Interview Y a-t-il la place pour la RAAL et Charleroi dans le foot professionnel ? La réponse de Nicolas Frutos
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La RAAL a validé son ticket pour le football professionnel, avec pour objectif clair de remonter en D1A à moyen terme. Mais à quelques dizaines de kilomètres, le Sporting Charleroi a déjà du mal à remplir son Mambourg...
Walfoot a rencontré Nicolas Frutos au centre d'entraînement de La Louvière pour discuter de nombreux sujets, notamment les objectifs de la RAAL la saison prochaine en Challenger Pro League (lire ici) et les adieux futurs au Tivoli, prévus pour la saison 2025-2026 (lire ici).
Mais qu'en est-il de la place de la RAAL dans le paysage du football wallon ? Voilà, entre autres, le thème de cette seconde partie d'entretien...
Nicolas, avec cette montée, quels seront les profils ciblés ? Des joueurs ayant l'expérience de la D1A, comme Jorn Vancamp et Mike Vanhamel qui sont très importants cette saison déjà ?
C'est possible, selon le marché et les opportunités que nous aurons. Mais le plus important, ce sera les profils nécessaires, nos besoins. On va identifier des postes où on a besoin de se renforcer. On ne va pas amener un profil juste parce qu'il a de l'expérience ou selon les clubs où il a joué. Ce qui comptera, ce sont ses ambitions, et qu'elles correspondent à celles de la RAAL.
Peut-être préférerons-nous un joueur avec moins d'expérience mais avec énormément de potentiel, qui veut se développer. Mike et Jorn par exemple, leur saison est incroyable, mais que retrouvent-ils ici ? Tu peux le leur demander. L'amour du foot, le plaisir de jouer avec des amis, et tout cela dans un environnement plus professionnel que jamais.
Tes contacts en D1A, notamment à Anderlecht, pourraient s'avérer utiles...
Le problème pour des clubs comme Anderlecht, c'est que si tu veux attirer des jeunes en prêt, par exemple... eux ont déjà leur équipe U23. C'est difficile. Car à moins d'aller chercher des jeunes qui ne sont même pas encore en U23, donc des gamins de 17-18 ans... Ce n'est pas impossible, mais tu ne réussis pas au niveau professionnel avec ça seulement.
Ce n'est pas inintéressant, mais je pense que de nombreux joueurs seront intéressés par la façon dont nous avons lancé ou relancé la carrière de certains joueurs. Et ce ne sont pas mes contacts ou ma personne qui les attireront : c'est l'attractivité du club, la beauté de la RAAL et de ses installations (sourire).
L'un des symboles de cette évolution de la RAAL, c'est ce match en Coupe. J'étais au stade quand Anderlecht était venu gagner 1-7 ; cette fois, c'était différent (0-1).
C'est un beau symbole de notre progrès... même si ça aurait été mieux de battre Anderlecht (sourire). Nous avions déjà éliminé Liège, qui était en Challenger Pro League, et c'était très important car la saison précédente, ils nous avaient battus assez lourdement dans les chiffres. Cette saison, nous avons été présents dans les grands moments.
Justement, la saison du FC Liège en Challenger Pro League vous pousse à l'optimisme !
On se doit d'être optimistes, on donnera tout chaque semaine ! Les supporters, les joueurs, le staff voudront que la RAAL se mette en évidence en CPL. Et l'histoire de Liège est bien sûr phénoménale. Ils avaient le meilleur joueur du championnat (Adriano Bertaccini, nda), et même après l'avoir perdu, ils l'ont bien remplacé. Le FC Liège est l'une des équipes que nous analysons, en tant que promu.
L'un des paradoxes, c'est que Liège et la RAAL s'en sortent bien dans les divisions inférieures mais que le football wallon, en D1A, est à la peine. Charleroi, notamment... Y a-t-il la place pour ces deux clubs à l'échelon professionnel ?
Bien sûr. Le football brille pour tout le monde, même si dans notre région, ce n'est pas forcément vrai (rires). Je ne pense pas que la RAAL va attirer des supporters de Charleroi, mais plutôt récupérer d'anciens supporters. Car pour beaucoup de fans de football dans la région, depuis que La Louvière a disparu du niveau professionnel, leur seule option était Charleroi.
Qui plus est, cela avait correspondu à une période fantastique pour le Sporting, qui est monté, a joué les PO1... Avec notre retour au premier plan, nous allons attirer toute une génération qui, depuis qu'elle sait taper dans un ballon, n'a vu que Charleroi au plus haut niveau. Mais il y a la place pour tous. C'est dommage que Charleroi en soit là. On espère que tout le monde trouvera sa place en D1A, car c'est là qu'on veut les affronter, en haut de l'échelle, pas en bas. Quand tout le monde se tire vers le haut, tu as plus de pression, et c'est ce que j'aime dans le football.
Et à titre personnel, cette première saison en tant que directeur sportif, comment la vis-tu ?
Je réunis tout en un, après avoir fait un peu de tout pendant 14 ans dans 6 pays différents depuis ma retraite (sourire). La façon dont tout est structuré ici me facilite la tâche. Mais bien sûr, le terrain me manque. Ce qui me manque surtout, c'est l'analyse. J'adore analyser un match, pas seulement le regarder avec des potes et une bière ! Ma passion, c'est l'analyse.
Sentir que tu es en difficulté, mais avoir un défi à relever, c'est magnifique
Je remplis un peu ce manque en discutant avec le staff, avec les joueurs... J'essaie de me libérer du temps pour ça. Mais je suis très heureux et épanoui dans ce projet et je suis surtout content que la saison prochaine s'annonce très relevée, avec beaucoup de pression, de stress. Sentir que tu es en difficulté, voire que tu perds, mais avoir un défi à relever, c'est ça, qui est magnifique.
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