Lukaku de retour à Chelsea, un flop prévisible ?
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Le retour de Romelu dans son club de cœur est un indéniable échec. Et si ce dernier n'était pas écrit à l'avance, il était par contre à prévoir.
Au fil des semaines et des matchs que dispute Romelu Lukaku, une évidence prend forme : son retour à Stamford Bridge est un échec. Plus qu'un jugement de valeur ou qu'une opinion, cela est de l'ordre du factuel et de l'objectivité qui en ressort.
Au-delà des chiffres de l'attaquant de 28 ans - 10 buts en 28 matchs en comptant les 2 inscrits en Coupe du monde des clubs et celui en FA Cup - qui ne sont pas à la hauteur des attentes et des ses capacités intrinsèques, c'est surtout dans la démonstration de ces dernières que le Belge échoue en ce moment. Dernier exemple en date, évocateur et surtout révélateur : Lukaku n'a touché que 7 fois le ballon lors de son dernier match, face à Crystal Palace, en 90 minutes. Une nouvelle prestation catastrophique qui prouve que Big Rom n'est ni dans son assiette, ni à sa place chez les Blues.
Rien ne sert de tergiverser ou de trouver des excuses : il ne fait pas une bonne saison. Même lors de ses deux années en demi-teinte à Manchester United, il se mettait bien plus en évidence, créait bien plus de situations et se ménageait de réelles occasions. Ici, rien, ou presque. Et c'est justement en tirant cette constatation que l'on peut dégager un premier indice de prévisibilité quant à sa méforme : le jeu de Thomas Tuchel ne lui convient pas. Lukaku joue en 9, alors que Tuchel n'a pas eu besoin d'attaquant de ce profil pour révolutionner cette équipe dès sa prise de fonction en lieu en place de Frank Lampard et gagner la Ligue des Champions. C'est aussi simple que ça. Il faut d'ailleurs rappeler que le dernier attaquant de ce profil chez les Blues, c'était Tammy Abraham, qui a été relegué sur le banc dès l'arrivée de l'Allemand et qui est allé chercher du temps de jeu et des opportunités de se montrer à l'AS Rome - sous un certain José Mourinho, tiens, tiens.
Tuchel le disait d'ailleurs en interview : il faut encore comprendre comment combiner avec Lukaku, comment faire pour le trouver dans les espaces. Et s'il n'est pas l'heure à la rigolade pour l'ancien coach du PSG et de Dortmund, c'est parce qu'il n'y arrive pas avec Lukaku, tant au niveau football qu'au niveau relationnel. Le coach n'est pas reconnu pour son caractère calme et posé, et on ne doute pas une seconde que ce casse-tête dans lequel il s'embourbe semaine après semaine doit être une source grandissante de frustration. Surtout lorsque l'on regarde en arrière vers les deux saisons de très haute volée que son numéro 9 acheté à 113 millions d'euros a sorties avec l'Inter...
Alors que sous Antonio Conte le Diable Rouge était intenable, était capable de marquer sur coup-franc, de la tête, ou après une course dévastatrice de 40 mètres balle au pied, ce n'est plus le cas ici et c'est tant imputable au manque de responsabilités que de ballons qu'il reçoit. Si son duo avec Lautaro Martinez faisait des ravages, son solo, lui, n'impressionne plus grand-monde cette saison...
Une machine à buts, mais uniquement quand elle est alimentée en ballons...et en confiance
Ce flop est aussi à mettre en relation avec l'orgueil, la volonté de réussir de Lukaku, qui a grandi de manière exponentielle par rapport à ses buts qu'il empilait avec l'Inter et les records qu'il brisait avec les Diables. De joueur sujet et sensible aux critiques qui n'ont au final jamais fini de fuser à son égard, il est devenu un leader technique, un joueur référence à son poste. Jusqu'à ce qu'aujourd'hui il s'avère que sa confiance en soi est tant sa plus grande force que sa plus grande faiblesse.
Comme tous les attaquants du monde, moins les ballons rentrent dans les buts, moins la confiance est là, et plus les détracteurs s'en donnent à coeur joie. Et ce n'est pas la première fois que cela arrive : dès son plus jeune âge, lors de sa deuxième saison en pro à Anderlecht, il connaissait une période de creux sans marquer sur plusieurs matchs et se voyait directement être ciblé par les critiques et railleries. Pareil chez les Diables, où chaque faux-pas, chaque raté de sa part déchaîne les passions et les frustrations. Sans parler de son passage à Manchester United, où la pression est énorme et où des joueurs majeurs tels que Cristiano Ronaldo se cassent encore les dents aujourd'hui.
Ce manque de confiance s'était presque complètement éclipsé lors de ses années en Italie, où il n'hésitait pas à tenir tête à un Zlatan Ibrahimovic par exemple, mais est revenu au galop sous Tuchel, en témoigne sa sortie médiatique totalement inhabituelle relative à son malaise au club londonien. Les attentes sur ses épaules étaient grandes et le sont toujours, mais elles ne sont rien comparées à ses propres aspirations dans le club de ses rêves où il a vu son idole Didier Drogba faire soulever les foules de Premier League chaque week-end...
Donc oui, ce flop était prévisible compte tenu de plusieurs aspects. Il reste néanmoins un attaquant de très haut niveau qui est capable de titiller celui des meilleurs au monde. Les buts, comme l'a assuré Tuchel, ils peuvent à nouveau tomber très vite si nous, nous nous armons de patience, et si lui retrouve sa confiance en soi. Mais ça commence dès ce soir, en Ligue des Champions.
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