Billet d'humeur Mousa Dembélé chez les Diables, l'éternelle frustration
Photo: © photonews
Le joueur de 34 ans a récemment annoncé qu'il prendra bientôt sa retraite. Une carrière qui l'a vu performer en club, notamment à Tottenham, mais qui laissera à jamais son lot de frustration en équipe nationale.
Mousa Dembélé raccrochera bientôt les crampons. Même s'il n'a plus joué depuis août dernier avec son club chinois de Guangzhou, il a annoncé que sa carrière se terminera dès la fin de son contrat.
Dembélé, c'est pas moins de 578 matchs en club, 62 buts et 49 assists. Une carrière longue de 17 ans qui l'aura vu fouler les terrains d'Eredivisie et surtout de Premier League, où il était considéré comme l'un des meilleurs milieux d'Angleterre durant ses 7 années passées à Tottenham.
Pourtant, malgré ses performances remarquées chez les Spurs - avec notamment un but mémorable contre Anderlecht en Europa League - le milieu formé au Germinal Beerschot n'a jamais réellement confirmé chez les Diables Rouges. Une énigme peut-être, mais surtout un réel regret.
A special talent.
— Tottenham Hotspur (@SpursOfficial) February 8, 2022
Congratulations on an incredible career, Mousa. Enjoy your retirement. 💙 pic.twitter.com/5Y3ZqPuCID
La traversée des époques et des entraîneurs
Alors joueur du Willem II Tilburg au Pays-Bas, Dembélé est sélectionné très tôt sous René Vandereycken, le 20 mai 2006 pour un amical contre la Slovaquie. A l'époque, la Belgique est très (très) loin de son niveau et de son rang actuel de numéro 1 mondial. Il fait partie des rares joueurs de la sélection considérés comme des grands joueurs à en devenir, faisant partie de la génération dorée des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 aux côtés notamment de Kévin Mirallas, Thomas Vermaelen et Jan Vertonghen. Des Jeux où il marquera d'ailleurs un solo totalement fou contre l'Italie.
Débutant sa carrière dans une position plus avancée, il va reculer petit à petit pour finalement occuper un rôle de "box-to-box" en club, une position qui lui sera également réservée en équipe nationale.
Précoce, il fait déjà partie des joueurs confirmés lorsque des Witsel, Fellaini, ou même Hazard tapent à la porte de l'équipe nationale. Blessé souvent avec Fulham, il signe pour un montant de 19 millions à Tottenham, une sacrée somme en 2012.
Alors de plus en plus consistant avec Tottenham, le Belge est pourtant rarement titularisé avec les Diables. Lors de la Coupe du Monde 2014, il est aligné au milieu contre l'Algérie par Marc Wilmots mais déçoit. Il ne joue ni les 8e, ni les quarts. Il en va de même pour les éliminatoires pour l'Euro 2016, où - il est vrai - il n'est pas épargné par les blessures.
En France, rebelote : Wilmots préfère titulariser Radja Nainggolan, Witsel et Fellaini au milieu, et Dembélé ne joue que 57 minutes - contre l'Irlande - sur l'ensemble du tournoi.
Arrive déjà la Coupe du Monde 2018. Titulaire indiscutable au Tottenham de Pochettino - qui d'ailleurs ne tarissait pas d'éloges à son égard - Dembélé l'est à nouveau beaucoup moins sous Martinez. L'Espagnol décide, un peu à la surprise générale, de le titulariser pour le match en demi-finales contre la France, sans une nouvelle fois convaincre.
Progressivement sur le déclin, il ne jouera plus que deux petits matchs avec les Diables : contre l'Ecosse en amical, et l'Islande en Ligue des Nations.
Que retenir de sa carrière chez les Diables ?
Malgré un talent indéniable et reconnu, la carrière internationale de Dembélé peut laisser un goût d'inachevé. Alors que les titulaires évoluant régulièrement au milieu de terrain à ses côtés ont inscrits des buts décisifs ou été auteurs de matchs références avec les Diables, il semble que cela soit plus difficile à se rappeler de telles prestations dans son cas.
Cela peut être expliqué par le profil du joueur, qu'aucun sélectionneur n'a jamais vraiment réussi à exploiter parfaitement. Dembélé était avant tout un joueur très technique, à la conservation de balle excellente, mais il n'avait pas toujours la faculté d'accélération ou la vision du jeu permettant de casser des lignes ou d'apporter un surnombre, que ce soit à la récupération ou en phase offensive. Du moins, il ne l'a pas assez montré avec les Diables...
Reste donc à se rappeler son nombre impressionant de "caps" en équipe nationale, et les quelques bribes de talent qu'il aura pu démontrer, au-delà du fait qu'il n'évoluait pas à une position qui lui permettait souvent de se mettre en évidence.
Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot