Coupe du Monde 2022 : l'Arabie Saoudite veut voler la vedette au voisin
Photo: © photonews
La Coupe du Monde débute dans moins d'un mois. Le moment est donc venu de vous présenter les équipes qui se disputeront le trophée suprême à Doha. L'Arabie Saoudite sera "presque" à domicile, et voudra gâcher la fête des voisins.
Si le Qatar est en ce moment l'acteur n°1 du sport dans la péninsule arabique, un sacré concurrent est à la poursuite de ce statut : l'Arabie Saoudite. Les richissimes princes saoudiens ont un temps de retard sur leurs voisins qatariens et émiratis, mais se rattrapent ces dernières années avec l'organisation de nombreux événements sportifs et le rachat de Newcastle United. Leur équipe nationale, quant à elle, est historiquement la meilleure de la péninsule : l'Arabie Saoudite participera à sa 6e Coupe du Monde en 2022.
Sacré parcours en zone Asie
Les qualifications de la zone Asie se passent en deux parties. La première était assez simple et a vu l'Arabie Saoudite devancer l'Ouzbékistan d'une large tête, mais la seconde s'avérait délicate pour le Royaume wahabbite. Ils étaient en effet versés dans un groupe comprenant le Japon, habitué des Coupes du Monde, l'Australie ou encore l'ambitieuse - mais décevante au final - Chine.
Les hommes d'Hervé Renard, coach d'expérience s'il en est, ont impressionné. Après un 12/12 comprenant une courte victoire sur le Japon, ils concèdent deux points contre l'Australie. Leur seule défaite sera au Japon (2-0), mais les Saoudiens finiront tranquillement dans les deux premiers (synonyme de ticket direct pour le Qatar), devant le Japon, finaliste de la dernière Coupe d'Asie. Après avoir manqué les fêtes du foot en 2010 et 2014, l'Arabie Saoudite a donc repris ses bonnes habitudes, se qualifiant pour une seconde Coupe du Monde consécutive.
Un effectif 100% local
L'Arabie Saoudite sera très certainement la seule équipe de la Coupe du Monde 2022, avec le Qatar, à aligner un effectif évoluant à 100% au sein de son propre championnat, à moins que Gareth Southgate se prive de Jude Bellingham et Tammy Abraham. Une spécificité qui a ses avantages : l'effectif se connaît par coeur, est facile à réunir et a un niveau très homogène. Mais le niveau du championnat saoudien, s'il est supérieur à celui des autres pays du Golfe, n'est pas assez élevé pour permettre à l'Arabie de se mesurer aux cadors.
On le constate lors de chaque tentative d'un joueur saoudien de s'imposer à l'étranger. Tout le monde - ou personne ne - se rappelle ainsi d'Osama Hawsawi, passé par Anderlecht et bien trop faible pour la Belgique. Fahad al-Muwallad et Salem al-Dawsari, stars de l'équipe actuelle (17 buts chacun), ont tenté leur chance en Espagne, respectivement à Levante et Villarreal, sans succès non plus. Dans le contexte de l'équipe nationale, ils réussissent cependant à tirer leur épingle du jeu.
Des ambitions ? Quelles ambitions ?
Sur le plan géopolitique, la participation de l'Arabie Saoudite à la Coupe du Monde 2022 était cruciale. La lutte d'influence régionale est tendue, et le Qatar a pris une longueur d'avance avec le rachat du PSG et l'organisation de la première Coupe du Monde arabe de l'histoire. Cette lutte a récemment culminé avec un long conflit diplomatique (la "crise du Golfe") de 2017 à 2021, qui a également eu son volet sportif avec les accusations par beIn Sports (chaîne qatarienne) d'un piratage d'État par Arabsat, chaîne saoudienne. Officiellement, tout est réglé ; officieusement, les rancoeurs restent.
Mais sportivement, le tirage n'a pas été clément avec l'Arabie Saoudite. Alors que le Qatar peut raisonnablement espérer un exploit et sortir des poules, les Faucons Verts seront à la lutte avec l'Argentine, le Mexique et la Pologne, des adversaires d'un niveau largement supérieur. Le premier match sera face à l'Argentine, et les hommes d'Hervé Renard ne rêveront pas à un exploit...
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