Reportage L'Espagne au sommet de l'Europe

L'Espagne au sommet de l'Europe
Photo: © SC
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On les disait malchanceux, trop petits, pas assez physiques et pas assez unis, mais les Espagnols ont balayé tous les préjugés pour finalement remporter l’Euro 2008.

Ils sont nombreux, supporters espagnols ou "spectateurs neutres", à saluer la victoire du beau jeu à l’issue de cet Euro austro-helvète. Car il faut bien avouer que les Espagnols ont bluffé les plus sceptiques avec un jeu léché, technique etsurtout spectaculaire.

Il serait pertinent de remonter loin en arrière et d’analyser les victoires respectives des 23 ibériques pour constater qu’en équipe de jeunes, les Espagnols sont depuis longtemps au top mondial et européen. Mais un simple arrêt sur image quelques mois avant l’Euro suffit. Car si l’Espagne avait mal débuté sa campagne de qualification, elle a ensuite remporté brillamment ses rencontres de préparation face à de grosses pointures telles que l’Angleterre, la France et…L’Italie ! Un signe?

Et puis il y a eu ce choix du sélectionneur Luis Aragonés, de laisser l’emblématique Raul à la maison. S’en suivit une polémique qui n’a pas déstabilisé le coach de La Roja, celui-ci parvenant à maintenir son choix envers et contre tout.
 
Ceux qui disaient que l’Espagne perdait ainsi son âme reconnaissent aujourd’hui avoir eu tord. Et ceux qui dénonçaient la facette « dictatoriale » et « déstabilisante dans les vestiaires » du buteur du Real Madrid ont de leur côté visé juste.
 
Car dès le premier match de poule, l’Espagne impressione, en balayant une Russie que les plus fins stratèges annoncaient toutefois comme une excellente formation, malgré la défaite 4-1. Car en face, le tandem Torres-Villa frappe fort et écoeure de part sa facilité à trouver le chemin des filets. La deuxième rencontre, celle de la peur, voyait les Espagnols vaincre des Suédois pourtant proches d’une belle performance. Assurée de la première place de son groupe, les cadres sont laissés au repos et le banc de luxe prend place pour vaincre un bien triste champion d’Europe en titre hellénique.
 
Viennent alors les quarts de finale. Malédiction du 22 juin, la bête noire italienne, 88 ans de disette pour les Espagnols face à la Squadra,…etc. La pression médiatique est à son comble et les Espagnols savent qu’ils peuvent prouver à toute l’Europe que la péninsule à sa place parmi l’élite. Certes, ni Villa, ni Torres, ni même le « Pichichi » Güiza ne trouveront le chemin des filets mais sur le terrain, c’est l’Espagne qui domine une bien pâle Italie. Au bout du suspense et compte tenu du 0-0 après 120 minutes de jeu, c’est aux tirs au but que la qualification se jouera. Duel au sommet entre Buffon, maintes fois élu meilleur gardien du monde, et Casillas, son éternel dauphin. C’est pourtant le portier du Real Madrid qui deviendra le héros de toute une nation en arrêtant deux penalies transalpins. L’Espagne met ainsi fin à 88 années de malédiction.
 
Hasard du tableau ou mauvaise organisation, c’est selon, La Furia Roja (qui n’a de furie que le nom tant son jeu est calculé et loin d’être impulsif) retrouve les Russes en demi-finale. Des Russes emmenés par le brillant Arshavin et coachés par un certain Guus Hiddink, ce même coach batave qui avait privé les Espagnols d’une demi-finale lors de la coupe du monde 2002 en Corée et au Japon. Il était à l’époque aux commandes de la formation sud-coréenne... Mais les Espagnols savent maitriser les bêtes noires, et pas que les taureaux, et c’est à l’issue d’un excellent match que les Russes s’inclinent 3-0. L’Espagne monte en puissance et retrouvera une grosse pointure en finale, l’Allemagne.
 
Si les bookmakers donnaient les Germaniques gagnants, il faut croire qu’ils estimaient que la Seleccion n’avait pas joué contre de gros adversaires jusque-là, des adversaires qui souvent « n’avaient pas bien joué », selon les plus sceptiques. Mais lors de la finale, l’Europe entière pu constater que c’est la domination espagnole de tous les instants qui fatigue l’adversaire. 

Ainsi, un but de Torres peu après la demi-heure de jeu en finale ne résume pas le travail effectué par tout ce groupe. Car ceux et celles qui ont regardé la finale de cet Euo 2008 savent que le score aurait pu être bien plus sévère…Mais ce 1-0 aura eu le mérite de maintenir le suspense à son comble jusqu’au coup de sifflet final...
 


L’Espagne explose, se débarrasse de ses complexes, et surtout, remporte un trophée accompagné d’une plus belle récompense: la reconnaissance unanime de tout un continent.




 






Ci-dessus la Une du quotidien espagnol MARCA, au lendemain du sacre de la Roja
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