Condamné à un statut de remplaçant en raison d'une concurrence hors-norme, Michy Batshuayi a-t-il dit adieu aux Diables Rouges en signant à Galatasaray ?
Photo: © photonews
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Les débuts ne sont pas aisés pour Michy Batshuayi à Galatasaray. L'attaquant belge court après une place de titulaire difficile à obtenir au sein d'un compartiment offensif plus que bien chargé. Une sorte de résumé d'une (grande) partie de sa carrière, finalement.
353 minutes de jeu, réparties en 9 matchs. Tel est le maigre bilan de Michy Batshuayi depuis son arrivée au Galatasaray, cet été. Pourtant sous les couleurs de Fenerbahçe, depuis deux saisons, l'ancien Diable Rouge a fait le choix de porter les couleurs du grand rival. Ça ne se passe, pour le moment, pas comme prévu.
La concurrence est rude pour Michy Batshuayi à Galatasaray
La première raison, c'est la concurrence. Galatasaray, c'est le club le mieux fourni du pays, individuellement. Le compartiment offensif, outre Batshuayi, est composé de Mauro Icardi, Hakim Ziyech, Dries Mertens et Victor Osimhen, qui a rejoint le club dans les toutes dernières heures du mercato, lui qui n'avait finalement pas trouvé de solution pour quitter définitivement le Napoli.
Si le championnat turc est moins bien classé que la Pro League au coefficient UEFA, la Super Lig peut s'offrir des joueurs de très haut niveau, notamment grâce à sa fiscalité. Comme le commentait Ruud Boffin, ancien gardien belge ayant passé dix années dans le championnat turc, dans les colonnes de nos confrères de l'Avenir, cette semaine, "le salaire brut d'un joueur est le salaire net, en Turquie." Les impôts, qui représentent 15% du salaire total, sont payés par le club, qui, lui-même, est aidé par un État qui perdrait 100 millions d'euros par an à aider ses clubs professionnels dans leur tentative de rendre une certaine gloire au championnat de Turquie.
Voilà donc comment Batshuayi a pu se retrouver confronté à une telle concurrence en rejoignant l'autre club d'Istanbul. Un choix étonnant lorsqu'on sait que, dans sa carrière, "Batsman" s'est souvent retrouvé bloqué, dans presque chacun de ses clubs, par un attaquant de haut standing.
Batshuayi a souvent signé dans des clubs où il était difficile de s'imposer
André-Pierre Gignac était encore incontournable à Marseille lors de son arrivée, Diego Costa était l'attaquant titulaire de Chelsea après la deuxième bonne saison de Michy en cité phocéenne, Rodrigo, Santi Mina et Kévin Gameiro occupaient l'attaque déjà prolifique de Valence, le duo Wilfried Zaha - Christian Benteke, qui a marqué l'histoire récente des Eagles, n'était pas évident à bouger à Crystal Palace et Tammy Abraham et Olivier Giroud évoluaient à Chelsea, sous les ordres de Frank Lampard, à son retour dans le noyau en 2019-2020.
C'est finalement au Borussia Dortmund, où il inscrit 9 buts en 14 matchs avant de se déchirer les ligaments de la cheville, que Michy Batshuayi se portait le mieux et, surtout, devait se défaire d'une moins grosse concurrence. Pour le reste, on a l'impression que l'attaquant de 30 ans s'est toujours retrouvé dans des clubs déjà très bien chargés offensivement, dans lesquels il n'a pas autant reçu sa chance qu'espéré. Dommage, quand on se dit que chaque été, des clubs de haut niveau européen cherchent des attaquants titulaires.
Au Galatasaray, on part, malheureusement, sur les mêmes bases : l'attaquant belge n'a été titularisé que deux fois lors des neuf premières rencontres de la formation d'Istanbul, toutes compétitions confondues. En montant au jeu, par contre, Michy fait toujours mal : il a déjà inscrit quatre buts et délivré deux passes décisives. Presque à chaque fois en sortant du banc.
Batshuayi peut-il encore retrouver les Diables ?
Lors des derniers rassemblements de l'équipe nationale, une question s'est posée. Michy Batshuayi ne pourrait-il pas faire de bien à l'attaque de la Belgique ? La réponse est assurément positive, et les statistiques de l'ancien buteur du Standard, malgré son faible temps de jeu, montrent qu'il n'a rien perdu de son efficacité et qu'en sortie de banc, il demeure encore une arme redoutable.
Toutefois, Domenico Tedesco veut tourner la page de l'ancienne génération. Le sélectionneur ne reprendra des joueurs plus âgés que si leur rythme, leur temps de jeu est bon et s'il estime qu'ils peuvent apporter une réelle plus-value à la sélection. Et ça, Tedesco l'a déjà dit : il a d'autres options en tête.
Est-ce que cela veut dire qu'en rejoignant Galatasaray, Michy Batshuayi a brûlé ses dernières chances de redevenir Diable Rouge ? Peut-être pas, mais s'il ne parvient pas à se frayer un chemin vers une place de titulaire dans un avenir proche, les portes de la sélection pourraient, progressivement et définitivement, s'éloigner.
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