Interview Jérémy Taravel se veut optimiste : "Dans le flou toute la saison, mais les engagements ont été respectés"
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L'Excel Mouscron s'est vu refuser sa licence en première instance pour la 7e fois en huit ans et pourrait être rétrogradé en D2ACFF. Gérard Lopez est prêt à céder le club dont il est l'actionnaire majoritaire pour un euro symbolique, mais les candidats ne se bousculent pas.
Un énième coup dur pour Mouscron. Contrairement aux années précédentes, les dirigeants mouscronnois ne pourront pas introduire un recours devant la Cour belge d’Arbitrage pour le Sport pour obtenir leur licence. Seul le Centre Belge d’Arbitrage et de Médiation est habilité à étudier les dossiers en appel. Cette institution devra rendre son verdict le 10 mai au plus tard. Pour espérer encore évoluer en D1B la saison prochaine, le club, criblé de dettes, a besoin d’un nouvel actionnaire majoritaire capable d’assurer la continuité du club.
"Heureusement que le groupe est resté bien soudé jusqu'au bout"
Toutefois, l'espoir est toujours bien présent chez les Hurlus. "Cela fait des années que le club n'obtient pas la licence directement, donc on s'y attendait un peu. Ce qui est difficile pour tout le monde, c'est quand on entend parler de faillite ou de disparition du club. Les retards de paiement ? À chaque fois, nous avons dix ou quinze jours de retard sur le mois précédent, rien d'affolant. On a toujours été payé au final", nous confie Jérémy Taravel avant d'évoquer le gros point noir de cette saison. "On a eu plus de mal concernant le manque de communication en fait. Il n'y avait aucun lien entre les joueurs, le staff et la direction. On a juste eu une réunion en octobre par rapport au retard de salaire. Mais depuis, plus rien. On était esseulé et on était dans le flou. Heureusement que le groupe est resté bien soudé jusqu'au bout, c'est rare de voir cela. D'autres vestiaires auraient explosé ou seraient partis en vrille. Humainement, ce fut une très belle expérience avec ce mix de jeunes joueurs et de gars plus expérimentés", souligne le défenseur central.
"Ce fut très compliqué au début car ça ne collait pas entre Enzo Scifo et l'équipe"
Le club hennuyer a connu un début de saison catastrophique sous les ordres d'Enzo Scifo avant de trouver une certaine dynamique sous José Jeunechamps. "Ce fut très compliqué au début car ça ne collait pas entre le coach et l'équipe. Cela n'a pas "matché" tout simplement et ça s'est vu sur le terrain avec 2 points sur 21. Après être parti, José Jeunechamps est revenu car il sentait qu'il y avait quelque chose à faire. On est bien revenu puis on a eu un petit coup de mou en janvier. Puis il y a eu la situation du club qui pesait lors des dernières rencontres et on savait que le maintien était acquis, donc il y a eu un petit relâchement inconscient. Notre objectif était de sauver le club, et il a été rempli. On avait huit points de retard sur Virton et on en compte dix d'avance désormais", ajoute l'ancien joueur de La Gantoise et du Cercle de Bruges.
Quid de l'avenir des Hurlus ? Sauf énième miracle avec un mécène sorti de nulle part, le club vit ses dernières semaines. "La semaine prochaine sera cruciale. On ne sait pas ce qu'il se passe en coulisses, mais les engagements salariaux et les primes ont toujours été respectés. Je reste optimiste car Gérard Lopez n'aurait pas fait tout ça pour laisser ensuite le club couler. Puis je me dis que Paul Allaerts et Patrick Declerck vont trouver une solution. Il faudra un repreneur pour le club puisse continuer de vivre. On a fait notre travail sur le terrain, aux dirigeants de faire le leur en coulisses. Il reste un match à jouer ce dimanche, j'espère que ce ne sera pas le dernier au niveau professionnel. Ce serait triste au vu des infrastructures comme le Futurosport, le staff, les joueurs et le personnel du club. Sans oublier les supporters. Une véritable famille qui possède un gros potentiel. C'est vraiment difficile de s'imaginer que le club disparaisse", a conclu Jérémy Taravel qui veut croire en une reprise de l’Excel.
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