Edito Willkommen, coach Tedesco...et bonne chance !
C'est enfin officiel : Domenico Tedesco est le nouvel entraîneur des Diables Rouges. Enfin, la Belgique peut tourner la page de la Coupe du Monde 2022.
Willkommen, signore. On ne sait pas encore trop dans quelle langue la conférence de presse de Domenico Tedesco, prévue ce mercredi à 16h, se déroulera : le Germano-Italien parle ses deux langues natales, et l'une d'elles est après tout une langue nationale belge. Et si un sélectionneur germanophone était finalement la solution rêvée à la guéguerre flamands-wallons ? Car Tedesco parle aussi français - mais aura peut-être la prudence de commencer en anglais, par souci d'inclusion.
Mais avant ce débat, il faudra parler foot, et ce dans n'importe quelle langue. Deux mois (!) de spéculation, c'est beaucoup trop long, et l'Union Belge a fragilisé son sélectionneur avant même son intronisation en perdant tant de temps. Les rumeurs ont été bon train mais soyons honnêtes : aucune n'a été très emballante. Ce n'est que quand le trio "final" de candidats a été cité (Villas-Boas, Pochettino, Tedesco) qu'on a pu se dire, enfin, que la fédération avait fait un boulot de sélection plus que correct.
Pas un "grand nom" ?
Domenico Tedesco est donc notre nouveau sélectionneur. Il n'est pas le "grand nom" des naïfs qui pensaient que nous allions attirer Zinedine Zidane, Pep Guardiola ou José Mourinho. Vouloir un "grand nom" pour le principe, c'est aller à l'encontre de ce qui fonctionne souvent en équipe nationale. Quand Lionel Scaloni est nommé sélectionneur de l'Argentine en 2018, il n'a jamais dirigé d'équipe A. Un peu comme si Timmy Simons avait directement succédé à Roberto Martinez en 2021 après l'Euro plutôt que de devenir coach de Zulte Waregem. Et qui sait, ça aurait peut-être marché.
Tedesco n'a que 37 ans. C'est très jeune pour devenir sélectionneur. Mais c'est aussi un choix risqué et ambitieux, de la part d'un coach qui a la cote en Allemagne et aurait certainement pu attendre une offre plus lucrative en Bundesliga - ce n'est pas pour rien s'il a été cité à Hoffenheim : tous les clubs allemands susceptibles de se séparer de leur T1 avaient Tedesco en ligne de mire. Ceux qui voulaient un "grand nom" doivent le comprendre.
À 37 ans, Domenico Tedesco est peut-être plus susceptible d'amener ce vent de fraîcheur dont la sélection a désespérément besoin. Son football est vif, exigeant, structuré, mais aussi moderne et flexible. La question est de savoir s'il saura le transposer au football de sélection. Mais une chose est sûre : pour y parvenir, il aura besoin de ce que la nouvelle génération de Diables fait de mieux. Plutôt que de rebâtir sur les ruines de l'époque Martinez, il faudra construire. Pour établir une métaphore comparative : plutôt que de rénover le vétuste Stade Roi Baudouin, il faudra faire sortir du sol un tout nouvel écrin. Et on le sait, en Belgique, ce n'est jamais simple...
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