Interview Humilité, solidarité et passion lensoises : "On n'a jamais rien lâché"
Le retour du Racing Club de Lens en Ligue 1 vient récompenser - enfin - des supporters fidèles, nombreux et acharnés. Néanmoins, dans ces circonstances particulières, l'humilité et la solidarité passent avant tout ! Entretien avec Loïc, Président des Devils Lens.
« Restons humbles, sans se la péter »
Après cinq longues années en Ligue 2, et bien aidé par le sort du destin, le Racing Club de Lens fera son retour dans l’élite la saison prochaine. Une satisfaction énorme pour Loïc qui, avec la centaine de membres de son groupe, prend place dans la chaude et populaire Tribune Marek les jours de match : « Ça fait plaisir ! On est un club à part, historique, super populaire. Mais c’est aussi un énorme soulagement, une récompense pour les supporters qui n’ont jamais rien lâché ».
Néanmoins, Loïc admet que la situation rend cette montée moins savoureuse : « On aurait préféré la vivre en tribune, puis monter sur le terrain pour faire la fête. On est donc contents de monter, mais il faut rester humbles, discrets, sans se la péter, étant donné les circonstances particulières ».
A défaut de tribune, la solidarité en acte !
Mais, selon les Lens Devils, arrêter les compétitions était la seule solution. Et ce, au-delà du fait que cette décision avantage, involontairement, leur club de cœur. Le groupe, qui est proche du mouvement ultra sans pour autant s’en revendiquer, s’était d’ailleurs déjà positionné contre la possibilité d’une reprise hâtive des compétitions sportives : « Quelle aurait donc été l’image donnée ? Le football n’est pas au-dessus de tout ».
En attendant, pas question de se croiser les bras pour autant. Les North Devils ont tenu à mettre leur capacité d’organisation, de mobilisation et de solidarité au service de la lutte contre la propagation de la pandémie : « Nous avons réalisé une récolte de fonds en ligne. Nous en sommes déjà à 600 €, environ. Cette somme servira à distribuer du gel hydroalcoolique et des gants au personnel soignant, mais aussi aux personnes âgées. L’Etat français les a oubliés, mais pas nous. Nous avons déjà pris rendez-vous pour venir également leur offrir le petit-déjeuner, en guise de solidarité ».
Passion et fierté lensoises
Cela va sans dire, les tribunes manquent particulièrement à ces fidèles et inconditionnels supporters. Loïc ne rate aucun match et participe ainsi à faire de Bollaert un fameux chaudron : « Peu importe les résultats, il y a toujours eu de grosses affluences. C’est notre fierté, de voir nos tribunes si remplies et d’y mettre une ambiance impressionnante. Je pense qu’il y a moins d’opportunistes que dans certains clubs ».
Notre interlocuteur se souvient particulièrement d’une soirée lors de laquelle le décibelmètre a explosé : « En Coupe de France, contre Bordeaux, en 2013. Ca doit être un des derniers tout gros matchs du Racing Lens. Je me souviens d’une toute grosse ambiance ! ».
8.000 Lensois à Paris
Bien sûr, les Devils sont également de tous les déplacements. Et là, c’est un souvenir plus récent qui vient à l’esprit du Président du groupe : « Chaque déplacement est un bon moment. Nos parcages sont souvent pleins. Mais, le meilleur dépla’, c’était sûrement contre Paris FC pour un match de barrages. On avait une tribune entière rien que pour nous : 8.000 Lensois s’étaient déplacés à Paris ».
Un exemple à suivre
Seulement, Loïc est conscient qu’il n’y aura ni déplacement, ni match à domicile en présence de supporters avant un certain temps. Bollaert ne brûlera plus ces prochains mois, le chant des Corons retentira de manière plus discrète et isolée, mais la passion, la fidélité et la solidarité en acte vivront toujours !
En ce qui concerne le foot, il reprendra en temps voulu, sans passe-droit, et peut-être sans supporters : « Pour des clubs populaires et historiques comme Lens, le huis-clos, ce serait très compliqué à vivre ». Si l’industrie du football est encore hésitante, ces passionnés de longue date ont directement compris que la santé passait avant tout.
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