme duquel j’ai été invité à prolonger mon bail d’un an. Malheureusement, à la reprise, l’équipe ne tournait pas et, après avoir participé à 8 matches en D3, j’ai été écarté puis, au mercato, prêté à Faymonville. Ce pas en arrière n’en était pas un à mes yeux, puisque j’ai pu contribuer activement à un second tour d’enfer qui a précipité une équipe menacée de relégation à un fifrelin d’une qualification au tour final. La saison suivante, j’ai pu me mettre en évidence par le biais de nombreux buts et assists, ce qui m’a valu d’attirer l’attention de clubs plus huppés, parmi lesquels Sprimont à eu ma préférence.
Pourtant, Sprimont venait d’effectuer la culbute en promotion au terme d’une saison cauchemardesque… Qu’est-ce qui a guidé votre choix ?
MA. : J’ai signé pour le challenge de rebondir immédiatement, mais aussi parce que le discours du président m’a convaincu et pour la qualité de l’organisation et des infrastructures du club. Pour le niveau où on évolue, ces installations ont vraiment de la gueule. D’autres clubs de l’échelon supérieur me voulaient aussi, comme le RBDB, mais je ne regrette à aucun moment d’avoir privilégié l’option Sprimont.
Ca n’a pas été trop dur de quitter Faymonville ?
MA. : Non. D’une part parce qu’il était difficile de leur apporter plus que lors de cette fantastique saison, et d’autre part par ce que j’étais motivé par l’ambition d’évoluer un cran plus haut. Ici, cet objectif est affiché sans détour.
Il paraît que vous parlez sans arrêt et que vous mettez l’ambiance plus souvent qu’à votre tour ?
MA. : Ho, qui a dit ça ? (Il se marre) C’est vrai que j’aime bien rigoler, et tout aussi vrai que je parle beaucoup. Plusieurs coéquipiers m’ont récemment dit avoir constaté que le vestiaire était calme quand je suis absent (rires redoublés !) Il faut dire aussi qu’en règle générale, j’entre le premier dans les douches et j’en sors le dernier.
Vous n’avez pas non plus votre langue dans votre poche lorsqu’il s’agit d’émettre une critique ?
MA. : En effet, mais toujours dans un but constructif.
Et dire que vous êtes à la fois un des plus petits, des plus jeunes et des nouveaux… Au fait, vous serez toujours là la saison prochaine ?
MA. (Il touche le bois du banc sur lequel il est assis) : Oui, j’ai signé pour deux ans, donc on continue… En D3, j’espère. Je suis convaincu qu’on a une équipe pour jouer plutôt le haut du classement. En tout cas pas la descente.
Quel est à ce jour votre meilleur souvenir sportif ?
MA. : La montée de promotion avec le FC Liégeois au terme du tour final, ainsi que la superbe saison réalisée l’an dernier avec Faymonville.
Et le pire ?
MA. : Le tour final pour éviter la relégation que j’ai vécu avec l’UR Namur. La tension était telle qu’un désaccord avait presque dégénéré en bagarre lors d’un match. Pénible…
Quelle est, selon vous, votre meilleure place ?
MA. : Sans hésiter flanc offensif, à gauche ou à droite.
Que devez-vous encore améliorer ?
(Il renvoie la balle à son capitaine, Christophe Verbeeren, qui passe justement par là).
CV. Ecouter.
MA. C’est vrai. Je dois mieux écouter ce qu’on me dit.
Quel mérite attribuez-vous à votre entraîneur dans le classement actuel ?
MA. Comme beaucoup d’entre nous, je suis très admiratif, et d’ailleurs il le sait (Quel fayot, ce Momo ! ndlr). C’est sûr qu’il est à la base de notre remontée. C’est quelqu’un qui connaît le football et qui transmet sereinement ses certitudes à l’équipe.
Qu’est-ce que vous foutez quand vous ne footez pas ?
MA. Je passe beaucoup de temps avec ma copine. J’apprécie les promenades, les moments de repos… Je fais aussi un maximum de musculation, pour compenser mon manque de taille.
Il paraît que vous jouez aussi très volontiers aux jeux électroniques et même au poker…
MA. Noooooon ! Le poker, c’est fini, je n’y joue plus jamais. En ce qui concerne les jeux électroniques, c’est vrai que nous avons organisé l’un ou l’autre tournoi de PES (jeu de foot, ndlr) en début de saison avec Gilles (Regnier), Nicolas (Schaffrath) et Macedo (Varela-Gomes). Pas de souci, j’ai maîtrisé… à part peut-être Mass…
(Renseignement pris auprès de plusieurs autres joueurs du noyau, il semblerait que les vestiaires résonnent régulièrement des galéjades des quatre intéressés, qui se chambrent volontiers quant à savoir qui d’entre eux est le plus habile).
Carte de visite :
Prénom : Morad
Nom : Andich
Age : 23 ans
Club : R. Sprimont-Comblain Sp.
Numéro : 9
Particularité: petit par la taille (1,69m), mais grand par le talent
Position : ailier de débordement
Surnom : Momo ou… Boussoufa
Carrière : EY Liège et surtout Tilleur-Liège (RTFCL) en catégories d’âge; ensuite Montegnée (sans jouer), l’UR Namur (réserve, puis noyau A pendant deux demi-saisons), retour au FC Liégeois (deux demi-saisons), prêt à Faymonville, puis transfert (au total une saison et demie). A Sprimont depuis août 2008.
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