Analyse Maximiliano Caufriez, la réussite surprise : d'erreur de casting à titulaire indiscutable
C'est l'une des drôles d'histoire de cette saison. Maximiliano Caufriez, pas forcément le défenseur le plus en vue de notre championnat mais solide titulaire à Saint-Trond, décroche un transfert inespéré ... au Spartak Moscou.
Quand on nous contacte depuis la Russie, l'été dernier, pour évoquer une potentielle arrivée de Maximiliano Caufriez au Spartak Moscou, on y voit initialement une rumeur bizarre de fin de mercato, comme il en existe si souvent : jeu d'agents, rumeurs infondées, confusion parfois entre offre et simple intérêt, bref - imaginer qu'un club de haut standing en Russie puisse s'intéresser à un défenseur de Saint-Trond, certes solide mais même pas forcément sur le radar des grands clubs de Belgique, c'était difficile.
Mais très vite, on comprend que c'est du solide : oui, Maximiliano Caufriez, arrivé de Waasland-Beveren à Saint-Trond un an plus tôt, va rejoindre le Spartak Moscou, géant du football russe, contre 3 millions d'euros. Nos contacts russes s'interrogent, nous les rassurons un peu : non, Caufriez n'est pas une star de D1A, mais pour le championnat russe et s'il est bien entouré, il devrait pouvoir faire le taf. Problème : initialement, Caufriez arrivait pour remplacer Samuel Gigot ... qui n'est finalement pas parti.
D'abord les critiques
On ne nous le cache pas quand nous évoquons son cas : "Au début, les supporters ne l'aimaient pas vraiment". Auréolé d'un statut de transfert bien trop cher pour sa valeur, d'erreur de casting, il marque peu de points pour sa première titularisation, face au CSKA. "Chaque erreur qu'il fait énerve les supporters. Et cette pression négative se ressent", lit-on dans Championat après son premier derby.
Et cette pression, elle est même mise par des déclarations maladroites du CEO du Spartak. Cela avait beau avoir été sorti de son contexte, quand Yevgeny Melezhikov déclare que Caufriez "est peut-être moins fort que Sam(uel Gigot), peut-être une erreur du club", cela n'a pas pu faire plaisir au rouquin borain. Peu importe que Melezhikov ajoute, ce qui n'avait pas été relayé à l'époque côté belge : "Il peut régler une situation potentiellement problématique pour nous, et il ne sert à rien de trop s'en faire pour l'instant. Nous verrons comment Max s'en sort, il faut être patient avec lui".
Pourquoi remplacer Caufriez ?
Patient, Rui Vitoria l'a été : Maximiliano Caufriez ne quittera plus le onze, même après une expulsion lors du naufrage au Zenit Saint-Pétersbourg (7-1). Toute la défense s'est alors noyée, et c'est peut-être la chance de l'ex-Trudonnaire : cette saison, rien ne tourne (en championnat) au Spartak, extra-sportivement comme sportivement, et faire du nouveau venu le bouc émissaire serait trop facile.
Mieux : Caufriez s'impose et commence à convaincre. "Le Spartak a vu juste avec Caufriez, c'est un excellent joueur pour le championnat russe", affirme Viktor Bulatov, ancien joueur des Gladiateurs, pour Sport-Express début novembre. À Ufa, il est remplacé à la 68e et son équipe encaisse juste derrière (1-1). "Pourquoi remplacer Caufriez ? Il a très bien joué, arrêtait les attaques de son côté, et il faisait transiter les ballons. Il y a quelque chose que je ne comprends pas". Les mots datent du 29 novembre et sont de Vyacheslav Koloskov (80 ans), ancien vice-président de la FIFA et ancien sélectionneur de l'URSS, finaliste de l'Euro 1988. Rien que ça. Koloskov voit juste : Caufriez était alors sorti blessé. Il n'a fait son retour que pour le match capital de ce jeudi, au Legia Varsovie.
Mister Europe
La combativité de Caufriez en a donc fait un élément important du club. Alors qu'il devait initialement remplacer Samuel Gigot, il s'est finalement fait une place à ses côtés, et l'ancien de La Gantoise a très certainement beaucoup aidé à l'intégration d'un nouvel arrivant francophone. En Europe, le Belge devient une vraie mascotte : le Spartak perd deux fois, lors de ses deux absences - l'une par choix de Vitoria, l'autre après une exclusion lors de la victoire à Naples, une expulsion qui lui vaut d'ailleurs des louanges tant elle est "utile".
Avec Maximiliano Caufriez de retour dans le onze, le Spartak Moscou s'est donc hissé en 8es de finale de l'Europa League. Les critiques n'ont pas duré bien longtemps, et il est désormais indiscutable ... dans une équipe qui n'est que 9e du championnat. Le prochain défi de Caufriez sera de prouver que si le Spartak venait à dominer ses adversaires, ce qui est rarement le cas, il pourra également être un joueur clef. Et de survivre à son premier hiver moscovite. Ce sera après la trêve et un stage à Dubaï ...
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